jeudi 31 décembre 2009

Chéri, j'ai réduit le temps des fêtes à sa plus simple expression

Décidément, le temps des fêtes chez nous se sera déroulé sous le signe de la simplicité. Est-ce le fait d'avoir un p'tit Jésus-Babou bien à nous qui fait qu'on s'enroule aussi confortablement dans notre cocon? Sais pas. Tout ce que je peux dire, c'est que j'aime avoir le temps de me claquer une grille de mots croisés pendant que mon homme se casse le c... sur un sudoku, avec, en fond sonore, les gazouillis de Babou qui se fait un pique-nique de lacets sur le tapis d'entrée. J'aime, j'aime, j'aime!

Noël 2009 fut particulièrement dépourvu d'artifices, au plus grand bonheur de ma famille et de ma belle-famille. Je ne sais plus trop quand ni comment, mais on en est arrivés à ne plus se faire de cadeaux. Ni d'échanges de cadeaux à 5, 10, 15 ou 20 $. Non, rien de rien, je ne regrette rien et c'est tellement parfait comme ça!

Bon, Noël c'est Noël, et les petits-enfants ont eu leurs surprises à déballer. Mais nous, les grands, les avons regardé hurler de joie parmi les choux et le papier déchiqueté. Pour son premier Noël, Babou a reçu un bébé, voire une petite poupée tout de rose vêtue, que j'ai aussitôt baptisée Dougoutigui. Allez savoir pourquoi, ce terme désigne normalement un chef de village africain, idéalement édenté, bicentenaire et arthritique. Ça tranche diamétralement avec la jolie poupette dodue, mais bon, c'est le premier nom qui m'est venue à l'esprit quand ce fut le temps de lui en donner un!

Pas de cadeaux, donc, pour nos familles respectives. Pas de cassage de tête pour se trouver des suggestions qui pousseront nos proches à aller s'endetter dans des centres commerciaux remplis d'ahuris shootés aux fausses aubaines. Pas d'achats désespérés en priant pour que cela plaise au beau-frère qu'on connaît si peu. Pas d'obligation d'acheter "juste un petit quelque chose à 15 $" qui pourra autant convenir à une fillette de quatre ans qui tripe sur Dora qu'à un grand-père assoiffés de livres historiques relatant le conflit 39-45.

Rien de tout cela. Que des marches à l'extérieur, du sucre à la crème pour déjeuner, une partie de serpents et échelles, des soupers tranquilles en famille, des journées à thématique pantalons de jogging.

Soupir de contentement. Merci à toute ma famille d'être aussi accommodante et d'embarquer avec joie et soulagement dans la simplicité, de se contenter de l'essentiel, de manger, de parler, de jouer. D'être ensemble.

mercredi 23 décembre 2009

Quand papa réalise que...

-son Babou, à neuf mois, passe le plus clair de son temps à farfouiller partout;
-ce faisant, préparer le café matinal devient une entreprise hasardeuse si, toutes les vingt secondes, on doit aller empêcher une menotte de saisir une bouteille d'alcool à friction ou un cordon de store trop long, et une petite bouche d'engloutir une chaussette sale et égarée ou un raisin qui a roulé par terre au courant du siècle dernier;
-surveiller un enfant en se faisant la barbe relève de l'exploit olympique et ne donne pas toujours de bons résultats;
-un matin (une toute petite heure en fait) passée seul avec Babou (quand maman se prélasse sous la douche, se crème, s'habille en toute quiétude, moment de grâce s'il en est un) ne permet pas nécessairement de se claquer la version weekend du journal local...

eh bien merci Babou d'avoir si bien enseigné à ton papa pourquoi ta maman, le soir, fonce au pas de course dans le lit conjugal et sombre immédiatement dans un coma abyssal.

Enfin, papa a compris pourquoi les journées de sa douce moitié se terminent invariablement en queue de poisson avant même que ne s'éteigne la minuterie des lumières de Noël!

vendredi 11 décembre 2009

Être pâtissière n'est pas héréditaire

En général, je cuisine vachement bien. Vraiment bon, ce que je mitonne. Rien de compliqué, oh ça non. Je n'aime pas dutout m'enfarger dans les convenances de balances alimentaires, douilles à glaçage, ramequins par ci, caquelon par là et tout le saint-frusquin d'usage dans les recettes à 100 $.

Mon truc à moi, ce sont les bons petits plats hivernaux qui cuisent loooongtemps. Je me réjouis, que dire, je délire à l'idée de balancer une semelle de botte dans la mijoteuse et de déguster, huit heures plus tard, une viande tendre qui s'effiloche à la fourchette, entourée de bons légumes, le tout rehaussé d'épices simples mais terriblement bien dosées.

