lundi 13 décembre 2010

Bienvenue Bb2

Petit Ourson est arrivé parmi nous par un beau 25 novembre ensoleillé, à 12 h 49.

Il, car c'est bien un garçon (surprise générale!), est né à la maison, dans le lit conjugal après un accouchement éclair d'une durée de 2 h 49. Une certaine période de latence -commencée à 3 h 45 le matin- avant le début du vrai travail m'a même fait douter que c'était bien le grand jour.

Finalement, tout a déboulé et en peu de temps, après une tempête de contractions, j'avais mon bébé garçon dans les bras!

Détails croustillants d'accouchement à venir... patience, nous nous ajustons à la vie à quatre!

jeudi 18 novembre 2010

Positif versus négatif

Si je vous demandais de me répondre spontanément si vous êtes de nature positive ou négative?

Pas évident, hein?

Euh bon, je rectifie, pour moi, ce n'est pas évident. Mais pour la psy que j'avais déjà consulté, elle m'a catalogué ça en une fraction de seconde : je suis configurée en mode négatif, par défaut à part ça! En tout cas, je l'étais au moment de cette rencontre qui remonte à plus d'un an. J'y travaille depuis.

Son analyse était basée sur un exercice fort simple : elle m'avait demandé, après une première rencontre de me décrire sur papier : moi, mes forces, mes faiblesses, etc. Et sur ma feuille, j'avais commencé par le bout le plus plate pour m'en débarrasser : mes défauts! Et vlan! En abordant d'entrée de jeu mon dark side, je venais d'être campée dans le camp des ronchons, des pousseurs de soupirs et des rabats-joie de ce monde.

J'ai eu un choc. Puis en me regardant aller, j'ai vu qu'elle avait en partie raison. Un beau défi à relever, voir la vie autrement!

Cette anecdote m'est revenue en tête il y a quelques jours. Durant mon dernier suivi avec la sage-femme. Je lui racontais que j'avais la trouille de ce deuxième accouchement. Contrairement à ma première grossesse, je sais dans quoi je m'embarque et j'ai du mal à me détendre en pensant au processus d'enfantement et à ses multiples sensations.

J'ai peur de replonger dans cette douleur que je n'ai pas encore oubliée. Mais j'ai encore plus peur de ne pas être capable de m'y replonger. De voir mon projet d'accoucher à domicile se terminer à l'hosto avec une aiguille dans le dos.

J'ai peur d'un accouchement plus long que le premier, plus douloureux. D'un bébé plus gros qui passe moins bien, ou d'un bébé mal engagé. J'ai peur d'accoucher en plein jour après une nuit d'éveil à vivre les contractions une par une. Peur du déficit de sommeil qui s'ensuivra.

En m'écoutant, ma sage-femme m'a, de un, aidée à exorciser cette peur. Et de deux, elle m'a suggéré de voir autrement mes appréhensions. De passer la commande à l'univers, en mode positif.

Tu as peur d'accoucher fatiguée après avoir perdu une nuit de sommeil? Ou plutôt : je ne veux pas perdre une nuit de sommeil à cause de mon accouchement. Reformule ça en : j'espère avoir une bonne énergie pour accoucher, de jour comme de nuit. Vois les avantages d'accoucher le jour et la nuit.

Tu as peur de revivre cette douleur, de ne pas savoir la gérer? Demande plutôt : je souhaite que mon corps et ma tête comprennent que la douleur me rapproche de la rencontre avec mon bébé.

Et ainsi de suite.

Question de formulation et de perception, applicable pas seulement au moment de l'accouchement, bien entendu.

Ça a peut être l'air cucul comme ça, mais à 38 semaines de grossesse, c'est exactement le genre de discours dont je me gave. Et ça me recharge les batteries, surtout le pôle positif!

lundi 15 novembre 2010

Ces surprenantes antennes

Incalculable, le nombre de fois dans ma vie où ma mère m'a téléphonée au moment même où j'avais besoin d'elle. Où j'étais soit en pleurs, soit en plein désespoir, en questionnement. Ou simplement en train de m'ennuyer.

Une maman, c'est connecté à ses petits. En tant que seule fille de la mienne, qui a également trois garçons, je peux même affirmer qu'un lien particulier unit une mère à sa fille.

Ce lien, je croyais qu'il était apparu lorsque je suis partie de la maison pour voler de mes propres ailes. Mais à l'approche de la naissance de Bb2, à voir comment réagit ma propre fille, je révise ma position.

Depuis quelques temps, Babou est insatiable de sa maman. Est-ce simplement un âge normal pour revenir vers maman, après plusieurs mois passés plus près de papa?

Je crois qu'il y a plus que ça. Ma petite fille sait. Elle sent ce qui se passe, et ça va au-delà des explications que je lui donne chaque jour : « Maman va donner du bon lait au bébé, changer la couche, consoler le petit bébé qui pleure, tu vas m'aider à prendre soin du bébé, n'est-ce pas, grande fille d'amour?»

À travers ces bribes d'information, Babou capte mon actuel dilemme intérieur : profiter à tout prix de l'exclusivité avec elle, qui s'achève, ou laisser davantage de place à papa, qui de toute façon a un lien si fort avec sa fille.

La réaction de Babou à mon attitude est celle d'un affamé devant une assiette remplie de victuailles. Elle m'empoigne, m'étouffe, m'étreint, me fait les yeux doux, chantonne mon nom dans toutes les tonalités. Opération charme d'un soleil à l'autre. Amour parfois violent (quand je suis couchée, elle se laisse cent fois choir de tout son poids sur mon gros ventre déjà rendu sensible aux multiples pirouettes de son locataire).

Le matin, elle vient avec nous dans le grand lit. C'est le bal des coups de pied au visage, dans la poitrine (ultrasensible évidemment), de la caresse des cheveux qui se termine en bonne poigne pour me faire réagir. Son papa essaie de me libérer de l'étreinte de ma petite vorace, et c'est avec rage qu'elle me revendique.

Ma fille a, en ce moment, un besoin viscéral de maman. Qui se traduit en gestes touchants, tellement touchants parfois qu'ils me font mal (pas terrible, se faire arracher les cheveux par une petite main moite et déterminée).

Ce matin, à la garderie, un gros chagrin. Pas une crisette d'enfant de 20 mois qui veut n'en faire qu'à sa tête (j'en ai assez au répertoire pour savoir comparer). Mais des pleurs de petite fille qui a besoin de sa dose de concentré de maman, à tout prix, tout de suite, avant de devoir la partager avec un petit frère ou une petite soeur.

Déchirant.

Mais réconfortant à la fois. Au-delà des mots, ma toute petite fille et moi, nous communiquons.

Ces surprenantes antennes mère-fille, déjà, nous les avons. Puissions-nous toujours les garder en fonction...

jeudi 4 novembre 2010

La complainte de la baleine échouée à côté du phoque en Alaska

Ça sent la fin, cette grossesse. 36 semaines se sont écoulées depuis que j'ai eu ce merveilleux, déroutant, indélogeable doute m'ayant directement conduit à la pharmacie.

Globalement, j'ai eu une merveilleuse grossesse. Pas de soucis, pas de douleurs inquiétantes, pas d'inconnu. Une copie-conforme de ma première grossesse, à part pour ce qui est de sentir les généreux élans d'enthousiasme de Bb2.

À preuve, je n'ai encore une fois pas tellement pris de poids, hormis ce ballon de plage qui me précède toujours et partout et en tout lieu. N'ai pas encore l'ombre d'une vergeture (dont j'ai été épargnée, enceinte de Babou).

Je n'ai pas enflé ni des jambes, ni des doigts. Bah, les chevilles, si peu... J'ai les cheveux épais, soyeux, la peau douce et uniforme et pas un seul bouton n'a osé se pointer sur mon faciès depuis que cette petite toupie a décidé que c'était dans mon ventre qu'elle ferait ses neufs prochains mois de solo de batterie.

La chanceuse, pensez-vous. Je seconde, je suis fort probablement celle qu'on a envie de rentrer dans un mur quand elle parle de ses grossesses.

Mais à 36 semaines, je m'autorise le droit tout à fait légitime de me lamenter publiquement.

- Les brûlements d'estomac sont devenus ma seconde nature. Comment pourrais-je prendre du poids quand je mange le quart de ce que j'ingère habituellement!?

- Oubliez l'écarteleur médiéval : pour tout savoir sur les tenants et aboutissants d'une telle séance de torture, n'hésitez pas à emprunter ma carcasse quelques minutes/heures/jours. Xylophone dans les côtes, engourdissement thoracique et rhumatismes intercostaux garantis!

- L'insomnie matinale a ceci de particulièrement désagréable qu'elle vous tient éveillée un bon deux heures avant le réveil - déjà terriblement hâtif - de votre progéniture de 19 mois. Particulièrement nocif pour la santé mentale.

- Lourdeur lombaire : quand la petite marche de santé vous incommode davantage qu'elle ne vous dégourdit, faut revoir ses moyens de locomotion. La prochaine fois que j'irai prendre un bol d'air, ce sera moi dans la poussette, et Babou qui pousse. Prochaine destination? La pharmacie, dans la section des marchettes et du Robaxapouette.

- Les Braxton-Hicks, je les collectionne. Ces contractionnettes peuplent mon quotidien depuis déjà bien longtemps. Maintenant, en plus de me restreindre dans mes mouvements, de me faire interrompre mes tâches pendant quelques minutes et me déformer le ventre de façon parfois paranormale, elles réduisent à néant mon système respiratoire, ce qui donne lieu à des suffocations et des craintes d'évanouissement/chute de pression.

