lundi 31 août 2009

Sommeil de bébé en sauce routine

Il n'est pas très glamour d'être routinier. Ça fait en effet très Serge-le-ver-de-terre-de-Cruising-Bar d'étaler au grand jour son penchant pour l'horaire strict que rien ou à peu près ne parvient à déroger.

À un certain âge (comprendre avant de travailler pour vrai de vrai dans l'inévitable 9 à 5 des grandes personnes) je me targuais d'être anti-routine. Manger n'importe quand, étudier n'importe quand, me coucher/lever à des heures différentes. Quand l'univers orbite autour de son propre ombilic, le prévisible train-train quotidien est assez "out" merci.

Pourtant, quand on a 5 mois et demi, c'est chouette la routine. Quand on s'assoit dans le sofa inclinable-berçant-pivotant et que maman place le coussin vert sous son coude, on sait que le lunch s'en vient.

Quand on nous dépose sur la table à langer et qu'on "crinque" le petit clown à musique qui joue "A vous dirais-je maman", on a la certitude que dans les minutes à venir, on aura les fesses sèches et/ou bien propres.

Qui plus est, quand on est un petit Babou qu'un rien insécurise, la routine devient en quelque sorte la clé de voûte, la pierre angulaire, le chaînon manquant, LA recette pour un bébé heureux, paisible et qui dort de mieux en mieux.

Mon lourd passé d'anti-routine a ceci de moche qu'il m'a fallu quelques mois pour saisir à quel point ma petite a un besoin vital, que dis-je, viscéral, de savoir ce qui s'en vient. Voilà, je viens de comprendre et tout le monde s'en porte mieux. Mieux vaut tard que jamais, me consolé-je.

La routine du dodo est celle que j'affectionne le plus. On donne le petit bain sur la table. On essuie bien le bébé. On crème les foufounes d'onguent de zinc. On met une couche jetable pour la nuit. On met un beau pyjama tout propre. On emprisonne Babou dans une gigoteuse (qui paradoxalement l'empêche de gigoter et de se retrouver sur le ventre, la tête dans les barreaux de la bassinette en pleurant à 2 heures du matin). On attache la suce à la gigoteuse.

Puis, dans une ambiance de murmures ésotériques constitués de "Dodoooo, chhhhhut, Maman est là", on baisse la toile nouvellement acquise (un indispensable du sommeil de bébé), puis on s'étend avec bébé dans le lit adjacent au sien pour l'allaiter avant la nuit.

Calmement, après le boire, on mitraille de doux bisous les joues fraîches, douces et délicatement parfumées de lait de Babou. On lui dit qu'on l'aime, qu'on l'adore et qu'il est l'heure de faire de beaux petits dodos. On couche le petit paquet, on lui donne la suce et la petite couverture dont elle aime se recouvrir le visage à sa guise.

En flattant le bedon, tapotant les foufounes et en murmurant "dodo, chhhhhut, dodoooo", on endort ledit poussin. Il faut entre 5 et 45 minutes pour aller rejoindre les bras de Morphée.

La recette de routine, à date, semble fonctionner de mieux en mieux.

Note à moi-même : mettre en place dès la naissance de mes futurs enfants.

mercredi 26 août 2009

Le publi-sac le plus insultant du monde

Je n'aime pas trop les publi-sac. Premièrement, parce que ça nous incite à nous créer des besoins. Deuxièmement, parce que ça finit toujours par traîner au bout de la table (!) ou sur le coffre dans l'entrée (!!).

Voilà pourquoi nous avons apposé l'autocollant anti publi-sac sur notre boîte aux lettres il y a quelques temps. Mais pas sur celle du loyer en haut de chez nous.

Or avant hier j'ai reçu le plus débile, le plus inutile, le plus insignifiant des publi-sacs. Un petit sac transparent-- jusque là tout est normal-- mais qui ne contenait qu'un infime petit mini dépliant promotionnel pour je ne sais trop quel magasin de déco-design-literie. Gros comme un sous-verre.

