jeudi 31 décembre 2009

Chéri, j'ai réduit le temps des fêtes à sa plus simple expression

Décidément, le temps des fêtes chez nous se sera déroulé sous le signe de la simplicité. Est-ce le fait d'avoir un p'tit Jésus-Babou bien à nous qui fait qu'on s'enroule aussi confortablement dans notre cocon? Sais pas. Tout ce que je peux dire, c'est que j'aime avoir le temps de me claquer une grille de mots croisés pendant que mon homme se casse le c... sur un sudoku, avec, en fond sonore, les gazouillis de Babou qui se fait un pique-nique de lacets sur le tapis d'entrée. J'aime, j'aime, j'aime!

Noël 2009 fut particulièrement dépourvu d'artifices, au plus grand bonheur de ma famille et de ma belle-famille. Je ne sais plus trop quand ni comment, mais on en est arrivés à ne plus se faire de cadeaux. Ni d'échanges de cadeaux à 5, 10, 15 ou 20 $. Non, rien de rien, je ne regrette rien et c'est tellement parfait comme ça!

Bon, Noël c'est Noël, et les petits-enfants ont eu leurs surprises à déballer. Mais nous, les grands, les avons regardé hurler de joie parmi les choux et le papier déchiqueté. Pour son premier Noël, Babou a reçu un bébé, voire une petite poupée tout de rose vêtue, que j'ai aussitôt baptisée Dougoutigui. Allez savoir pourquoi, ce terme désigne normalement un chef de village africain, idéalement édenté, bicentenaire et arthritique. Ça tranche diamétralement avec la jolie poupette dodue, mais bon, c'est le premier nom qui m'est venue à l'esprit quand ce fut le temps de lui en donner un!

Pas de cadeaux, donc, pour nos familles respectives. Pas de cassage de tête pour se trouver des suggestions qui pousseront nos proches à aller s'endetter dans des centres commerciaux remplis d'ahuris shootés aux fausses aubaines. Pas d'achats désespérés en priant pour que cela plaise au beau-frère qu'on connaît si peu. Pas d'obligation d'acheter "juste un petit quelque chose à 15 $" qui pourra autant convenir à une fillette de quatre ans qui tripe sur Dora qu'à un grand-père assoiffés de livres historiques relatant le conflit 39-45.

Rien de tout cela. Que des marches à l'extérieur, du sucre à la crème pour déjeuner, une partie de serpents et échelles, des soupers tranquilles en famille, des journées à thématique pantalons de jogging.

Soupir de contentement. Merci à toute ma famille d'être aussi accommodante et d'embarquer avec joie et soulagement dans la simplicité, de se contenter de l'essentiel, de manger, de parler, de jouer. D'être ensemble.

mercredi 23 décembre 2009

Quand papa réalise que...

-son Babou, à neuf mois, passe le plus clair de son temps à farfouiller partout;
-ce faisant, préparer le café matinal devient une entreprise hasardeuse si, toutes les vingt secondes, on doit aller empêcher une menotte de saisir une bouteille d'alcool à friction ou un cordon de store trop long, et une petite bouche d'engloutir une chaussette sale et égarée ou un raisin qui a roulé par terre au courant du siècle dernier;
-surveiller un enfant en se faisant la barbe relève de l'exploit olympique et ne donne pas toujours de bons résultats;
-un matin (une toute petite heure en fait) passée seul avec Babou (quand maman se prélasse sous la douche, se crème, s'habille en toute quiétude, moment de grâce s'il en est un) ne permet pas nécessairement de se claquer la version weekend du journal local...

eh bien merci Babou d'avoir si bien enseigné à ton papa pourquoi ta maman, le soir, fonce au pas de course dans le lit conjugal et sombre immédiatement dans un coma abyssal.

Enfin, papa a compris pourquoi les journées de sa douce moitié se terminent invariablement en queue de poisson avant même que ne s'éteigne la minuterie des lumières de Noël!

vendredi 11 décembre 2009

Être pâtissière n'est pas héréditaire

En général, je cuisine vachement bien. Vraiment bon, ce que je mitonne. Rien de compliqué, oh ça non. Je n'aime pas dutout m'enfarger dans les convenances de balances alimentaires, douilles à glaçage, ramequins par ci, caquelon par là et tout le saint-frusquin d'usage dans les recettes à 100 $.

Mon truc à moi, ce sont les bons petits plats hivernaux qui cuisent loooongtemps. Je me réjouis, que dire, je délire à l'idée de balancer une semelle de botte dans la mijoteuse et de déguster, huit heures plus tard, une viande tendre qui s'effiloche à la fourchette, entourée de bons légumes, le tout rehaussé d'épices simples mais terriblement bien dosées.

J'éprouve aussi une affection toute particulière pour les muffins. J'en collectionne littéralement les recettes. Encore là, rien de compliqué dans la confection des petits gâteaux santé. Et en toute humilité, je les réussis bougrement bien.

Par contre, oulà, je n'excelle pas, mais alors pas du tout, dans l'art de la pâte. Pas pâte spaghetti-macaroni. Non, plutôt pâte comme dans celle qu'on taponne-mais-pas-trop, roule mais-pas-trop, enfarine-mais-pas-trop pour finalement, en priant tous les saints du ciel, décoller du comptoir en retenant son souffle, soulever en récitant un rosaire, puis engoncer dans un plat à tarte en sacrant comme un chartier. Pâte à tarte pour les intimes, donc.

J'haaaaaaaaguiiiiis faire d'la pâte à tarte, au point de m'en réveiller la nuit.