Déjà, de le dire, il me semble que c'est plus supportable...

jeudi 21 octobre 2010

Une herbivore parmi nous

Babou est une enfant gustativement curieuse. Probablement est-elle encore à cet âge béni où les caprices, dédains et refus de goûter ne font pas encore partie de son répertoire identitaire. Nous, ses parents, en sommes terriblement heureux. Carpe diem et touchons du bois.

Faut dire qu’elle ne sort pas de la boîte de croque-nature du voisin, cette petite. Chez nous, en ce moment, il n’y a autour de la table que des bonnes fourchettes. Des palais qui apprécient la nouveauté, la différence, les tests, les essais. La nourriture sous toutes ses formes et expressions. Et qui savent se foutre la gueule des (rares) erreurs en les mangeant coûte que coûte.

Ceci dit, l’art de la table demeure, sous nos latitudes, vite fait bien fait, pas trop cher et nourrissant. Impatiente comme pas une avant de passer à table, ce n’est pas Babou qui va se plaindre du forfait express-écono-santé qu’on lui sert de notre mieux.

Toujours est-il que là où Babou réussit - encore une fois – à me surprendre, c’est par sa curiosité culinaire qui s’étend bien au-delà de l’art de la table.

Qu’elle s’improvise une collation sur le pouce d’un morceau de biscotte retrouvé derrière son bac à jouets, ça va. Qu’elle ne fasse qu’une bouchée de toute une variété de MNI (miettes non identifiées) qui fréquentent notre plancher passe encore.

Mais qu’invariablement, soir et matin, en sortant sur le balcon, elle prenne d’assaut le pot où pousse depuis l’été le basilic familial, s’installe devant, arrache les feuilles une à une, les mastique religieusement en se délectant bruyamment, ça, je ne m’y habitue pas.

Babou vous le dirait bien mieux que moi : « Hum, c’est bon basilitte! »

Si bon que les pauvres plants ne sont plus que chicots, grignotés jusqu’à la dernière trace de feuillage. Pas pour rien que depuis deux mois, j’associe le retour à la maison à un irrésistible arôme de cette enivrante herbe fine, qui suit mon enfant à la trace.

Ce matin, Babou a frappé un mur quand elle a réalisé qu’elle avait mis à sac son potager privé. Faute de pain, on mange de la galette. Elle a changé son fusil d’épaule en jetant son dévolu sur la talle de ciboulette, encore plutôt bien portante en cette mi-octobre.

Pour la fragrance « petit oignon portatif », on repassera. En revanche, le spectacle d’une puce de 19 mois qui pioche goulûment dans la plate-bande demeure, quant à lui, un véritable délice pour l’œil.

Incroyable Babou, va!

mardi 19 octobre 2010

Un petit paquet de nerfs, vraiment?

Dans le confort ouaté de son aquarium utérin, Bb2, il va sans dire, s’en donne à cœur joie. À cause de l’emplacement du placenta, antérieur mais probablement sur le côté gauche (c’est ma théorie), je sens très très bien ses multiples mouvements, gymnastiques et étirements. Je sens ici un petit pied, là un petit genou, et là, tiens, une descente du coude dans la vessie.

Toutes ces sensations sont nouvelles pour moi, enfin, beaucoup plus définies que lors de ma première grossesse. Enceinte de Babou, j’avais aussi un placenta antérieur, mais fort probablement placé en bouclier sur la majeure partie de mon abdomen, de telle sorte que je ne la sentais pas autant se démener à bord du Maman Inn.

En tout cas, pas au point de finir par penser que je vais accoucher par le flanc droit à force d’y être rouée de coups. Et pas au point non plus d’avoir rêvé deux fois dans la même semaine que j’étais une espèce rare d’hybride femme-kangourou, et que mon bébé pas encore à terme pouvait me sortir par le ventre à sa guise pour me faire des coucous, puis retourner bien au chaud.

Quand je fais part de cette activité fœtale intense, on me dit toujours « attache ta tuque, celui-là, il va en déplacer, de l’air ». J’ai un malaise avec cette affirmation.

À ma première grossesse, je dois l’avouer, je faisais mes prières pour que mon bébé soit calme et paisible. La génétique paternelle étant, on me l’avait si souvent dit, à l’opposé de ce que je souhaitais pour mon propre enfant. Alimentant ainsi mes nombreuses craintes d’avoir engendré avec l’Homme (un ex-monstre), un enfant terrible dont l’hyperactivité n’a d’égale que le déficit d’attention.

Pour ajouter à mes angoisses, j’ai vécu une fin de première grossesse remplie de nervosité, de colère et d’incompréhension, émotions causées par la folle à lier qui habitait alors au-dessus de chez nous et qui nous empoisonnait jour et nuit l’existence. C’était à mon avis complètement fichu pour le bébé calme que j’espérais avoir, et par-dessus le marché, je me sentais coupable de transmettre ce cocktail d’émotions nocives à mon petit passager.

Et puis est née Babou. Plutôt éveillée, mais insécure, à voir son besoin intense d’être constamment en mouvement dans nos bras-porte-babou-poussette, tout sauf à un endroit immobile, froid ou non-humain.

Or en grandissant, Babou s’est avérée être une petite fille tout ce qu’il y a de plus standard, capable de courir et de crier en s’essayant au breakdance, mais aussi de passer une demi-heure à colorier, à lire ses « liiiiiiiiiiill » ou à préparer une soupe aux blocs et toutous. Ma fille n’a donc rien du monstre que j’avais appréhendé.

Je me demande donc jusqu’à quel point l’attitude et la génétique parentales sont déterminantes dans le caractère d’un enfant. Et aussi, jusqu’à quel point l’activité fœtale donne un aperçu de la personnalité du petit être en construction.

J’aime plutôt croire que dans mon ventre, Babou bougeait probablement autant que son cadet, mais que ses mouvements étaient simplement amortis par un immense coussin placentaire.

Je préfère imaginer que mon Bb2, conçu et porté neuf mois par une maman calme et zen parce que plus expérimentée, et surtout, partageant son duplex avec des locataires merveilleux, n’est pas cet épouvantable typhon diabolique qu’on me prédit chaque fois que ce poupon change de position dans son étroit cagibi.

À suivre, donc!

vendredi 15 octobre 2010

Mars, Vénus, et puis après?

Vous arrive-t-il de demeurer perplexe devant les différences hommes/femmes? Notamment sur la façon dont s’effectuent les tâches ménagères? Les femmes peuvent accomplir – et réussir, cela va de soit— environ huit projets en même temps. On l’entend souvent celle-là. L’homme aurait davantage tendance à faire – à la perfection – les choses une par une.

Hier soir. Fatigue de semaine de travail qui s’achève et de 33 semaines de grossesse. Votre enfant – Babou en l’occurrence – a été exécrable pendant que vous vous évertuiez à préparer le souper, et vous a siphonné jusqu’à la dernière goutte de ce qui vous reste de patience. Dans votre tête, vous avez déjà les yeux fermés et vous dormez, sur le côté gauche avec quarante-douze oreillers de corps. Ne rêvez pas trop vite. C’est Babou, que vous venez de coucher, qui a cette chance. Pas vous. Pas encore.

Dans la vraie vie, vous regardez plutôt le spectacle récurrent du comptoir rempli de vaisselle sale. L’homme vous propose de faire la vaisselle. Oui merci, volontiers, mais avant, chéri, pourrais-tu descendre faire une brassée de foncé? Drrrrrrrring! Interrompus êtes-vous par le téléphone.

C’est la maman de l’homme, qui prend le combiné et qui, au lieu de se diriger vers le gouffre sans fond de linge sale, va clopin-clopant placoter calmement sur le canapé. Pendant ce temps, par souci d’efficacité, vous commencez à laver la vaisselle.

Quinze minutes (peut-être vingt!) plus tard, l’Homme revient, tout ahuri de voir la vaisselle presque terminée et sa femme qui a les mains dedans. De votre côté, vous affichez le même étonnement : comment peut-on ne pas être en mesure de faire une simple brassée tout en parlant au téléphone avec sa propre mère?

La question vous brûle les lèvres. Sept fois vous la retournez dans votre clapet souvent trop prompt à décrier ce-qui-n’est-pas-fait-assez-vite-à-votre-goût.

Et personne n’en meurt.

C’est ce qui compte, non?

mardi 28 septembre 2010

Ma théorie sur le choix d'un prénom

J'ai choisi, pour mes deux grossesses, de ne pas connaître à l'avance le sexe de mon enfant. Je savais sans l'avoir vécu que je mériterais une surprise d'une telle ampleur après l'accouchement. Et je n'avais pas tort, car me voilà qui réitère pour ce deuxième bébé.

Parce qu'on n'en connaît pas le genre, certains pensent peut-être qu'on se complique la vie pour dresser la liste, puis choisir ce prénom qui nous plaira pour toujours. Eh bien même pas.

J'ai une théorie à ce sujet. J'ai l'impression que le prénom qui sied le mieux à notre enfant nous choisit, et ça n'a rien d'ésotérique. Pas plus que d'entrer dans une librairie et de faire un face à face avec LE livre qu'on a besoin de lire à ce moment précis de notre existence.

J'ai une anecdote à ce sujet, vécue pendant ma première grossesse.

Le papa de Babou est, disons-le, assez catégorique dans ses préférences en matière de prénom. Malheureusement, la créativité, la recherche et le plaisir de comparer les prénoms ne font pas partir de sa liste de tâches ménagères (sommes toutes très très bien garnie, loin de moi l'idée de me plaindre à ce sujet).