Pourquoi distribuer ce si petit dépliant dans un sac de plastique? Il aurait pu en entrer environ 2000 dans la boîte aux lettres, alors pourquoi le laisser pendouiller dans ce petit "$%?$&""/ de sac?

Soupir...

Re-soupir...

J'ai collé un deuxième autocollant anti publi-sac, sur la boîte aux lettres de nos futurs locataires.

Il y a des limites aux gaspillages, il me semble!

mardi 25 août 2009

Gestion de bordel ou comment lâcher prise sur ce qui est toujours à recommencer

Je peux compter sur les doigts d'une seule main les jours où ce n'est pas un peu, moyen, beaucoup le bordel chez moi. Attention, par bordel, je n'entends pas nécessairement de la vaisselle sale jusqu'au plafond, les brassées de lavage sales par terre et propres-pas-pliées sur les lits en attente de.

Non. Par bordel, je signifie plutôt ce petit bout de table toujours, je dis bien toujours recouvert de paperasses. Factures, magazines, journaux, coupons-rabais, listes, etc. Le fouillis occupe chez nous la place du quatrième invité, parce que c'est comme ça sous mon toit, on a souvent qu'un seul invité à la fois, donc pas besoin de bouger le capharnaüm du bout de la table.

Ce serait trop beau si ce foutoir ne se limitait qu'à l'extrémité de là où on casse la croûte. La contagion bordélique se propage inévitablement au gros coffre situé à l'entrée de la maison. Ce coffre, qui date probablement du début du siècle, est magnifiquement rustique. Malheureusement, ce n'est pas lui qu'on voit au premier regard, mais plutôt les quatre ou cinq paniers de fruits, les plantes, les bougies, les magazines, l'album de bébé de Babou et le catalogue Sears automne-hiver qui l'encombrent en permanence.

Même histoire dans le salon. La table de salon, pas plus grosse qu'une pizza moyenne, trouve le tour d'être enchevêtrée d'une colonie de babioles. Dans la chambre de Babou, la commode est la principale victime du bordel incurable, alors que dans le bureau, mea culpa, c'est mon bureau qui remporte la palme de la surface la plus brouillonne.

Pourtant, je suis une machine à ranger. Chaque jour je ramasse, je trie, je classe, je range, je déplace. Rien à faire, tout est toujours à recommencer. Et je ne pousserai pas l'audace de mettre cet indomptable bordel sur le dos de mon pauvre Babou. Ce mal sournois me court après depuis toujours. Comme si je n'avais jamais réussi à saisir la clé d'une maison bien rangée capable de le rester plus qu'une demi-journée.

Dites-moi, comment ils font ceux qui n'ont rien à la traîne chez eux? Ils vivent où? Dans le couloir? Au plafond? Ne reçoivent-ils pas de journaux? Ont-ils une trappe dans le plancher pour faire disparaître les joujous de bébé, pantoufles, modes d'emploi d'avertisseur de fumée, piles à envoyer à l'écocentre? J'en connais plein, des gens qui ne laissent pas la moindre cochonnerie à la vue, mais rien à faire, je ne pige pas. Et je n'ose pas leur demander leur précieux secret.

Je refuse de croire que l'ensemble de leur maisonnée est un Tetris nickel. Il y a sûrement quelque part, dans au moins une pièce, un petit meuble sens dessus dessous où leur bordel à eux sévit...