Paradoxalement, je cultive en même temps que ma sainte-horreur de la pâte à tarte un orgueil presque malsain sous forme de véritable lutte intérieure entre ma haine et mon moi-même et dont l'issue est toute simple : pas question que j'achète de la pâte toute faite. No way les marmitons. Quitte à blasphémer jusqu'à en perdre mon dentier.

Il faut dire que ma grand-mère en faisait une inoubliable. Avec sa dizaine de mioches, elle n'a disons pas eu trop le choix de faire de l'excellente pâte à tarte. Chez elle, je ne me souviens pas d'un repas ne se terminant pas par une tarte, toujours délicieuse, feuilletée, coquette, parfaite.

Tout un contraste avec mon amas informe façon patchwork, fendillé, rapiécé, trop manipulé, inégal, disloqué, disjoint, douloureusement différent des oeuvres d'art en dentelle de farine et saindoux de grand-maman.

Si ma pâte est un truc moche et difficile à manier :

-est-ce la faute de cette super farine de blé entier bio que je m'entête à utiliser par souci d'apport en fibres (ridicule, j'en conviens, puisque saindoux arrive en deuxième dans la liste d'ingrédients)?

-est-ce parce que je ne mets pas assez d'eau? farine? gras (impossible)?

Non.

Je vais vous le dire, moi, pourquoi ma pâte à tarte ne gagnera jamais de concours.

C'est à cause de ma mère. Ou plutôt, de mon père. Qui, alors qu'il était jeune marié, s'est foutu de la gueule de la tarte aux bleuets que venait de concocter ma mère (digne fille de la fée pâtissière plus tôt mentionnée). Semble-t-il que ladite pâte à tarte tenait davantage du papier cellophane que de la délicieuse croûte dorée et feuilletée, à tel point qu'on en voyait les jolis p'tits bleuets à travers.

Depuis ce jour, ma mère tente de survivre avec sa hantise de la pâte à tarte. Qui semble être devenue, ma foi, une véritable tare génétique.

Vraiment, être pâtissière n'est pas héréditaire.

lundi 7 décembre 2009

De beaux petits dodos

Ça y est. Après plus qu'une semaine de réussite constante, je peux l'affirmer sans avoir trop peur d'un grand revirement de situation. Mon petit Babou fait désormais ses nuits.

...

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. S-O-U-L-A-G-E-M-E-N-T.


...

Vous avais-je dit que mon Babou faisait ses nuits?

À huit mois et demi, madame démontrait de plus en plus de signes qu'elle était prête à passer plus que trois heures sans trinquer dans mon décolleté nocturne.

Bon, cela dit, je me suis brisée le coeur moi-même en la laissant pleurer une nuit. Je précise toutefois qu'après 40 minutes de pleurs intenses (lire tragiquement insupportables), ma fille s'est rendormie jusqu'au petit matin. La nuit suivante, elle a pieuté du sommeil du juste douze heures d'affilée. Depuis ce jour (nuit) mémorable, le petit Titi d'amour s'enfile à peu près toujours cette même dose bénéfique de ronronpetitpatapon sans réclamer sa maman.

Incroyable, n'est-ce pas?

Ceci dit, j'étais vraiment à bout de patience. J'en avais terriblement marre d'endormir Babou pour chaque sieste, en plus d'accourir deux à trois fois par nuit pour permettre à mon bébé de bien se rendormir dans le réconfort du giron maternel et de son précieux élixir.

Maintenant, les siestes. Pas toujours facile pour Babou de s'endormir seule, mais on y travaille.

Et à l'approche du temps des fêtes, le test fatidique du dodo ailleurs a été passé haut la main. Bébé a très bien dormi, douze heures, chez mes parents. Re-super.

Ah, ce que c'est chouette, durant la nuit, de ne plus sortir de la couette!

vendredi 27 novembre 2009

Pulsion destructrice

Parfois, une idée débile me passe par la tête. Habituellement, elle est aussitôt évacuée par la parfaite ménagère et maman exemplaire, patiente, vertueuse et imperturbable que je suis.

Pas aujourd'hui.

Tandis que je tombais de fatigue devant mon évier, après avoir lavé le Kilimanjaro de vaisselle sale habituel, je me voyais fort malaisée de frotter (encore) la plaque sur laquelle ont grillé ce matin mes poivrons rouges. Carbone est ce qui se rapproche le plus du descriptif à utiliser ici, pour vous situer quant à l'état de la chose.

À côté de la plaque, un poêlon qui n'a plus de T-Fal que la marque, collé, que dire, calcifié de jaune d'oeuf, à propos duquel l'homme avait ce matin même déclaré : On va le cr*&&er aux poubelles. Lui aussi attendait que je le fasse reluire.

Or cette joyeuse idée débile me passe par la tête.

J'ai envie de lancer ces deux vieilles merdes dehors, dans la cour.

Ce que je fis, quitte à avoir l'air d'une vraie folle, sous l'oeil admiratif de mon homme qui réparait la margelle.

Et la plaque, et le poêlon ont commis un bruit horrible de tôle froissé en atterrissant dans mon driveway.

Libérateur.

Note à moi-même : à refaire.

mercredi 25 novembre 2009

Le gâteau choco-betterave, la recette!

À la demande générale, la voici, la fameuse recette de gâteau qui allie savamment le chocolat et la betterave. Qui osera l'expérience?

1 3/4 t. de farine
1 1/2 t. de sucre
6 c. à table de cacao
1/2 c. à thé de sel
1 1/2 c. à thé de bicarbonate de soude
1 t. d'huile végétale
4 c. à thé de vanille
4 oeufs
1 1/2 t. de betterave cuite, coupée en très petits cubes

Tamiser les 5 premiers ingrédients ensemble. Ajouter l'huile et la vanille et remuer. Ajouter les oeufs un à la fois et bien battre après chaque addition. Incorporer les betteraves et bien mélanger. Verser la pâte dans un moule rectangulaire graissé et enfariné. Cuire à 350 F de 50 à 60 minutes.