Toujours est-il que dans ce bateau, c'est toujours moi qui rame. Propose ceci. Suggère cela. Tout est refusé en bloc, ou presque.

Nous avons trouvé le prénom masculin potentiel de Bb1 en allant acheter le deuxième test de grossesse, au jour 2 de retard de mes règles. Nous marchions dans la rue puis BANG!, ce prénom est sorti de nulle part, m'est apparu dans la tête et monsieur a approuvé, conquis lui aussi. Après ça, plus question de lui proposer autre chose. C'était LE prénom.

Que nous aimions tant et si bien que nous le recyclons pour Bb2, si jamais la tornade qui me ravage la cage thoracique depuis plusieurs semaines s'avère être un petit coquin masculin.

Pour trouver le prénom de Babou, ce fut un peu plus long et fastidieux. Au bout de quoi, 12, 15, 19 semaines de grossesse, nous hésitions encore entre deux ou trois prénoms pour petite fille. J'en avais bien proposé deux ou trois centaines, quasiment toutes repoussées du revers de la main.

Puis un jour où nous étions sur le lit (je me souviens que j'étais couchée sur le ventre, donc je ne devais pas avoir encore le bedon trop rond), deuxième BANG! Un prénom de fille que je n'avais jamais entendu nulle part m'est sorti de la bouche. A plu instantanément à mon difficile conjoint. Affaire classée. Nous étions en amour avec nos deux prénoms, nous étions prêts à accueillir autant une fille qu'un garçon!

Quelques semaines après l'accouchement, ma mère m'a raconté cette anecdote. Ma fille porte en fait le prénom de la cousine propre de ma mère, une dame maintenant octogénaire, dont je n'avais jamais entendu parler. Voyant que sa petite-fille portait le prénom de sa cousine, ma mère l'a téléphonée quelques temps après l'arrivée de Babou pour l'en informer, pour le plaisir, et surtout pour prendre de ses nouvelles. Elles ne s'étaient pas parlé depuis des dizaines et des dizaines d'années!

Cette dame lui a alors confié qu'elle allait, quelque part dans les années soixante, remonter les oreillers de son mari alors hospitalisé, et faisait quotidiennement un petit crochet par la chambre de mon grand-père, son oncle, admis au même moment dans le même hôpital.

Le jour de la sortie d'hôpital de son mari, la cousine de ma mère est passée voir mon grand-père. Lui a parlé, l'a réconforté et ne le trouvant pas bien, lui a dit qu'elle irait avertir l'équipe de garde de son état. Il lui a répondu : "R-A, je vais penser à toi quand je serai au ciel".

Elle est partie inquiète en avertissant le personnel de l'hosto que mon grand-père semblait mal. Quand ils sont allés le voir pour vérifier son état, mon grand-père n'y était déjà plus.

On me l'a toujours décrit comme un homme formidable, chaleureux, engagé, bon vivant, a-d-o-r-a-n-t les petits enfants. Décédé bien trop tôt, à 68 ans, à une époque où les pontages n'étaient pas encore tellement d'usage. Bien qu'il ait quitté ce monde 5 ans avant ma naissance, il m'a toujours réellement manquée. J'aurais tellement aimé le connaître!

J'aime à penser que c'est lui, du haut de sa bonne étoile, qui m'a soufflée dans le coeur le prénom si doux de son arrière-petite-fille.

jeudi 16 septembre 2010

Ragoût de nouvelles plus ou moins fraîches

TRAVAIL-FAMILLE
C'est le retour de papa au travail! Depuis deux semaines, nous envoyons Babou à la garderie pour de longues journées, et nous, parents, bossons comme des dingues devant nos ordis respectifs, dans nos bureaux respectifs.

Malgré ses longues journées sans nous, Babou réagit plutôt bien. Le matin, pas besoin de la bousculer. Elle se réveille par elle-même, boit son lait tranquille, déjeune, vaque, joue. On a même le temps de regarder un brin de Passe-Partout en lui brossant les dents. Le soir, comme nous la couchons tôt (elle est crevée à 19 h), on se consacre à elle à 100 %.

Même si j'avais de grandes appréhensions face à ce rythme de vie assez effréné, je ne cesse de m'étonner de la capacité d'adaptation de ma poulette. Ce matin, je lui ai dit "garderie" et elle s'est dirigée vers la porte en disant "z'amis! z'amis!". Ça met un baume sur ma culpabilité maternelle...

Et puis, disons-le, nous reste six semaines à vivre cette routine, après quoi je commence mon prochain congé de maternité. À ce moment là, Babou ira encore à la garderie, mais pour des journées plus courtes, et peut-être pas chaque jour. Ça me permettra de la voir plus avant de mettre mon énergie sur petit Bb2 qui arrivera quelques temps plus tard.

POST-MORTEM VACANCES
J'ai eu droit à deux semaines de vacances cette année. La première fut plus tranquille, à la maison à terminer 50 et quelques tâches et projets. Comme le temps était, bah, bien ordinaire, c'était parfait pour relaxer aux alentours. La deuxième semaine, de canicule, se passa sur la route!

Nous sommes allés visiter nos amis à Québec, puis au Saguenay. Dans notre rutilante Tercel, Babou fut une passagère étonnamment patiente et joviale. Malgré la longue route, mamizelle s'émerveillait d'un drapeau aperçu là, d'une grosse maison, d'un monsieur qui agitait le drapeau orange de la construction, puis piquait un somme.

C'est plus du côté passager avant que ça craignait. Avec ma panse de 27 semaines, j'ai trouvé parfois pénible de me les cuire dans le taco sans air clim. Bb2, comme sa grande soeur, met à rude épreuve ma cage thoracique, toujours y est-il bien appuyé, ce qui me provoque une douleur lancinante que rien ne soulage, et surtout pas six heures de bagnole!

Voyant que la chaleur perdurait, en revenant de Jonquière, nous avons filé jusqu'au chalet parental, où nous avons passé deux jours de bonheur total à mariner dans le lac. Indescriptible bonheur.

GROSSESSE
Bb2 barbote depuis 29 semaines de l'autre côté de mon dos. Bien qu'on en parlait depuis l'achat du deuxième test de grossesse (qui confirma ladite gestation), c'est désormais confirmé. Je vais accoucher à la maison. Si la tendance se maintien, tout est en place, physiquement parlant, pour que Bb2 arrive à bon port dans le lit conjugal.

De tous les soucis vécus à la naissance de Babou, le plus grand a sûrement été : revenir à la maison après cinq jours à l'hosto. Défaire les valises, faire la montagne de lavage, retrouver le frigo à moitié vide, l'autre moitié étant désormais impropre à la consommation, et le plus important, ne pas savoir par où commencer pour présenter sa maison à bébé.

Démunie, fatiguée, dépassée par les événements, je ne savais pas quoi faire ni où mettre mon Babou de cinq jours, qui faisait un peu intrus dans cette maison qui sentait le renfermé et qui portait les traces d'un départ précipité en pleine nuit, presque une semaine avant.

Je ne veux pas revivre ça. Je veux donner la vie pour la deuxième fois dans ma tanière, dans la semi-obscurité, dans le silence, dans mes draps. Chez moi. Chez mon homme. Chez Babou. Chez Bb2. Chez nous quoi!

Espérons seulement que bébé sera tête en bas et en forme pour vivre cette aventure si naturelle que de venir au monde chez soi. Comme c'était la norme il n'y a pas si longtemps!

LANGAGE ET DÉVELOPPEMENT
Il va sans dire, Babou est un génie. Elle parle sans cesse. A découvert le pouvoir qu'a son humour sur notre humeur. Raffole des chansons et comptines et en invente même (passionnant que de voir germer sa jeune imagination!).

Mignon à souhait de la voir hésiter quand on lui pose une question :

- Babou, c'est quoi ça? (dit maman en pointant une carotte)
- Euh... euh... Tarottt! (de s'exclamer la bambine qui ne prononce pas encore le "k")

L'avantage d'avoir un enfant qui sait clairement se faire comprendre, c'est de passer à côté d'ô combien de frustrations causées par autant de malentendus.

Babou veut quelque chose? Elle le nomme. Et généralement, l'obtient. Aussi simple que ça.

BEAU TOUTOU, LA SUITE
La lune de miel entre Babou et Beau Toutou se poursuit, mais l'amour obsessionnel s'est transformé en petit bonheur pépère. Elle le réclame à l'heure du dodo, quand elle se lève le matin. Il demeure un incontournable de la trousse de survie à la garderie.

Mais pour le reste, elle peut vivre sans lui. Hier soir, Beau Toutou a pris son petit bain, puis séché à l'air toute la nuit, donc loin de Babou. Le prix de consolation? Dill, son croco. Il fait le boulot quand Beau Toutou est au toilettage pour ourson!

Voilà pour le petit tour d'horizon!

vendredi 13 août 2010

Raison/passion : une histoire de toutou

Babou n’est pas un bébé à suce. On a bien tenté, quelques semaines après sa naissance, de lui faire adopter le concept, alors qu’elle passait sa vie le nez enfoui dans mon corsage et que je ne voyais pas le bout de cette symbiose. Rien à faire : la chose lui ressortait de la bouche sitôt qu’elle entrait en contact avec celle-ci.

Ce qui a longtemps réconforté Babou, c’était mon petit doigt, qu’elle avait si souvent dans la bouche que je pensais en perdre mon ongle. Il était devenu tout sensible! Cette affection pour mon auriculaire s’est toutefois avérée passagère. Du jour au lendemain elle n’y trouva plus le moindre intérêt ni réconfort.