jeudi 13 août 2009

Le long combat pour le dodo autonome

Babou a eu 5 mois il y a deux jours. C'est une petite fille éveillée, magnifique, avec de grands yeux clairs et intelligents. Comme elle veut tout voir du monde qui l'entoure, elle épuise rapidement ses batteries. Les siestes reviennent souvent, toutes les heures et demi environ. Et le soir, elle tombe de sommeil vers 18 h 30 ou 19 h.
Le hic, c'est qu'elle n'aime pas s'endormir. Elle aimerait, comme de nombreux bébés d'ailleurs, tomber endormie en deux secondes sans s'en rendre compte. Longtemps, elle s'est endormie en tétant, et ça me facilitait terriblement la tâche. Maintenant les choses se sont corsées. Et endormir un bébé de presque 15 livres 5-6 fois par jour en gambadant dans la maison à travers les tapis d'éveil-chaise-vibratoire-anneaux-de-dentition commençait sérieusement à me peser sur les bras.
Me suis renseignée sur la façon d'apprendre à Babou à s'endormir seule. Moi, la maman qui depuis le 11 mars 2009 accoure auprès de ma petite au moindre son, moi, la maman qui est à l'écoute de son bébé à coeur de jour, eh bien j'ai essayé la méthode 5-10-15. Comment ai-je fait?
J'ai laissé pleurer mon bébé toute seule dans son lit pendant environ deux semaines, à chaque sieste, à chaque soir. J'ai essayé de me convaincre que c'était une bonne façon d'apprendre l'autonomie du dodo à ma toute belle. Il y a des jours où elle n'a pleuré que deux minutes, mais d'autres où ça a duré 25, 30 , 35 minutes. Un crescendo de panique traversait sa porte de chambre.
J'ai détesté cette méthode barbare qui, visiblement, ne fonctionne pas dutout avec Babou. J'ai détesté lire les commentaires élogieux des mères sur les forums qui semblent toutes avoir réussi en deux jours à "casser" leur bébé. J'en ai même voulu à Babou de ne pas être comme les autres poussins qui s'endorment seuls après trois-quatres essais de 5-10-15.
Puis, en poussant un immense soupir de soulagement, j'ai renoncé. Oui ma fille a besoin de sécurité. Oui elle a besoin de nos bras pour s'endormir. Oui je dois la promener, la bercer, être là pour elle.
Babou a 5 mois. Pas 12 ans, pas 34 ans. 5 pauvres petits mois. Même pas la moitié d'une année. Elle doit encore se souvenir de son passage dans mon utérus et moi, je lui demande de s'endormir seule dans son lit, du jour au lendemain.
Je félicite toutes celles qui ont réussi avec la méthode 5-10-15. Vous avez sûrement un bébé confiant et sécure, capable de se réconforter seul. Pas moi.
J'en ai contre ce désir absolument occidental de se libérer les bras le plus tôt possible après la naissance d'un bébé. Vite elle doit faire ses nuits. Vite on doit la sevrer et/ou la faire prendre le biberon au cas où on voudrait la faire garder. Vite elle doit s'endormir seule. Vite elle doit dormir chaque soir à 19 h pour que papa/maman soupent tranquilles devant la tivi.
Désolée, mais ce n'est pas ça avoir un bébé. Être mère m'a éloignée de mon nombril, bah, d'environ deux ou trois années lumières. Tant mieux.

jeudi 6 août 2009

Cablodistribution, téléphonie et autres désillusions d'une maman allaitante

Avant d'enfanter du Plus Beau Bébé du Monde, j'avais une vision, voire une visualisation bien précise de l'acte d'allaiter. Je me voyais assise de longues heures dans mon fauteuil à bascule-inclinable-pivotant, enlisée dans de moelleux coussins avec un petit bébé calme ronflant sur mon sein, téléphone à portée de main pour de longues jasettes matinales avec les copines, absorbée par les délicieuses émissions de déco d'après-midi de ce canal que font vivre les prestataires du RQAP.

Grossière erreur. À dire vrai, à part les longues heures passées à allaiter (surtout les toutes premières semaines), rien de tout ça ne s'est passé comme je le souhaitais. Tout d'abord, nous ne sommes pas cablodistribués. D'abord question de priorités financières, et puis bon, parce que la tivi, c'est souvent d'une insignifiance... Alors au diable les enlevantes émissions déco.

Deuxio, j'étais loin de me douter que, pendant les quelques poussées qui ont propulsé Babou dans le vaste monde, je me dévasterais le coccyx à un point tel que trois mois après sa naissance, je commençais à peine à ne plus avoir besoin d'une grue pour me lever de ma chaise de cuisine. Le fauteuil basculo-inclino-pivotoire n'a pour ainsi dire pratiquement pas été visité de la naissance de Babou jusqu'au solstice d'été.