Note personnelle : On peut aussi réduire les betteraves cuites en purée, mais à mon avis, c'est beaucoup plus intéressant et goûteux de trouver des petits morceaux de betterave dans le gâteau. J'ai testé la pâte dans des moules à muffins (cuisson : environ 40 minutes...). Ça fait des petits gâteaux un peu écrapouts, mais vraiment bons! Et libre à vous d'ajouter ou non du glaçage, selon votre état d'esprit!!!

lundi 16 novembre 2009

La valse hésitation des rénovations

La cave, chez nous, a la gueule de ce que devait être Hiroshima quelques instants après l'impact de la bombe. Le bordel, vous dites?

Et comme c'est sûrement le cas pour tous les projets de rénovation, chaque étape est cruciale pour la réussite de l'étape subséquente. Un peu comme un jeu de dominos, tout est interdépendant.

Disons que le projet initial consistait à isoler adéquatement les murs de la cave. Mais avant d'installer les jolis pans de styromousse bleu poudre, encore fallait-il faire injecter de l'époxy pour réparer les fissures dans les fondations.

Des fissures causées par quoi? Probablement par l'eau de pluie tombant à côté de nos gouttières, mal installées, désuètes, vieillotes et de piètre qualité, formant ainsi une flaque près de la margelle. Le gel-dégel aidant, l'accumulation d'eau a fait rouiller la margelle (un vieux truc en métal des années 1950), puis pourrir le cadre de fenêtre, et finalement, craquer la fondation.

Donc avant de réparer les fissures à l'époxy, il fallut creuser, que dire, excaver autour de la fondation et de l'entrée de cave, poser un drain de fondation et le connecter à celui déjà installé sous le sol de ciment de la cave. Pour réaliser tout ça, exit les escaliers menant au logement d'en haut.

Résultat?

Le terrain est un champ de boue crevassé, soit, mais le drain est posé, et le terrain, remblayé. Les gouttières ont été changées. La margelle est à demi réparée, la fenêtre de cave aussi. Le plancher de la cave, concassé pour connection du drain, est encore en morceau. Les fissures dans le béton attendent que le ciment soit réparé pour recevoir leur dose d'époxy.

Les murs de la cave sont encore à moitié isolés. Celui contre lequel étaient installés l'ancien réservoir de mazout (qui sera remplacé d'ici quelques jours), le réservoir d'eau chaude du logement d'en haut et mon ancien duo laveuse-sécheuse est encore en plein chantier. Le déplacement dudit fichu réservoir a causé de sérieux maux de tête à mon copain, qui a passé une journée complète à injurier l'inventeur de la soudure de tuyaux de cuivre. En vain. Depuis, plus une goutte d'eau ne se rend dans le logement d'en haut, ni dans notre toilette. Quand à notre bain, il ne nous fournit plus que de l'eau chaude. Parfait pour nous transformer en homards!

Ce même mur, quand il sera bien isolé, permettra enfin l'installation de mon nouveau duo laveuse-sécheuse, qui m'attend impatiemment dans un autre coin de la cave.

Nous prenons notre mal en patience.

Mais punaise que c'est chiant, les rénovations! Et encore, ce n'est même pas moi qui les fait.

Allez chéri, rentabilise ton p'tit kit de Makita!

Certaines choses m'énervent

C'est peut-être futile comme billet, mais j'aimerais savoir si quelqu'un, quelque part, est capable d'ouvrir les sapristi de poches de patates à l'aide de la petite corde tressée. RAaaaaaawwwwwR (râle d'exaspération).

J'ai beau tout essayer, tirer par toutes les extrémités, misère, rien à faire. C'est conçu pour qui au juste ce machin? David Copperfield? Jésus? Suis-je la seule personne au monde à finir chaque tentative en récitant un chapelet d'injure à l'intention de l'inventeur de c'te p'tite mauzusse de corde, et en plantant mon couteau directement dans le sac de papier?

Éclairez-moi quelqu'un!

mardi 27 octobre 2009

Hommage au portage

Un des meilleurs achats que nous avons faits depuis l'arrivée de Babou est sans contredit notre porte-bébé, rebaptisé pour les besoins de la cause le Porte-Babou.

Enceinte, j'observais de loin les différents modèles de porte-bébé : écharpe, sac-à-dos, à armature, en bandoulière. Je voulais que mon porte-bébé soit utile à plusieurs stades de croissance, qu'il soit aussi ultraconfortable pour mon homme que pour moi, que mon bébé soit bien dedans, qu'il ne soit pas trop long ou trop compliqué à attacher-détacher. Et ce, quitte à débourser une fortune pour obtenir ce que je voulais. Ce n'est selon moi pas le genre d'accessoire sur lequel on peut se permettre d'être radin.

Ciel, ce que nous avons bien fait d'attendre la naissance de notre Babou pour aller magasiner la huitième merveille du monde en matière de porte-babou! Après avoir essayé la looooongue écharpe tissée de ma belle-soeur, le porte-bébé bandoulière donné par une amie et le porte-bébé ventral aussi prêté par d'autres amis, j'ai compris que je n'avais pas encore chaussure à mon pied, ou plutôt porte-bébé à mon Babou.

Il faut dire que pendant ma grossesse, mon copain et moi avions passé un bon bout de temps dans une très chouette petite boutique de Granby, Bébé Folies, à zyeuter les produits pour maman-bébé qui sont... alternatifs? Différents? Bio-écolos? Locaux? Je ne trouve pas le qualificatif exact, mais bon, le service à la clientèle est aussi hors pair que les produits offerts. Il n'y a pas 36 mille exemplaires de produits, mais ce qu'on y trouve a été testé par le meilleur juge qui soit, la proprio, également maman d'un charmant petit bonhomme.