Babou n’était pas non plus un bébé à doudou. Bah, il a y avait bien cette couverture blanche en laine, qu’elle semblait priser un peu plus que les autres… je l’ai laissée faire, se rouler dedans à l’heure du dodo, pensant qu’elle devenait peu à peu son objet fétiche. Jusqu’à il y a quelques semaines, jour où j’ai trouvé d’où provenaient ces centaines, voire ces milliers de petites mousses blanches partout dans son lit et sur le plancher de sa chambre.

Après avoir observé son petit manège, j’ai découvert que lorsque je la couchais pour la sieste ou la nuit, Babou aimait arracher avec ses dents les petites moumousses de sa couverture de laine compressée. À un tel point qu’un beau samedi, en étendant le linge sur la corde, les petites mousses s’envolèrent comme si une tempête de neige s’était abattue sur le jardin en plein mois de juillet.

Aussi bien dire que je ne lui ai pas redonné ladite couverture. Et qu’elle ne s’en est jamais plainte. Pas une vraie doudou, donc.

Puis il y a aussi eu la gigoteuse (ou dormeuse, savez, ce sac de couchage à bretelles dans lequel on « zippe » le bébé pour le tenir au chaud même si aucune couverture ne résiste à son sommeil agité). Babou a pratiquement dormi dans une gigoteuse de sa naissance jusqu’aux grandes chaleurs de juillet. Si elle ne l’avait pas, pas moyen de la faire s’endormir, surtout pour les siestes. Puis quand la canicule s’est abattue sur nous, la gigoteuse a pris le chemin des oubliettes, et y est restée. Sans, encore une fois, le moindre traumatisme chez Babou.

Durant la difficile période où j’ai appris à Babou à s’endormir seule (lire : la laisser pleurer quelques temps, ça n’aura duré qu’un jour ou deux au final), j’aurais donné ciel et terre pour que ma fille ait une doudou, un toutou, une suce, n’importe quoi qui puisse la calmer et l’aider à trouver le sommeil sans pleurer. Mais c’est toute seule qu’elle y est finalement parvenue.

À son entrée à la garderie, comme Babou n’avait pour ainsi dire pas d’objet de réconfort, je lui ai envoyé une couverture quelconque et un des toutous avec lequel elle s’amusait parfois. Je me disais qu’à défaut de la réconforter en notre absence, ça lui rappellerait sa maison, son lit. Ses siestes n’étaient pas fabuleuses, mais je mettais ça sur le compte de l’adaptation, qui est normalement étalée sur quelques semaines.

Puis la garderie a fermé durant trois semaines, pour les vacances. Babou n’y est retournée que lundi dernier. Pendant les vacances, elle avait développé un intérêt croissant envers un de ses toutous – qui porte le nom très original de Beau Toutou. J’ai remarqué qu’elle avait particulièrement apprécié sa présence pendant la fin de semaine passée au chalet de mes parents. Surtout à l’heure du coucher. J’ai donc enjoint le papa de Babou d’envoyer Beau Toutou à la garderie et surtout, de grâce, de le ramener le soir.

Or depuis lundi, Babou ne fait pratiquement plus rien sans Beau Toutou. Sitôt arrivée de la garderie, elle le réclame. Elle l’amène partout avec elle. Pleure de détresse quand on lui enlève pour des raisons évidentes (laver les mains, manger).

Pour limiter les dégâts, on doit le déposer à proximité, ou à tout le moins dans son champ de vision, sinon la terre tremble. Il s’en est même fallu de peu pour que Beau Toutou ne prenne lui aussi son petit bain l’autre soir. Je l’ai attrapé au vol et ai eu droit à une belle crise d’angoisse que j’ai mis de longues minutes à calmer, à force de plouf! dans l’eau! avec les poissons en caoutchouc et de bonnes blagues de maman.

Finalement, à 17 mois, ma fille a soudainement un objet de réconfort. J’imagine que c’est sa façon à elle de se sentir mieux pendant les journées à la garderie, sans son papa.

Autant je m’en réjouis, autant je ne sais pas trop comment réagir. Dois-je limiter l’accès à Beau Toutou? Je ne crois pas. Mais ce coup de foudre va-t-il prendre de l’ampleur? Diminuer? Va-t-il falloir me battre avec Babou pour lui enlever Beau Toutou à l’heure du bain, tous les soirs, ou aux repas?

Vous qui avez vécu ou vivez la même chose, que faites-vous?

lundi 2 août 2010

Maman, si on chantait La fonte des neiges?

À ma première grossesse, je n’étais pas tellement à l’aise avec l’idée de parler à ma bedaine, lui faire écouter du Mozart, lui raconter des histoires et lui chanter des chansons. Je me trouvais ridicule de parler à voix haute, toute seule dans mon salon ou mon lit. Surtout que mon homme à l’époque travaillait à l’extérieur et que je passais mes semaines vraiment toute seule avec mon gros ventre.

Bref je lui parlais dans ma tête, à mon bébé. Je pensais à lui. Je me l’imaginais. Je me visualisais en l’allaitant, en me baladant en poussette, et me berçant dans le salon avec mon tout petit. Ça me déculpabilisait de ne pas être la maman super pro-stimuli-pré-natal.

Par contre, dès qu’elle est arrivée parmi nous, Babou a goûté à mon répertoire de chansons d’hier à aujourd’hui. Et quand je dis hier, c’est hier pas à peu près.

Je devais être en troisième année quand j’ai appris cet inoubliable hymne à la cabane à sucre, « La Fonte des neiges » ou quelque chose du genre. L’institutrice était ce genre de dame qui adooooorait les enfants, le bricolage, les promenades dans le bois, les biscuits, les marches main dans la main avec les petites filles dans la cour de récré, les autocollants au style un peu vieillot… et les chansons du terroir.

Elle-même et son mari avaient une cabane à sucre, alors c’est dire si c’est avec son cœur qu’elle nous a appris cette chanson. Tellement que plus de vingt ans plus tard, je la connais encore par cœur (faut dire, j’ai ce petit côté Grégory Charles/Rain Man en ce qui implique connaître des chansons pour toujours).

Alors je la chante à Babou, depuis qu’elle a ouvert les yeux sur notre monde. À tout propos, en toute occasion, je lui propose de chanter avec moi « La Fonte des neiges ». Et quelle ne fut pas ma surprise le jour où elle m’a montrée qu’elle la connaissait aussi!

Pour chaque phrase de la chanson, Babou dit le dernier mot ou syllabe, ça donne quelque chose à se rouler par terre :

Quand vient la fonte des nèèèzzzzzes
Chez tous nos bons habit’ aaaaaaaaaaaaaaaants
Les gens s’en vont en cort’ èèèèèze
C’est l’temps des sucres, c’est l’bon teeeeeeeeemmmmmmmmmmps
On voyage en grosse voit uuuuuuuuuuuuuuuure
Qu’importe la températ uuuuuuuuuuuuure
Pour s’réchauffer, on boit du laaaaaaaaaaiiiiiiiit (en vrai, c’est du thé mais comme Babou ne sait pas ce que c’est, elle a décidé de dire lait)…

Et ainsi de suite. C’était surtout beau de nous voir chanter ça à la canicule du début juillet, alors qu’on cherchait notre air du matin au soir!

Pour en revenir aux stimuli intra-utérins, j’ai décrété que BB2 commencerait déjà à partager avec sa grande sœur. Je fais à mon avis d’une pierre deux coups en divertissant ma belle Babou, car petit bébé a ainsi déjà droit à la longue liste de hits maternels et de duos mère-fille, aux comptines, aux épisodes de passe-partout et aux cris de joie issus des jeux de chatouilles et fou-rires.

Pas folle, la maman. Déjà en mode économie de temps!

jeudi 29 juillet 2010

La beauté est-elle vraiment dans l'oeil de celui qui regarde?

Enceinte de Babou, j'avais mille et une petites craintes. Avant l'écho de morphologie, j'étais assez sceptique quant à la possibilité qu'un bébé entier et bien formé, clé en main quoi, se développe dans mon ventre.

Après l'écho -- j'avais bien vu tous les morceaux -- ce doute a été remplacé par un autre : allais-je trouver mon enfant beau? Ses traits seraient-ils semblables aux miens, ou à ceux de son père? Ou de ses oncles? Tantes? Grands-parents? Ou un mélange heureux ou malheureux de tous cela?

Ce n'était pas une obsession, mais ça occupait assez souvent mon esprit. Je ne sais trop pourquoi mais j'étais comme certaine que je lui trouverais vite des détails qui me dérangent. Comme si je doutais de notre capacité, à l'homme et à moi, de fabriquer de beaux enfants. J'ai presque honte de l'avouer!

Quand Babou est née... j'ai d'abord eu la surprise de voir que c'était une fille. Puis j'ai regardé son nez : minuscule, un peu retroussé. Ses yeux, en amande. Ses oreilles, mini et bien collées sur la tête, qui elle était bien ronde. J'ai été rassurée par sa régularité. Mais je n'ai pas trouvé qu'elle était magnifique à se rouler par terre. Un bébé naissant est rouge, un peu bouffi et ses traits ne sont pas encore définis, un peu extra-terrestres même.

N'empêche, j'étais incrédule devant cette perfection : les morceaux étaient tous là, délicats et bien formés. Et puis bon, était-ce vraiment senti ou seulement "politique", mais tout le personnel de l'hopital la trouvait géniale, ma Babou.