J'éprouve aussi une affection toute particulière pour les muffins. J'en collectionne littéralement les recettes. Encore là, rien de compliqué dans la confection des petits gâteaux santé. Et en toute humilité, je les réussis bougrement bien.

Par contre, oulà, je n'excelle pas, mais alors pas du tout, dans l'art de la pâte. Pas pâte spaghetti-macaroni. Non, plutôt pâte comme dans celle qu'on taponne-mais-pas-trop, roule mais-pas-trop, enfarine-mais-pas-trop pour finalement, en priant tous les saints du ciel, décoller du comptoir en retenant son souffle, soulever en récitant un rosaire, puis engoncer dans un plat à tarte en sacrant comme un chartier. Pâte à tarte pour les intimes, donc.

J'haaaaaaaaguiiiiis faire d'la pâte à tarte, au point de m'en réveiller la nuit.

Paradoxalement, je cultive en même temps que ma sainte-horreur de la pâte à tarte un orgueil presque malsain sous forme de véritable lutte intérieure entre ma haine et mon moi-même et dont l'issue est toute simple : pas question que j'achète de la pâte toute faite. No way les marmitons. Quitte à blasphémer jusqu'à en perdre mon dentier.

Il faut dire que ma grand-mère en faisait une inoubliable. Avec sa dizaine de mioches, elle n'a disons pas eu trop le choix de faire de l'excellente pâte à tarte. Chez elle, je ne me souviens pas d'un repas ne se terminant pas par une tarte, toujours délicieuse, feuilletée, coquette, parfaite.

Tout un contraste avec mon amas informe façon patchwork, fendillé, rapiécé, trop manipulé, inégal, disloqué, disjoint, douloureusement différent des oeuvres d'art en dentelle de farine et saindoux de grand-maman.

Si ma pâte est un truc moche et difficile à manier :

-est-ce la faute de cette super farine de blé entier bio que je m'entête à utiliser par souci d'apport en fibres (ridicule, j'en conviens, puisque saindoux arrive en deuxième dans la liste d'ingrédients)?

-est-ce parce que je ne mets pas assez d'eau? farine? gras (impossible)?

Non.

Je vais vous le dire, moi, pourquoi ma pâte à tarte ne gagnera jamais de concours.

C'est à cause de ma mère. Ou plutôt, de mon père. Qui, alors qu'il était jeune marié, s'est foutu de la gueule de la tarte aux bleuets que venait de concocter ma mère (digne fille de la fée pâtissière plus tôt mentionnée). Semble-t-il que ladite pâte à tarte tenait davantage du papier cellophane que de la délicieuse croûte dorée et feuilletée, à tel point qu'on en voyait les jolis p'tits bleuets à travers.

Depuis ce jour, ma mère tente de survivre avec sa hantise de la pâte à tarte. Qui semble être devenue, ma foi, une véritable tare génétique.

Vraiment, être pâtissière n'est pas héréditaire.

lundi 7 décembre 2009

De beaux petits dodos

Ça y est. Après plus qu'une semaine de réussite constante, je peux l'affirmer sans avoir trop peur d'un grand revirement de situation. Mon petit Babou fait désormais ses nuits.

...

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. S-O-U-L-A-G-E-M-E-N-T.


...

Vous avais-je dit que mon Babou faisait ses nuits?

À huit mois et demi, madame démontrait de plus en plus de signes qu'elle était prête à passer plus que trois heures sans trinquer dans mon décolleté nocturne.

Bon, cela dit, je me suis brisée le coeur moi-même en la laissant pleurer une nuit. Je précise toutefois qu'après 40 minutes de pleurs intenses (lire tragiquement insupportables), ma fille s'est rendormie jusqu'au petit matin. La nuit suivante, elle a pieuté du sommeil du juste douze heures d'affilée. Depuis ce jour (nuit) mémorable, le petit Titi d'amour s'enfile à peu près toujours cette même dose bénéfique de ronronpetitpatapon sans réclamer sa maman.

Incroyable, n'est-ce pas?

Ceci dit, j'étais vraiment à bout de patience. J'en avais terriblement marre d'endormir Babou pour chaque sieste, en plus d'accourir deux à trois fois par nuit pour permettre à mon bébé de bien se rendormir dans le réconfort du giron maternel et de son précieux élixir.

Maintenant, les siestes. Pas toujours facile pour Babou de s'endormir seule, mais on y travaille.

Et à l'approche du temps des fêtes, le test fatidique du dodo ailleurs a été passé haut la main. Bébé a très bien dormi, douze heures, chez mes parents. Re-super.

Ah, ce que c'est chouette, durant la nuit, de ne plus sortir de la couette!