Alors enceinte d'environ 18 semaines, j'avais (et mon homme aussi) vraiment remarqué le porte-bébé qui deviendrait nôtre quelques mois plus tard. L'avantage incontesté de cet objet culte est qu'il permet de porter bébé de quatre façons différentes, de la naissance jusqu'à 40 livres : devant en amazone, devant face-à-face, dans le dos (le visage de bébé contre notre dos) et sur la hanche.

À venir jusqu'à maintenant, Babou s'est promenée en amazone jusqu'à environ quatre mois, puis nous la portons depuis en face-à-face. Elle adore littéralement le porte-babou. Quand madame chigne, pleure, s'impatiente, s'endort, ne sait plus à quel saint se vouer, hop, je l'encastre dans le porte-babou et on n'en entend plus parler.

Que dire d'autre? Qu'il est fait à Hawaï, en coton bio, qu'il s'attache avec des clips de plastique style attache pour sac-à-dos. Notre porte-babou est un excellent compromis entre l'écharpe, le mei-tai et le porte-bébé sport à armature. Que ferions-nous sans notre Ergo Baby??

Le plus étrange est que je semble être la seule personne au Québec à en avoir un. Partout sur la rue, dans le bus, à Montréal, Sherbrooke, Québec, on m'arrête pour me dire à quel point mon porte-bébé est bien conçu. C'est dire si j'en profite pour vanter ses mérites et faire de la promo pour la jolie boutique de Granby!

Bon, petit hic, il n'est pas nécessairement donné (environ 200 bâtons), mais j'ai bien dû entrer environ 1000 fois dans mon argent depuis qu'on l'a acheté! Parole de cliente satisfaite.

lundi 26 octobre 2009

Pour ou contre les gugusses musicales

Je ne sais pas quelle manie ont les fabricants de jouets pour enfants de tout faire fonctionner à batteries. N'ont-ils pas encore compris que nos poussins s'en contrefoutent des sons, lumières et petites versions techno-nasillardes de la danse des canards?

Le plus bel exemple est le petit téléphone roulant de Babou. Plein de couleurs, de pitons, de touches. Il marche à batteries, mais j'ai jamais pris le temps d'en mettre dedans, puisque ma belle Babou prend un plaisir sans cesse renouvellé à machouiller, examiner et dorloter le petit cordon rouge qui sert à traîner le téléphone dans la maison. Elle n'en a rien à rotoculter d'apprendre ses chiffres en Cantonnais grâce à son téléphone à roulettes, c'est simple il me semble!

Par contre, mille morceaux de robots pour les jouets à crinque, qui jouent une jolie musique mécanique de mini-clochettes quand on remonte le mécanisme ou tire sur le cordon. Babou en a une belle petite collection, dont certaines pièces remontent même à ma plus tendre enfance. J'ai eu l'émouvant bonheur de retrouver dans mes boîtes ma petite radio Fisher Price dont la douce mélodie emplit de joie le regard de Babou. Indémodable.

Et que dire de la pseudo-télé qui joue "London Bridge is falling down" avec une image de petits enfants habillés en années '60 qui s'amusent tout près du pont de Londres. Ce truc est tellement vieux que la marque n'est même pas écrite dessus. Et pourtant, il faut voir les transes de ma cocotte quand on "crinque" la machine.

En haut de sa table à langer, on a suspendu une fleur qui joue une chouette mélodie quand on tire sur l'abeille, et juste à côté, il y a le clown "A vous dirais-je maman". Babou les adore, même si ça doit bientôt faire 11 trilliards de fois qu'elle les entend.

Alors voilà, pas besoin de batteries dans les jouets de nos petits. C'est meilleur pour l'environnement, et en plus, ça épargne les nerfs des parents!

mardi 13 octobre 2009

Le temps qui file

Babou a eu sept mois dimanche dernier. Comme chaque fois qu'elle franchit un mois, je n'en reviens pas de la vitesse à laquelle les jours se sont écoulés. C'est cliché, je sais. Chaque mois ou presque, je m'émerveille devant les progrès accomplis. Bravo Babou, tu t'assois toute seule, tu rampes (à reculons), tu babilles de nouveaux sons, tu ris encore plus fort, tu as fait deux nuits toute seule, etc.

La joie de voir mon bébé grandir, évoluer, changer s'accompagne toutefois d'un zeste de nostalgie. J'ai toujours un petit pincement au coeur en pliant et rangeant les pyjamas qui ne font plus, les mini chaussettes trop courtes, les micro-souliers trop serrés.

Autre petit deuil, à propos des mimiques de nouveau-né cette fois. Savez, cette moue d'ivresse, de sommeil et de satiété qu'ont les bébés naissants (jusqu'à environ deux ou trois mois) après avoir bu tout leur soûl? Lentement, ils reculent la tête, la bouche mignonnement tordue, le cou de tortue, les yeux clos de satisfaction? Je ne me lassais pas de voir Babou dans cet état de transe post-boire. J'ai profité de chacune de ses représentations comme si c'était la dernière. Puis un jour, je ne me souviens pas quand au juste, elle ne l'a plus fait.

Même histoire avec la position groupée, tout popotin dehors, quand on sort son tout-petit endormi du siège d'auto ou de son lit. Les jambes recroquevillées, le dos arqué, les mini-foufounes bombées, ma foi, il n'y a rien de plus adorable au monde! Surtout quand, à cette position yogique du petit-paquet-de-dodo, se juxtapose la moue de bébé repu ci-haut traitée. Encore dernièrement, Babou m'a fait la surprise de refaire le petit paquet. Je l'ai savouré, pleinement consciente que c'était très fort probablement la dernière fois qu'elle m'en faisait cadeau.