En grandissant, ma fille n'a cessé, évidemment, d'embellir. Sur les photos de mois en mois, on la voit s'épanouir, s'éveiller, s'affiner. Même que maintenant, en toute modestie, je la trouve superbe ma petite. Ses grands yeux expressifs, son petit nez mignon, ses bonnes joues douces, sa bouche toute rouge et bien dessinée, ses quenottes bien alignées, son petit menton "craqué". Oh oui, elle est belle, ma Babou.

Même que quand je regarde nos photos de bébé, à son papa et à moi, je constate qu'elle est NETTEMENT plus mignonne que nous deux au même âge. Le mariage génétique a vraiment été concluant entre le papa de Babou et moi.

Et là, à mi-grossesse, le même petit doute refait surface... à mon grand désarroi. Car il y aura désormais un comparatif. Petit bébé le Second serait-il/elle aussi mignon que sa grande soeur?

La barre est haute, il me semble, et ça me fait sentir toute moche d'y penser...

jeudi 15 juillet 2010

En vrac

Quelques sujets me trottent dans la tête depuis quelques semaines. Les voici dans l'ordre et dans le désordre :

Le slow-fashion :
J'ai lu un court article sur ce nouveau courant mode. En gros, j'y ai appris que pour une fois, j'étais à l'avant-garde des tendances!! Le slow-fashion, c'est l'art d'acheter intelligemment, et non sur un coup de tête, des vêtements et accessoires généralement de qualité, plus chers mais surtout plus durables.

Donc avant d'acheter, on se questionne si on a un vrai besoin à combler. Si oui, on choisit conscienscieusement, sans tomber sous le charme des trucs flamboyants-pas-chers qui s'avachissent au troisième lavage et deviennent aussi informes qu'une housse à barbecue. Ce n'est plus très clair dans ma mémoire, mais il était aussi question dans l'article de vêtements seconde main, vêtements équitables et créations locales. Prendre le temps d'acheter quoi.

Le fast-food santé :
Depuis que Babou s'alimente d'autre chose que du doux-lait de maman, j'ai découvert des petits trucs et astuces pour concocter des repas équilibrés et rapides à ma progéniture qui HURLE durant toute la préparation dudit festin (!?).

Quelques incontournables à toujours, je répète, toujours avoir dans le garde-manger/frigo :

-Des boîtes de sardines/hareng/thon (quand l'enfant aime le poisson comme Babou, c'est un must). Les deux premiers spécimens lui sont servis tels quels, sans aucune cérémonie, et c'est un spectacle attendrissant auquel j'espère ne jamais m'habituer que de la voir imiter le poisson tout en empoignant un morceau de sardine dans sa menotte.

Enceinte de Babou, j'en mangeais toutes les semaines... y'a peut-être un lien...

-Des sacs de légume surgelés de qualité (genre Arctique Jardin) : on met ça au micro-ondes 1 minute et demi et bang, c'est prêt! Babou adore particulièrement le brocoli et les haricots verts. En passant, ces légumes sont souvent meilleurs que ceux achetés frais à l'épicerie et en plus, ils viennent régulièrement en réduction.

-Des oeufs. Durs ou poêlés, accompagnés d'une tranche de pain, ça nourrit son bébé.

-Des toasts Melba, mieux connu ici sous le nom très in de "croustipain" : pour faire patienter Babou, on lui en refile un ou deux et Madame nous fiche la paix pendant quelques minutes avec ses ultrasons d'impatience.

-Des pommes de terre : patate! patate! Le Babou gourmand en raffole. En cas de panne d'inspiration, on brosse énergiquement le tubercule et on le place au micro-onde quelques minutes, en l'ayant préalablement criblé de trous à la fourchette.

Voilà, ce sont de bons trucs à retenir, je crois, pour dépanner quand le petit affamé n'en peut plus et que nous, les parents lâches et ingrats, n'avons pas faim tout de suite ou encore, prévoyons manger plus tard en tête-à-tête!

mercredi 14 juillet 2010

Faire du beau avec du dégueu

L'homme de la maison et moi n'avions, à ce jour, rien de digne de ce nom en matière de table de chevet.

Quand on a emménagé dans cette demeure, on a pour ainsi dire garé un vieux truc récupéré, chrome-cubique façon '80 du côté de Madame, et la chaise "pour la visite" du côté de Monsieur.

Dépareillé. Moche. Peu pratique. On ne peut rien y ranger qui ne tombe en deux secondes sous la main avide de découvertes de cette indescriptible Babou.

Il y a quelques semaines, nous avons fait faire une soumission à un ébéniste pour deux tables de chevet à deux tiroir. La facture potentielle nous a, comment dire, fait un noeud dedans. À plus de 300 douleurs le meuble, disons que c'était, pour le moment, un tantinet inversement proportionnel à notre capacité financière.

Cela dit, j'ai très peu de talent manuellement parlant (aux dires de l'homme, je suis une cause désespérée en matière de brico-perçeuse-niveau-taratatata. Je suis, pour une fois, bien d'accord avec lui. De toute façon, ma maladresse et mon inexpérience l'exaspèrent à ce point que dès qu'il rejoint ses outils, je me barre très très loin).

Cependant, j'affectionne une chose : la réfection de misérables vieux meubles en bois. L'homme aussi. Tandis qu'il répare et décape, je sable, ponce, teint, huile, vernis. Lui c'est la reconstruction faciale, moi c'est le maquillage et la crème hydratante.

En revenant du champ de fraises l'autre samedi, nous avons déniché dans une brocante hyper bordélique deux tables de chevet trois tiroirs. On voyait que les sujets avaient besoin d'amour, mais avec notre doigté et notre passion, on était venu à bout de bien pire! Et hop, dans le coffre arrière, 90 douleurs plus tard, soit près de 7 fois moins que la version soumissionnée.

La fin de semaine dernière, on a profité du chalet et du garage de mes parents pour mettre à exécution la menace de chirurgie esthétique. Ça sablait dans les bambous, mes amis...

Ce soir, j'ai donné la dernière couche de teinture, harmonisée à notre lit et au coffre à vêtements aussi confectionnés/réfectionnés par mon homme et votre modeste bricoleuse du dimanche.

Pour une fois, j'ai eu la brillante idée de prendre des photos pendant tout le processus. Ce que j'ai hâte qu'une fois huilés et fin prêts, ces meubles soient la dernière chose que je vois avant de fermer l'oeil pour la nuit!

Et oui, je vous promets, les photos suivront!

lundi 5 juillet 2010

Accouchement, figure maternelle et solidarité féminine

Quand j'ai accouché de Babou, dès les premières contractions, j'ai téléphoné ma mère. Il était quoi, une heure du matin? Mais jamais, jamais l'idée de la réveiller en sursaut en pleine nuit ne m'a traversé l'esprit. Je savais que ma mère entendrait la sonnerie et comprendrait.

Elle avait compris, juste au ton de sa voix. Calme, sereine, fébrile mais apaisante. J'avais le besoin irrépressible de savoir qu'elle penserait à moi, sa seule fille, pendant les prochaines heures.

Et quelles prochaines heures! Le travail fut progressif, mais quand même intense. Aux cinq minutes en partant, puis trois, puis 2...

La douleur, comme on me l'avait souvent décrite, allait toujours en s'intensifiant. Mais grâce aux massages, aux chants tibétains en boucle et à ma totale et complète désinhibition me permettant de vocaliser sur tous les tons graves et rauques la douleur - et ce malgré le va et vient d'infirmières toujours changeantes - je tolérais.

Puis quand j'ai commencé à me sentir perdue malgré les bonnes mains fortes de mon homme qui me pétrissaient les reins, j'ai eu besoin de G. Ma grande amie qui deux fois-et depuis hier, trois fois-avait accouché. Cent fois, m'avait rassurée, raconté, écoutée. Je la voulais près de moi, oui, mais aussi près de mon homme, qui malgré tout son bon vouloir, demeure un homme qui ne connaîtra pas cette douleur. Quoi qu'il fasse.

Une fois G. à mes côtés, la petite panique intérieure s'est apaisée. La douleur continuait d'augmenter, mais je ressentais sa présence comme une halte bienfaisante. Comme une tisane citron-miel entre deux quintes de toux.

En parallèle, tout au long de mon accouchement, je pensais à ma mère. Aux quatre fois où elle était passée par là. Dont une première fois, où après des heures et des heures de travail, on lui avait pratiqué une épisiotomie si brusque qu'aux dires de mon père (qui, mystérieusement, n'est pas mort sur le coup) a fait le même bruit qu'une branche qu'on coupe au sécateur.

Puis une autre fois, toute seule, car mon père n'avait pas eu le temps d'arriver, pris par surprise par ce petit prématuré qui avait choisi d'arriver dans leurs vies cinq semaines plus tôt que prévu.

Et une troisième fois, où tout s'était passé si vite que le médecin en avait presque échappé mon frère par terre.

Quatre fois elle avait réussi à traverser ce passage dans lequel je me trouvais maintenant. Je serais capable d'en faire autant pour au moins une fois, me répétais-je inlassablement.

Et je pensais aussi à sa mère. Ma minuscule grand-mère, menue et délicate qui pourtant, avait 10 fois plutôt qu'une donné la vie. Si cette petite grand-maman que j'ai connue si frêle avait réitéré 10 fois...

Et finalement, je pensais à mon autre grand-maman, encore vivante celle-là, qui, à 93 ans, peut encore nous parler de ses onze accouchements. De ces onze petits mousses - le neuvième pesant 11 livres - qu'elle a tous allaités. Avec lesquels elle codormait. Onze fois son corps avait été soumis aux grandes douleurs. Diable, rien ne pourrait m'empêcher de réussir le onzième de son exploit!