Les jasettes téléphoniques? C'était sans compter les préférences de Babou qui, pendant la tétée, penche plutôt pour le style "silence au réfectoire". Placoter au téléphone en allaitant Babou s'avère presque aussi improbable que de faire pousser des courges dans le fond d'un lac. Même mes rares chuchotements lui font m'adresser de ces yeux accusateurs, qui, chez un bébé de même pas cinq mois, surprennent drôlement.

Par chance, passées les premières semaines où Babou tétait pendant 1 h 30 aux 45 minutes, ma petite s'est avérée être une buveuse éclair. Désormais, c'est à peine si je peux me bercer un pauvre quart d'heure par jour devant les rocambolesques péripéties de Meredith Grey, avec le volume de la tivi réglé à 2, et, en prime, une image vacillant au gré de la température (souvent merdique).

Ce qui est bon dans tout ça, c'est que Le Plus Beau Bébé du Monde a fait de moi une championne pour lire sur les lèvres des acteurs de téléromans d'après dîner. Qu'elle m'a permis de connaître par coeur les moindres détails de mon plancher de bois franc. De constater à quel point ma voisine-à-la-maison a l'air heureuse avec ses trois petites.

Même pas cinq mois et ma petite m'a appris tout ça. Enrichissant, d'être maman.

mercredi 5 août 2009

La prise de la corde à linge

Parmi les nombreuses qualités de celui qui partage ma vie, il y a celle d'être un infatigable bricoleur. La demeure que nous avons achetée l'an dernier est, disons-le, un excellent prétexte pour que monsieur peaufine son coup de marteau et sa dextérité manuelle. Entre autres projets estivaux, mon homme rêvait de me doter d'une corde à linge décente.

Celle qui venait avec la maison était toute pendouillante, et puisqu'elle passait par-dessus le garage (et que le linge frottait sur son vieux toit tout moche), je ne pouvais pas l'utiliser à sa pleine longueur. Un véritable calvaire pour moi qui cultive l'art d'étendre le linge comme d'autres pratiquent une religion.

Donc après plusieurs semaines de travail acharné, maintes fois ralenti par les inévitables averses de la cuvée estivale 2009, j'ai ma nouvelle corde à linge. Longue à souhait, fièrement tendue jusqu'au fond du jardin. Aidé de mon grand frère, mon homme a tout fait de A à Z. Couler une base de béton, aller acheter un grand poteau d'acier, peinturer ledit engin, l'ériger à bout de bras en rugissant, y installer une poulie (une cadillac de poulie, devrais-je dire).

Elle est super, ma corde à linge. Avec les couches de coton de Babou, les vêtements de Babou, nos vêtements, notre linge de maison, elle doit déjà être rendue, après deux semaines, à environ 2400 km de vie ; )

Une corde à linge installée avec soin par l'homme de notre vie, c'est probablement presque aussi bon qu'une demande en mariage!

Renouer avec le blogue

Hier soir, en soupant tranquille avec l'homme (pour une des premières fois depuis que nous sommes parents), nous discutions. De tout, de rien, mais surtout de Babou. Le fait qu'elle ne fasse pas ses nuits à presque 5 mois et que cela semble déranger plus les autres que nous-mêmes. Le fait que j'aime être à la maison avec elle, pour la voir grandir et évoluer. J'ai encore une fois évoqué la possibilité d'en faire une occupation à long terme. Mais l'homme m'a amené à réfléchir sur mon accomplissement intellectuel. Ne pas laisser faner mon potentiel, en quelque sorte, même si je demeure à la maison.

Une belle façon de ne pas perdre mon bagou et de sortir mon cerveau du mode "écran de veille" est, à mon avis, de remettre en fonction ce blogue, qui poireaute depuis belle lurette avouons-le! La naissance de Babou est un très bon prétexte pour redonner un peu de tonus à la Petite étoile verte, que j'essaierai d'enrichir fréquemment de mes réflexions, de mes opinions, de mes trucs de maman, de mes questionnements.

Au plaisir!