Je me sens toujours un peu ridicule de ressentir ces brins de chagrin.

Me console en pensant à mes prochains bébés. Qui reporteront les pyjamas bien pliés et rangés. Qui tenderont lentement le cou après une bonne tétée. Qui reproduiront la tout à fait charmante position bébé-compact quand on les tirera de leur douillet dodo.

Carpe diem, donc. Tout ça passe si vite.

vendredi 2 octobre 2009

Bébé intense : l'important, c'est de survivre

Dès les premiers jours, à l'hôpital, je me suis rendue compte que ma petite fille serait du sport. Elle hurlait dès qu'on la déposait ailleurs que dans les bras de quelqu'un. Je redoutais chaque nuit (j'en ai passé 5 à l'hôpital), parce que la plupart des infirmières ont peur du co-dodo comme de la peste.

Je n'avais qu'une hâte, dormir. Et pour dormir, je sentais que je devais garder mon bébé à quelques centimètres de moi. Au retour à la maison, nous avons installé Babou à côté de notre lit, dans une mini-bassinette, celle-là même où mon grand-père, mon père et mes neveux et nièces ont passé leurs premières nuits.

Le cauchemar. La nuit, Babou buvait aux 2 h ou 3 h. En somnolant. Chaque boire était un combat pour la tenir éveillée. Sitôt le boire terminé, par contre, commençait une autre chaude lutte, pour l'endormir cette fois. Quand elle venait à bout de s'endormir dans mes bras, je la déposais trèèèès délicatement dans son mini-lit. Trois secondes plus tard, madame chevrotait d'insatisfaction et tout était à recommencer. Tant et si bien qu'après tout ce duel gréco-romain, il ne me restait qu'environ 30 ou 40 minutes pour m'assoupir. C'était à se flinguer!

Il m'a fallu quoi, quatre, cinq, six semaines avant d'être capable de l'allaiter en position allongée. Par une belle nuit, Babou s'est endormie après la tétée, le long de mon corps. Je ne m'en suis pas rendue compte, puisque je dormais déjà. Ce n'est que quelques heures plus tard que je me suis réveillée, collée sur mon bébé, prête pour un autre boire. Ce fut le début d'un co-dodo salutaire, qui m'a permis de survivre aux exigeantes premières semaines avec mon nouveau-né.

Maintenant, à six mois et demi, ma petite et moi co-dormons encore, deux ou trois heures par nuit. Elle dort la plus grande partie de la nuit dans son lit et moi dans le mien, mais vers le petit matin, je m'endors avec elle. C'est ma façon à moi de m'épargner, de m'accorder du répit pour pouvoir passer une bonne journée avec ma fillette.

Car les dodos sont encore du sport. Chaque sieste est un défi. Babou ne s'endort pas seule, bien que j'aie tout essayé pour le lui apprendre. Je l'ai laissée pleurer. J'ai mis un bruit de fond de ventilateur dans sa chambre, acheté une toile, déposé mon bébé endormi, semi-endormi, complètement réveillée dans sa bassinette. Je lui ai chanté des berceuses, je l'ai regardée pleurer, je lui ai donné la suce (qu'elle a aimé environ 3 semaines). Tout ça fonctionne aléatoirement, des fois oui, souvent non.

Ces temps-ci, ce doit être la faute de la poussée dentaire, Babou ne s'endort que dans le porte-bébé, ou au sein. J'ai l'impression de faire un pas en avant 30 pas en arrière. Pour qu'elle dorme dans le porte-bébé, je dois sautiller partout dans la maison en lui tapotant le derrière, tout comme quand elle avait à peine un mois. Sauf qu'elle pèse 10 livres de plus.

J'ai le dos en compote, les poignets en chiffon, les yeux enfoncés dans les orbites, la patience en chou-fleur, mais bon, ma petite fille est comme ça. Je la qualifierais de bébé aux besoins relativement intenses. Ses joies, ses peines, sa douleur, sa solitude, ses sourires, ses ricanements, ses regards, son besoin de réconfort, tout, chez ma Babou, est intense.

Ne me reste qu'à m'entrer dans la tête une fois pour toutes que ma fille s'endormira seule quand elle sera prête, et non pas quand je l'y obligerai. Pour l'instant, je me dis que l'important pour nous, ses parents, c'est de survivre.

Quitte à se faire dire qu'on gâte notre enfant.

mercredi 2 septembre 2009

J'ai affronté un vieux démon

Il n'y pas grand chose qui m'angoisse vraiment dans la vie. L'argent? J'en ai un peu, je ne sais pas trop combien et honnêtement, puisque je n'en manque pas, je m'en fiche pas mal.

Le retour au boulot? C'est dans six mois, si tout se passe comme prévu. On traversera la pont quand on sera rendu à la rivière.

Pas de CPE ou de MF pour accueillir Babou à mon retour en fonction? Ça devrait s'arranger, je préfère faire confiance à la vie plutôt que d'en faire un sujet d'anxiété chronique et d'insomnie.

Suis-je zen? Sais pas. Probablement plus insouciante. Même que parfois, je me dis que c'est peut-être une bonne façon de fuir ce qui m'angoisse que de ne pas m'en faire avec la vie.

Toujours est-il que malgré mon apparent contrôle total de la situation, mon incroyable absence de stress et ma philosophie de "aller dans le même sens que le courant", il y a une chose qui me hantait depuis longtemps.