C'est accompagnée physiquement, télépathiquement, spirituellement par toutes ces figures maternelles que s'est faite l'entrée dans le monde de ma fille.

Depuis, j'y repense souvent. À ce stade-ci de ma présente grossesse, je sens le besoin très vif de me replonger dans ces souvenirs encore frais. De lire à ce sujet.

Un article parcouru aujourd'hui expliquait justement ce besoin instinctifs qu'ont la plupart des femmes d'être accompagnées par une paire. Une femme, une figure maternelle. Une amie, une soeur, une sage-femme, une accompagnante.

C'est ce que j'avais fait d'instinct.

Étonnant de voir qu'à l'ère de toutes les modernités et anesthésies, il fonctionne encore, celui-là...

dimanche 27 juin 2010

Surprenante mémoire lactée

De plus en plus, j'intègre la notion de bébé-dans-le-bedon-de-Maman à ma Babou. Bien qu'elle soit toute mini bébé naissant (dans mon coeur), je sais qu'il s'en passe, des choses, dans sa mignonne caboche. J'ai même l'impression, souvent confirmée, qu'elle comprend beaucoup plus de choses qu'on peut le croire.

Souvent, elle colle sa tête sur mon ventre quand je lui offre d'écouter le bébé. Avec Dougoutigui (sa poupette toute rose), on colle-colle, on donne des bisous, on berce-berce. Tout ça pour qu'elle comprenne doucement qu'un bébé beaucoup plus petit et fragile qu'elle sera parmi nous dans quelques mois.

Or toujours dans cette optique, je lui montrais, hier soir, un livre très esthétique sur le dodo des bébés. Le contenu un peu simplet est accompagné de magnifiques photos de bébés qui dorment ou qui sont sur le point de.

Sur l'une d'entre elles, on voit un poupon boire au sein de sa mère. Je dis spontanément à Babou (15 mois) : Oh, le bébé boit le doux-lait de maman!

Et Babou (je répète, 15 mois) renchérit : doux-lait, sein! et tout ça, en tapotant de sa dodue minotte mon décolleté. Sous le regard pantois et démonté de ses parents.

Ceci m'amène à m'interroger sur la capacité de mémorisation des bébés. J'ai pour ma part un souvenir très net de ma fête de deux ans. Je me souviens être tombée de ma chaise et m'être cognée la tête sous la table.

Mais là, 29 ans plus tard, c'est au tour de ma Babou de me jeter par terre. J'ai cessé de l'allaiter il y a un mois, donc c'est normal qu'elle se souvienne de ces moments de tendresse, ça ne remonte quand même pas à Mathusalem.

Mais jusqu'où se souvient-elle de l'allaitement? Du dernier soir où elle a eu son doux-lait, il y a un mois? De tous ces après-midis dans le fauteuil inclinant-pivotant-berçant? De tous ces matins dans le lit parental? Se souvient-elle d'une expérience globale d'allaitement ou d'un seul moment marquant en particulier?

Toujours est-il que je suis fière, enorgueillie même que ma petite ait encore souvenir d'avoir été nourrie au sein. Ça me fait tout chaud au coeur de voir ses yeux pétiller de joie, qui expriment une fébrilité indescriptible que je comprends être une forme de "merci maman pour tout ce doux-lait".

Je souhaite entretenir ce souvenir pour qu'il demeure bien vif à sa mémoire, afin qu'elle trouve normal de me voir nourrir ainsi pendant des mois/années le petit chou à naître début décembre. Et qu'elle raconte plus tard à ses copines que sa mère l'a allaitée, et qu'elle espère faire de même avec ses propres poupons.

lundi 21 juin 2010

Le temps des fraises

Nous y sommes enfin.

Depuis que je suis haute comme un plant de fraises, c'est un rendez-vous annuel que je ne saurais manquer sous aucun prétexte.

Enfant, autant je pouvais détester de toute mon âme aller à la cueillette des bleuets, ou encore, aller "casser de la salade dans le jardin" (pour reprendre l'expression paternelle dans son intégralité), autant je n'ai jamais ronchonné dans le champ de fraises.

Pour les fraises, j'étions -- et je suis toujours-- partante.

Tellement que même l'an dernier, avec mon Babou de trois mois et demi, j'y suis allée trois fois. La première fois, avec une amie enceinte de 36 semaines, j'ai passé la moitié de la cueillette à bercer vigoureusement le siège d'auto en cueillant d'une seule main.

Puis, j'ai allaité debout dans le champ. La cérémonie s'est terminée avec le bébé dans un bras et l'autre main qui fourrageait dans les plants de fraises de façon peu efficace, mais déterminée.

Comme quoi rien ne m'arrête dans le temps des jolis petits fruits rouges.

Samedi dernier, nous y sommes retournés en famille, avec mon frérot et sa demoiselle de quasi trois ans en prime.

Babou a été sidérante de sérénité. Bien à l'ombre dans la poussette parapluie, elle se laissait docilement gaver de fraises tout en n'ayant d'yeux que pour le vent, les feuilles et les rares auto-cueilleurs.

Ça doit être héréditaire, c'te passion pour la fraise. La saison ne fait que commencer.

Je connais un liquide amniotique qui doit goûter la fraise ces temps-ci!

mercredi 16 juin 2010

La garderie, cette inconnue

Bientôt, Babou prendra le chemin de la garderie. Graduellement, à raison de quelques heures par jour pendant tout l'été, notre toute petite mini croquette ira jouer avec des amis de sa grandeur et apprendra les rudiments de la vie sociale loin des yeux de son papa.

Je nous trouve incroyablement privilégiés de pouvoir ainsi amener doucement notre petite fille vers une nouvelle routine, sans nous et loin -- c'est relatif -- de la maison.

Pas (encore) de course folle le matin. Pas obligée d'y aller de 7 à 17 h. Et pas tous les jours si le coeur n'y est pas. Jusqu'au début septembre, ce sera de façon aléatoire que Babou ira se tirailler avec ses camarades pour avoir le même verre à bec ou pour manger avant les autres.

Qui plus est, je nous considère épouvantablement veinards d'avoir déniché ce milieu familial situé à trois rues (donc 5 minutes à pied) de la maison. Le truc à 7 $ par surcroît, sous la responsabilité d'UN éducateur. Donc, encore une fois, une transition douce pour Babou, qui passera de "journées avec papa" à "journée avec éducateur". Homme pour homme. Je trouve ça positif.

Babou vient d'avoir quinze mois. Je suis de retour au travail depuis trois mois, et son papa, à la maison avec elle depuis autant de temps. Il y a trois mois, la seule idée de savoir mon enfant à la garderie pendant que j'étais au boulot m'aurait été insupportable. Assez pour refuser l'offre qu'on m'avait faite.

Trois mois plus tard, je sens ma fillette prête à prendre un tout petit peu le large. Plus forte, plus affirmée, plus confiante en elle et en nous. Je sais qu'elle sait que nous serons toujours, toujours là pour elle.

En trois mois, elle a passé sans aucun problème une nuit et une journée complète sans nous (période durant laquelle nous avons relaxé tout en ne parlant que d'elle). À notre retour, elle était calme et contente de nous voir. Pas de cris, pas de rancune, pas d'insécurité.

Deux ou trois semaines plus tard, j'ai arrêté de l'allaiter. Encore une fois, tout s'est passé en douceur, mieux que tout ce que j'avais pu imaginer.

Toutes les fois que nous avons de la visite ou que nous allons chez des gens, Babou se fond dans le décor et fonce en toute confiance et curiosité à la découverte des nouvelles personnes ou des objets qu'elle ne connaît pas encore.

Quand nous avons visité la garderie qui bientôt l'accueillera, au bout de cinq minutes, Babou a tendu les bras à l'assistante (aussi conjointe) de son futur éducateur. Après quoi elle est partie seule et pleine d'enthousiasme semer le bordel dans la salle de jeu déserte. Toute seule.

Est-ce le fait d'avoir un peu coupé le cordon avec sa maman? Est-ce le fait d'être maintenant davantage avec papa? Je la sens plus "grande fille", plus prête à vivre des journées entières sans nous.

C'est peut-être un peu vilain de ma part, mais je suis terriblement heureuse de ne pas avoir à vivre l'odieux des premiers matins à la garderie. Bon, oui, je m'en ferai pour elle et serai pendue au téléphone à attendre des nouvelles de son papa dès qu'elle sera de retour à la maison, mais au moins, je n'aurai pas à lancer mon bébé dans les bras de l'éducateur, à m'enfuir pour aller sangloter tranquille dans la haie de cèdre et arriver au bureau les yeux tuméfiés d'invraisemblables allergies.

C'est son papa qui, dans deux semaines, ira la reconduire le matin à la garderie avec la gorge serrée et les yeux pleins écarquillés de je-fais-semblant-que-je-n'ai-pas-de-peine. Je ne peux m'empêcher d'être soulagée qu'on me dispense de cette tâche.

Ma petite fille grandit, et pour une fois, ma fierté de la voir s'épanouir fait la barbe à mon habituelle nostalgie.

Peut-être qu'après tout, en tant que maman, moi aussi je grandis...

lundi 7 juin 2010

Histoire d'amitié

Quand on ne va plus à l’école, qu’on est en couple depuis longtemps, qu’on ne sort plus dans le monde (à part à l’épicerie-pharmacie) et qu’on a un boulot stable, les occasions de rencontres se font de plus en plus rare.