Primo, je n'aime pas tellement conduire.
Deuxio, je n'aime pas les autos.
Tertio (???), je ne me fais pas confiance pour deux sous derrière un volant.
Quartio (????), nous avons une voiture manuelle.

Or quel est le principal démon qui pourrit l'existence d'une personne qui n'aime pas conduire les autos manuelles et qui par conséquent, n'a pas la confiance nécessaire pour accomplir un acte aussi banal?

La conduite. D'une auto. Manuelle.

Eh bien j'ai affronté aujourd'hui même mon démon. Bon, ça fait longtemps que je conduis ici et là en présence de l'Homme. Mais je ne m'étais jamais lancée seule à l'aventure, avec Babou comme copilote-dos-à-moi en guise de soutien moral.

Je n'en reviens pas d'être encore en vie, que l'auto soit en un seul morceau et que personne ne m'ait cassé les deux jambes à un feu rouge dans une côte abrupte!

Je suis si fière de moi!!

Maintenant, je suis prête à affronter un nouveau défi. Des idées, quelqu'un?

lundi 31 août 2009

Sommeil de bébé en sauce routine

Il n'est pas très glamour d'être routinier. Ça fait en effet très Serge-le-ver-de-terre-de-Cruising-Bar d'étaler au grand jour son penchant pour l'horaire strict que rien ou à peu près ne parvient à déroger.

À un certain âge (comprendre avant de travailler pour vrai de vrai dans l'inévitable 9 à 5 des grandes personnes) je me targuais d'être anti-routine. Manger n'importe quand, étudier n'importe quand, me coucher/lever à des heures différentes. Quand l'univers orbite autour de son propre ombilic, le prévisible train-train quotidien est assez "out" merci.

Pourtant, quand on a 5 mois et demi, c'est chouette la routine. Quand on s'assoit dans le sofa inclinable-berçant-pivotant et que maman place le coussin vert sous son coude, on sait que le lunch s'en vient.

Quand on nous dépose sur la table à langer et qu'on "crinque" le petit clown à musique qui joue "A vous dirais-je maman", on a la certitude que dans les minutes à venir, on aura les fesses sèches et/ou bien propres.

Qui plus est, quand on est un petit Babou qu'un rien insécurise, la routine devient en quelque sorte la clé de voûte, la pierre angulaire, le chaînon manquant, LA recette pour un bébé heureux, paisible et qui dort de mieux en mieux.

Mon lourd passé d'anti-routine a ceci de moche qu'il m'a fallu quelques mois pour saisir à quel point ma petite a un besoin vital, que dis-je, viscéral, de savoir ce qui s'en vient. Voilà, je viens de comprendre et tout le monde s'en porte mieux. Mieux vaut tard que jamais, me consolé-je.

La routine du dodo est celle que j'affectionne le plus. On donne le petit bain sur la table. On essuie bien le bébé. On crème les foufounes d'onguent de zinc. On met une couche jetable pour la nuit. On met un beau pyjama tout propre. On emprisonne Babou dans une gigoteuse (qui paradoxalement l'empêche de gigoter et de se retrouver sur le ventre, la tête dans les barreaux de la bassinette en pleurant à 2 heures du matin). On attache la suce à la gigoteuse.

Puis, dans une ambiance de murmures ésotériques constitués de "Dodoooo, chhhhhut, Maman est là", on baisse la toile nouvellement acquise (un indispensable du sommeil de bébé), puis on s'étend avec bébé dans le lit adjacent au sien pour l'allaiter avant la nuit.

Calmement, après le boire, on mitraille de doux bisous les joues fraîches, douces et délicatement parfumées de lait de Babou. On lui dit qu'on l'aime, qu'on l'adore et qu'il est l'heure de faire de beaux petits dodos. On couche le petit paquet, on lui donne la suce et la petite couverture dont elle aime se recouvrir le visage à sa guise.

En flattant le bedon, tapotant les foufounes et en murmurant "dodo, chhhhhut, dodoooo", on endort ledit poussin. Il faut entre 5 et 45 minutes pour aller rejoindre les bras de Morphée.

La recette de routine, à date, semble fonctionner de mieux en mieux.

Note à moi-même : mettre en place dès la naissance de mes futurs enfants.

mercredi 26 août 2009

Le publi-sac le plus insultant du monde

Je n'aime pas trop les publi-sac. Premièrement, parce que ça nous incite à nous créer des besoins. Deuxièmement, parce que ça finit toujours par traîner au bout de la table (!) ou sur le coffre dans l'entrée (!!).

Voilà pourquoi nous avons apposé l'autocollant anti publi-sac sur notre boîte aux lettres il y a quelques temps. Mais pas sur celle du loyer en haut de chez nous.

Or avant hier j'ai reçu le plus débile, le plus inutile, le plus insignifiant des publi-sacs. Un petit sac transparent-- jusque là tout est normal-- mais qui ne contenait qu'un infime petit mini dépliant promotionnel pour je ne sais trop quel magasin de déco-design-literie. Gros comme un sous-verre.

Pourquoi distribuer ce si petit dépliant dans un sac de plastique? Il aurait pu en entrer environ 2000 dans la boîte aux lettres, alors pourquoi le laisser pendouiller dans ce petit "$%?$&""/ de sac?

Soupir...

Re-soupir...

J'ai collé un deuxième autocollant anti publi-sac, sur la boîte aux lettres de nos futurs locataires.

Il y a des limites aux gaspillages, il me semble!

mardi 25 août 2009

Gestion de bordel ou comment lâcher prise sur ce qui est toujours à recommencer

Je peux compter sur les doigts d'une seule main les jours où ce n'est pas un peu, moyen, beaucoup le bordel chez moi. Attention, par bordel, je n'entends pas nécessairement de la vaisselle sale jusqu'au plafond, les brassées de lavage sales par terre et propres-pas-pliées sur les lits en attente de.

Non. Par bordel, je signifie plutôt ce petit bout de table toujours, je dis bien toujours recouvert de paperasses. Factures, magazines, journaux, coupons-rabais, listes, etc. Le fouillis occupe chez nous la place du quatrième invité, parce que c'est comme ça sous mon toit, on a souvent qu'un seul invité à la fois, donc pas besoin de bouger le capharnaüm du bout de la table.

Ce serait trop beau si ce foutoir ne se limitait qu'à l'extrémité de là où on casse la croûte. La contagion bordélique se propage inévitablement au gros coffre situé à l'entrée de la maison. Ce coffre, qui date probablement du début du siècle, est magnifiquement rustique. Malheureusement, ce n'est pas lui qu'on voit au premier regard, mais plutôt les quatre ou cinq paniers de fruits, les plantes, les bougies, les magazines, l'album de bébé de Babou et le catalogue Sears automne-hiver qui l'encombrent en permanence.

Même histoire dans le salon. La table de salon, pas plus grosse qu'une pizza moyenne, trouve le tour d'être enchevêtrée d'une colonie de babioles. Dans la chambre de Babou, la commode est la principale victime du bordel incurable, alors que dans le bureau, mea culpa, c'est mon bureau qui remporte la palme de la surface la plus brouillonne.

Pourtant, je suis une machine à ranger. Chaque jour je ramasse, je trie, je classe, je range, je déplace. Rien à faire, tout est toujours à recommencer. Et je ne pousserai pas l'audace de mettre cet indomptable bordel sur le dos de mon pauvre Babou. Ce mal sournois me court après depuis toujours. Comme si je n'avais jamais réussi à saisir la clé d'une maison bien rangée capable de le rester plus qu'une demi-journée.

Dites-moi, comment ils font ceux qui n'ont rien à la traîne chez eux? Ils vivent où? Dans le couloir? Au plafond? Ne reçoivent-ils pas de journaux? Ont-ils une trappe dans le plancher pour faire disparaître les joujous de bébé, pantoufles, modes d'emploi d'avertisseur de fumée, piles à envoyer à l'écocentre? J'en connais plein, des gens qui ne laissent pas la moindre cochonnerie à la vue, mais rien à faire, je ne pige pas. Et je n'ose pas leur demander leur précieux secret.

Je refuse de croire que l'ensemble de leur maisonnée est un Tetris nickel. Il y a sûrement quelque part, dans au moins une pièce, un petit meuble sens dessus dessous où leur bordel à eux sévit...

jeudi 13 août 2009

Le long combat pour le dodo autonome

Babou a eu 5 mois il y a deux jours. C'est une petite fille éveillée, magnifique, avec de grands yeux clairs et intelligents. Comme elle veut tout voir du monde qui l'entoure, elle épuise rapidement ses batteries. Les siestes reviennent souvent, toutes les heures et demi environ. Et le soir, elle tombe de sommeil vers 18 h 30 ou 19 h.
Le hic, c'est qu'elle n'aime pas s'endormir. Elle aimerait, comme de nombreux bébés d'ailleurs, tomber endormie en deux secondes sans s'en rendre compte. Longtemps, elle s'est endormie en tétant, et ça me facilitait terriblement la tâche. Maintenant les choses se sont corsées. Et endormir un bébé de presque 15 livres 5-6 fois par jour en gambadant dans la maison à travers les tapis d'éveil-chaise-vibratoire-anneaux-de-dentition commençait sérieusement à me peser sur les bras.
Me suis renseignée sur la façon d'apprendre à Babou à s'endormir seule. Moi, la maman qui depuis le 11 mars 2009 accoure auprès de ma petite au moindre son, moi, la maman qui est à l'écoute de son bébé à coeur de jour, eh bien j'ai essayé la méthode 5-10-15. Comment ai-je fait?
J'ai laissé pleurer mon bébé toute seule dans son lit pendant environ deux semaines, à chaque sieste, à chaque soir. J'ai essayé de me convaincre que c'était une bonne façon d'apprendre l'autonomie du dodo à ma toute belle. Il y a des jours où elle n'a pleuré que deux minutes, mais d'autres où ça a duré 25, 30 , 35 minutes. Un crescendo de panique traversait sa porte de chambre.
J'ai détesté cette méthode barbare qui, visiblement, ne fonctionne pas dutout avec Babou. J'ai détesté lire les commentaires élogieux des mères sur les forums qui semblent toutes avoir réussi en deux jours à "casser" leur bébé. J'en ai même voulu à Babou de ne pas être comme les autres poussins qui s'endorment seuls après trois-quatres essais de 5-10-15.
Puis, en poussant un immense soupir de soulagement, j'ai renoncé. Oui ma fille a besoin de sécurité. Oui elle a besoin de nos bras pour s'endormir. Oui je dois la promener, la bercer, être là pour elle.
Babou a 5 mois. Pas 12 ans, pas 34 ans. 5 pauvres petits mois. Même pas la moitié d'une année. Elle doit encore se souvenir de son passage dans mon utérus et moi, je lui demande de s'endormir seule dans son lit, du jour au lendemain.
Je félicite toutes celles qui ont réussi avec la méthode 5-10-15. Vous avez sûrement un bébé confiant et sécure, capable de se réconforter seul. Pas moi.
J'en ai contre ce désir absolument occidental de se libérer les bras le plus tôt possible après la naissance d'un bébé. Vite elle doit faire ses nuits. Vite on doit la sevrer et/ou la faire prendre le biberon au cas où on voudrait la faire garder. Vite elle doit s'endormir seule. Vite elle doit dormir chaque soir à 19 h pour que papa/maman soupent tranquilles devant la tivi.
Désolée, mais ce n'est pas ça avoir un bébé. Être mère m'a éloignée de mon nombril, bah, d'environ deux ou trois années lumières. Tant mieux.