De chaque étape de ma vie, j’ai conservé de précieuses amitiés. Secondaire, cégep, université, stage ici, voyage là, boulot ici, contrat là. J’ai cependant, au fil des ans, de moins en moins de coups de foudre amical. De toute façon, maintenir son réseau, voir tout le monde, s’enquérir de chacun, est plus compliqué quand on a bébé-amoureux-maison-boulot. Triste réalité avec laquelle je vis plutôt bien.

C’est quand j’ai eu Babou que j’ai réalisé que malgré mon réseau assez bien garni, je me retrouvais pas mal toute seule avec mon RQAP, mon allaitement et mes promenades en poussette. Je me suis donc rendue tout bonnement à une rencontre de la Ligue La Leche. D’autres mamans dans ma situation s’y trouveraient sûrement!

Je ne m’étais pas trompée. Nous étions trois ou quatre avec des bébés d’environ un mois. Immédiatement à ma gauche, la maman du petit V., né quatre jours après Babou. J’avais remarqué sa jolie petite couverture rayée blanche, bleue et verte. Mes observations s’étaient arrêtées là, car cette pauvre maman avait dû passer la totalité de la rencontre à consoler son mini dans le corridor, et je n’avais pu faire autrement que de compatir.

Quelques temps plus tard, je me rends à la clinique Bébé trucs. Dans la cabine de la foutue machine à ticket de stationnement se trouve une maman, qui a visiblement du mal à obtenir son ticket. En l’observant, je remarque la même petite couverture rayée blanche-bleue-verte, aperçue à la rencontre La Leche.

J’aide alors la maman avec son paiement capricieux, on échange deux ou trois mots et nous entrons chacune de notre côté avec nos rejetons respectifs. Après avoir pesé et mesuré nos petits, nous échangeons cette fois un regard, puis parlons un peu de nos bébés. Spontanément, je lui propose de lui donner mon numéro de téléphone. Un sourire illumine alors son visage. Elle est nouvelle dans ma ville, ne connaît personne et aimerait avoir une copine de marche en poussette. JOIE! Nous échangeons donc nos noms et de petits bouts de papier avec nos numéros. Elle s’appelle I.

Quelques temps passent encore sans que l’on s’appelle. Puis un jour, lors d’une promenade en poussette, nous tombons encore une fois par hasard face à face. Épatées, nous convenons de nous appeler et de prévoir une activité ensemble. Nous restons plantés à la porte d’un commerce pendant de longues minutes à parler de tout et à comparer nos nombreux points communs.
Son fils, le petit V., est né la date où je devais accoucher. Je suis partie de l’hôpital au moment où son fils était probablement en train d’y naître. Bien qu’elle ait été suivie par une toute autre équipe de médecins, c’est un de mes médecins qui a assisté son accouchement. Nous avons eu le même genre d’accouchement naturel. Nous consultions le même ostéopathe pour nos bébés. Les coïncidences ne finissaient plus de s’accumuler!

Nous nous sommes quittées ce jour là avec la conviction qu’une amitié spéciale nous attendait. À date, je n’ai pas été déçue. Nous avons presque réussi à nous voir chaque semaine durant nos congés. Nos enfants vivaient les mêmes étapes de développement en même temps. Nous avons aussi eu de bonnes conversations téléphoniques, remontant le moral de l’une, partageant la joie de l’autre.

Nos enfants, similaires pour la question difficile des siestes et des nuits, ont appris à faire dodo tout seul presque en même temps. Nous nous sommes encouragées dans cette période parfois très dure sur le cœur d’une mère.

Un soir où j’étais seule et que je mangeais un bol de pâte bien tranquille, mon amoureux étant parti à son party de Noël, j’ai reçu un courriel de mon amie, qui passait exactement la même soirée que moi. Bol de pâte, amoureux à son party de Noël, etc. Hallucinant.

Puis nous avons repris le boulot la même journée après un an de congé de maternité. Après avoir été à quelques garderies, son fils a finalement atterri dans la même que la fille d’une très bonne amie à moi, que je connais depuis le secondaire. Par pur hasard, I. avait même appelé cette amie à moi, sans savoir cette information, pour obtenir des références sur cette même garderie.

Le soir, un brin découragée de devoir changer encore son fils de garderie, elle me parlait de cette problématique, de cette maman à qui elle avait parlé et qui lui semblait être comme nous question valeurs parentales, et à force d’informations, je réalise que cette maman est nulle autre que mon amie M. Un autre lien qui nous unit, encore une fois.

Depuis que nous sommes retournées au boulot, nos rencontres sont plus espacées. Nous essayons de dîner ensemble à l’occasion, une fois par mois environ. Chaque fois, il n’y a pas une seconde de silence. Nous avons tant en commun, tant à nous raconter.

Il y a un mois, c’était mon anniversaire. Pour différentes raisons, cette journée a été très pénible pour moi cette année. Plusieurs tracas majeurs avaient entaché cette journée normalement agréable, de telle sorte que je n’étais même pas allée travailler. Dans l’après-midi, nous étions sortis magasiner en famille et à notre retour, une plante en fleurs m’attendait devant ma porte, avec un gentil mot de I. Cette petite attention avait illuminé ma journée grise, de façon si touchante, que les mots me manquaient.

C’est aujourd’hui l’anniversaire de mon amie I. Je cherchais depuis quelques jours quelque chose à lui offrir d’original, d’aussi délicat que le fut sa petite attention.

Chère I., je sais que tu aimes lire mes billets. Celui-là, je te le dédie. Il est pour toi, pour notre amitié, arrivée dans nos vies au moment où l’on s’y attendait le moins.

Merci d’être sur ma route!

Bon anniversaire xxx

jeudi 3 juin 2010

Le bon doux-lait ou la fin des haricots

À quatorze mois et demi, Babou a eu sa dernière tétée de bon doux-lait de maman.

Ça s'est passé la semaine dernière, tout naturellement. Depuis que j'avais repris le boulot, je m'étais farouchement réservé le matin et le soir pour allaiter mon irrésistible progéniture. C'était notre moment de retrouvailles après un bon dodo, avant que je reparte pour le bureau, et avant d'aller au lit.

Ça se passait relativement bien. Puis, est-ce la grossesse, ou la fréquence des tétées qui avait diminué, j'ai senti que j'avais de moins en moins de doux-lait pour ma Titi. Elle ne s'en plaignait pas, je crois en fait que juste d'être collée sur maman, dans la pénombre silencieuse de sa chambre, la comblait.

Un matin, puis deux, puis trois, elle s'est réveillée en criant, pleurant et tempêtant, avant et après la tétée. Je trouvais triste que ce moment de calme serein se transforme en moment de discipline et de cris. J'ai décidé de ne plus lui offrir sa petite ration matinale. Faut dire aussi - est-ce encore une fois ma grossesse? - que ma patience n'est pas toujours à son zénith à 5 h du mat et des poussières.

Pendant un temps, Babou a très bien géré la tétée du soir. Puis il y a environ deux semaines, le lait se faisait VRAIMENT plus rare, elle s'agitait de plus en plus pendant le 3 minutes que le boire durait. De thérapeutique, ce moment m'est soudainement apparu comme franchement désagréable, à la limite de la corvée.

Un soir, j'ai suggéré à l'homme de lui refiler un biberon de 3,25 % pour voir s'il arriverait à la mettre au lit sans qu'elle ne réclame mon doux-lait. Si ça a marché! C'est comme si cette enfant là n'avait jamais vu un sein maternel de sa vie. Au lieu de me vexer, cette transition fastoche m'a rassurée.

Le lendemain par contre, j'avais la devanture en béton, douloureuse du front jusqu'au genou et j'exagère à peine. Au bureau, à partir de midi, je ne rêvais que de mon bébé s'y abreuvant goulûment et du soulagement maternel immédiat s'ensuivant. À 19 h, je suis arrivée à la maison juste à temps pour la cérémonie du doux-lait.

Bébé a bien accompli sa besogne. Le fait d'avoir sauté une journée avait (pour elle) l'avantage de lui garantir une bien meilleure tournée lactée! Le tout s'est terminé avec un burp de satisfaction et un de ces beaux dodos...

Le lendemain soir, je voulus réitérer, me rappelant de l'agréable tétée de la veille. Babou eut beau s'évertuer à téter, au bout de plusieurs minutes de labeur, toujours pas de réflexe d'éjection. Je l'ai lentement interrompue. Je l'ai doucement bercée dans mes bras. Elle était toute calme, ma grande fille, elle ne pleurait même pas, et ce, même si elle n'avait pas eu droit à une seule petite goutte de doux-lait.

Je l'ai couchée dans son petit lit, avec Le Beau-Toutou et La-Doudou-Douce-Avec-des-Tas-d'Étiquettes. Je suis sortie de la chambre doucement.

Ce fut la dernière tétée de mon bébé.

Je suis plus triste à le raconter qu'au moment où je l'ai vécu, car à la vérité, j'étais rendue là. Je ne me suis jamais fixée d'objectif d'allaitement. Je pensais que Babou, en soufflant ses deux bougies, aurait encore droit à mon doux-lait. Je pensais que mes bébés auraient deux ans et demi au moins de différence.

Finalement on ne peut pas tout prévoir. La vie décide parfois à notre place. J'aurais pu m'acharner et restimuler la lactation. Mais maintenant, avec un recul de quelques jours, je suis en mesure d'affirmer que j'avais BESOIN d'une pause d'allaitement entre mes deux bébés. Dans 5 mois, j'en aurai un tout neuf à nourrir aux 1 h 30 - 2 h, s'il est comme sa grande soeur.