jeudi 6 août 2009

Cablodistribution, téléphonie et autres désillusions d'une maman allaitante

Avant d'enfanter du Plus Beau Bébé du Monde, j'avais une vision, voire une visualisation bien précise de l'acte d'allaiter. Je me voyais assise de longues heures dans mon fauteuil à bascule-inclinable-pivotant, enlisée dans de moelleux coussins avec un petit bébé calme ronflant sur mon sein, téléphone à portée de main pour de longues jasettes matinales avec les copines, absorbée par les délicieuses émissions de déco d'après-midi de ce canal que font vivre les prestataires du RQAP.

Grossière erreur. À dire vrai, à part les longues heures passées à allaiter (surtout les toutes premières semaines), rien de tout ça ne s'est passé comme je le souhaitais. Tout d'abord, nous ne sommes pas cablodistribués. D'abord question de priorités financières, et puis bon, parce que la tivi, c'est souvent d'une insignifiance... Alors au diable les enlevantes émissions déco.

Deuxio, j'étais loin de me douter que, pendant les quelques poussées qui ont propulsé Babou dans le vaste monde, je me dévasterais le coccyx à un point tel que trois mois après sa naissance, je commençais à peine à ne plus avoir besoin d'une grue pour me lever de ma chaise de cuisine. Le fauteuil basculo-inclino-pivotoire n'a pour ainsi dire pratiquement pas été visité de la naissance de Babou jusqu'au solstice d'été.

Les jasettes téléphoniques? C'était sans compter les préférences de Babou qui, pendant la tétée, penche plutôt pour le style "silence au réfectoire". Placoter au téléphone en allaitant Babou s'avère presque aussi improbable que de faire pousser des courges dans le fond d'un lac. Même mes rares chuchotements lui font m'adresser de ces yeux accusateurs, qui, chez un bébé de même pas cinq mois, surprennent drôlement.

Par chance, passées les premières semaines où Babou tétait pendant 1 h 30 aux 45 minutes, ma petite s'est avérée être une buveuse éclair. Désormais, c'est à peine si je peux me bercer un pauvre quart d'heure par jour devant les rocambolesques péripéties de Meredith Grey, avec le volume de la tivi réglé à 2, et, en prime, une image vacillant au gré de la température (souvent merdique).

Ce qui est bon dans tout ça, c'est que Le Plus Beau Bébé du Monde a fait de moi une championne pour lire sur les lèvres des acteurs de téléromans d'après dîner. Qu'elle m'a permis de connaître par coeur les moindres détails de mon plancher de bois franc. De constater à quel point ma voisine-à-la-maison a l'air heureuse avec ses trois petites.

Même pas cinq mois et ma petite m'a appris tout ça. Enrichissant, d'être maman.

mercredi 5 août 2009

La prise de la corde à linge

Parmi les nombreuses qualités de celui qui partage ma vie, il y a celle d'être un infatigable bricoleur. La demeure que nous avons achetée l'an dernier est, disons-le, un excellent prétexte pour que monsieur peaufine son coup de marteau et sa dextérité manuelle. Entre autres projets estivaux, mon homme rêvait de me doter d'une corde à linge décente.

Celle qui venait avec la maison était toute pendouillante, et puisqu'elle passait par-dessus le garage (et que le linge frottait sur son vieux toit tout moche), je ne pouvais pas l'utiliser à sa pleine longueur. Un véritable calvaire pour moi qui cultive l'art d'étendre le linge comme d'autres pratiquent une religion.

Donc après plusieurs semaines de travail acharné, maintes fois ralenti par les inévitables averses de la cuvée estivale 2009, j'ai ma nouvelle corde à linge. Longue à souhait, fièrement tendue jusqu'au fond du jardin. Aidé de mon grand frère, mon homme a tout fait de A à Z. Couler une base de béton, aller acheter un grand poteau d'acier, peinturer ledit engin, l'ériger à bout de bras en rugissant, y installer une poulie (une cadillac de poulie, devrais-je dire).

Elle est super, ma corde à linge. Avec les couches de coton de Babou, les vêtements de Babou, nos vêtements, notre linge de maison, elle doit déjà être rendue, après deux semaines, à environ 2400 km de vie ; )

Une corde à linge installée avec soin par l'homme de notre vie, c'est probablement presque aussi bon qu'une demande en mariage!

Renouer avec le blogue

Hier soir, en soupant tranquille avec l'homme (pour une des premières fois depuis que nous sommes parents), nous discutions. De tout, de rien, mais surtout de Babou. Le fait qu'elle ne fasse pas ses nuits à presque 5 mois et que cela semble déranger plus les autres que nous-mêmes. Le fait que j'aime être à la maison avec elle, pour la voir grandir et évoluer. J'ai encore une fois évoqué la possibilité d'en faire une occupation à long terme. Mais l'homme m'a amené à réfléchir sur mon accomplissement intellectuel. Ne pas laisser faner mon potentiel, en quelque sorte, même si je demeure à la maison.

Une belle façon de ne pas perdre mon bagou et de sortir mon cerveau du mode "écran de veille" est, à mon avis, de remettre en fonction ce blogue, qui poireaute depuis belle lurette avouons-le! La naissance de Babou est un très bon prétexte pour redonner un peu de tonus à la Petite étoile verte, que j'essaierai d'enrichir fréquemment de mes réflexions, de mes opinions, de mes trucs de maman, de mes questionnements.

Au plaisir!