Une pause bien méritée.

J'ai adoré allaiter Babou. Maintenant, j'adore la tenir serrée contre moi, dans la pénombre silencieuse de sa chambre, et lui fredonner sa berceuse préférée. L'entendre me dire "Babaille Mamôôôn" à travers sa porte, que je referme tout doucement.

Le lait maternel n'est plus, mais l'amour lui, grandit encore chaque jour...

lundi 17 mai 2010

Quand le p'tit coeur fait boum

Toujours la même excuse poche je vous sers en entrée : je manque de temps.

Toujours le même plat principal je vous envoie dans les dents, une charmante liste des dernières péripéties!

- On a eu notre première visite au Centre de maternité la semaine dernière. Nous avons rencontré notre SF, discuté, rit, écouté. Puis nous avons entendu le fameux Taka-Takata qui rend dingue. Papa avait les larmes aux yeux, et je ne vous raconte pas mon sourire niais. Coucou, bébé 2!!

- Dans le même ordre d'idées, j'ai bientôt franchi le premier trimestre. Ce jeudi, rendez-vous à l'écho de la clarté nucale. Pour Babou, je n'en avais pas passée. Pas de place, et indifférence doublée de confiance absolue en la santé de mon petit colocataire, Babou en l'occurence. Là, je ne sais pas, j'ai le goût de le voir là, maintenant, ce boubi, et de savoir que ça plane pour lui/elle. Dans trois dodos quoi!

- Finie, la traversée du désert (lire : la période où l'alimentation en général provoquait de profonds soupirs d'anxiété et de dégout). Je retrouve un plaisir relatif à piocher dans mon assiette avec entrain. Je n'ai pas retrouvé la zénitude totale face à certains groupes alimentaires, mais au moins, plus de cauchemar devant un pied de brocoli.

- Je n'ai encore jamais abordé la question publiquement, mais bon, je fais un coming out de couches jetables. Malgré un kit complet de couches lavables, que j'ai utilisé de nombreuses fois, que j'adore laver, étendre sur la corde, plier, alouette, je ne les utilise pas. Avant de me lapider d'injures, venez donc voir les foufettes de Babou après trois jours aux couches lavables. Un champ de mines, une étendue martienne, une surface à vif.

Personne ne saurait endurer ce triste spectacle. Ma fille fait de l'eczéma sitôt qu'on lui met une couche autre que jetable. J'ai réessayé trois ou quatre fois, changé de crème, ajouté des micropolars. La solution serait de la changer de couche lavable aux cinq minutes. Mais sachant que changer une couche à Babou équivaut à 45 minutes de cardio en montagne, y'a pas un chrétien qui voudrait se farcir une telle mortification.

Alors on ramasse nos dents, on se fait un noeud là où je pense et on jette ses couches juste à côté de ses belles valeurs environnementales. Prions pour que celui qui pousse dans mon ventre ait l'épiderme un peu moins réactif...

- Une amie très chère a eu l'extrême gentillesse de nous prêter le coffret intégral de la série Minuit le soir. Boulimiques sommes-nous. Tard nous nous couchons. Fatiguée je suis. Que c'est bon, cette série!

- On a trouvé, dans une vente de garage, un parc pour bébé. Pour 50 douleurs, on a le truc génial tout équipé. Petit hic, une odeur de rangement dans la cave. Vous avez des trucs pour le laver en profondeur et lui faire retrouver son parfum originelle, c'est à dire, à douce senteur de rien du tout?

- Avec le beau temps qu'on annonce pour la semaine, je sens mes pouces verdir. J'ai hâte d'aller me chercher des feuilles de laitue à jet de pierre de mon assiette.

- Babou a eu quatorze mois. Elle n'a pas l'ombre de l'idée du désir de l'envie de vouloir marcher, mais faut l'entendre nous dire "alloooo?" sur tous les tons imaginables, en enchaînant avec un de ses deux incontournables hits "Passe, passe, passera, la dernière la dernière" et "On va faire un beau dodo" (création maison), qu'elle fredonne avec une petite voix juste. À vous fendre le coeur d'un bout à l'autre.

Voilà pour la petite récapitulation!

A bientôt pour des nouvelles de l'écho : )

lundi 26 avril 2010

Alimentation pendant le premier trimestre de grossesse : la fin des illusions

Ces temps-ci, en particulier aujourd'hui, à peu près tout ce qui peut être mangé me laisse au mieux indifférente. Malgré une sensation de faim, la plupart des aliments me dégoûtent.

Comme pour ma première grossesse, je m'accroche désespérément à quelques bouées de sauvetages alimentaires, qui, même là, finissent tôt ou tard par me dégoûter.

Si une femme enceinte devrait normalement se régaler de bons légumes verts aldente sous la dent, d'une orgie de fruits frais, yaourts et céréales riches en fibres, poissons riches en oméga trois et tiens, pourquoi pas encore de bons légumes vapeur, je vais vous le briser, moi, le tabou de l'alimentation au premier trimestre.

D'abord, dans mes mauvais jours (aujourd'hui, insisté-je) la seule pensée d'un poisson me fait frémir d'effroi. Bah, le thon cru passerait toujours, mais le voilà le problème, il est cru. Arrière Satan!

Les légumes. Verts, jaunes, rouges, blancs. Beurk. D'habitude, je suis du genre à inverser la signification du Défi 5/30. Mais plus maintenant. Vos gentils brocolis bien cuits, petits haricots rissolés et autres panais en sauce, pitié, sortez moi ça de la galaxie. J'en pleurerais d'inconfort tant leur simple représentation mentale m'est insupportable.

Le coquin yaourt façon muësli enseveli de sa conjointe l'avalanche de céréales de son passe difficilement le matin, mais je me fais violence, étant donné que c'est la seule façon de me faire avaler des fruits, ou presque.

Mais ma bonne dame, que mangez-vous donc si tous ces braves aliments vous rebutent?

Des pâtes, mon fidèle. Sous toutes leurs formes.

Du fromage, au lait pas cru. Feta-cottage-cheddar-mou-doux-fort-mozza-parmesan.

Et, l'avais-je dit?, des pâtes.

En alternance avec le duo infernal pain-patates (et le fromage).

Le tout parsemé de fantasmes de croustilles nature, de falafels, de poutine et de sushis végés.

En quelques mots, tout ce qui est gras et salé.

Le plus immonde dans tout ça, c'est de cuisiner un repas équilibré à son tout petit mini Titi quand on a soi-même le goût de souper aux frites-ketchup et tranches de fromage fort, et pourquoi pas, quelques poignées de pop corn pour dessert.

Plus que trois semaines à ce premier trimestre.

Mes artères vont-elles tenir le coup?

mardi 20 avril 2010

Cyber-silence Tome 2

Elle est occupée. Elle, comme dans "celle qui ne voit plus tellement les semaines passer". Ou encore "celle qui se sent tout empotée en demandant à son conjoint : "chéri, il est où mon lunch?" ou encore "chéri, as-tu fait le lavage de foncé?".

Biz quand même d'échanger les rôles. De ne plus connaître l'inventaire du frigo et du panier à linge sale. De voir Papa plier des petits bas roses, apprendre à Babou à se moucher dans un mouchoir et écouter "20 comptines enfantines" dans le tapis en roulant dans sa Tercel qui traîne un chargement de poussière de roche et sa compacteuse.

Plus biz encore, c'est de voir passer, parfois en une demi-seconde, cet éclat si typique à la maman brisée de fatigue et de lassitude quotidienne, ce jet subtil de haine/exaspération/personne-ne-m'aide-jamais, oui, tout ça dans les yeux du papa de Babou quand il estime qu'il en fait trop et moi, pas assez. Il n'a pas tort.

Je sais plus que jamais que la pire des journées au bureau n'est rien, côté siphonnage énergétique, à comparer à une journée ordinaire en compagnie d'un bébé comme la nôtre.

Soit dit en passant, ce même papa a perdu 10 livres depuis qu'il s'occupe à temps plein de sa toutie froutie Néfer-Titi-d'amour. Après ça on se demande pourquoi je n'ai jamais été aussi mince qu'en congé de maternité. C'est qu'elle nous en fait déplacer, de l'air, la petite madame chose à roulettes!

Bon, quand je dis que je ne fais pas grand chose en dehors des heures de bureau, j'ai tout faux. Car je bosse 24 heures sur 24 ces temps-ci. J'ai un projet à long terme qui germe. Un petit grain de café qui barbotte dans sa cuiller à thé.

Eh oui! Nous avons teeeeellement aimé le modèle Babou qu'on a décidé de récidiver! Le pire étant que ni Papa-multitasking, ni Maman-portefeuille n'avaient prévu le coup. Tellement que je crois presque être tombée enceinte en étendant les bobettes de mon homme sur la corde à linge.

Et pouf, un beau jour je me dis bêtement : "c'est drôle ces temps-ci je ne digère pas trop bien le soir. Comme quand j'étais enceinte de Babou". Et moi de ne pas allumer.

Peu de temps après, je me mets à avoir une fixation presque malsaine mêlée d'envie maladive sur toutes les femmes enceintes qui croisent ma route.

Et là je comprends. Je suis allée à la pharmacie deux fois, même histoire qu'à Babou. Le premier test, passé le soir après souper au premier jour de retard, était négatif après 5 minutes mais positif après environ une heure. Confusion dans la salle. Deux jours plus tard, après le pipi du matin, le test s'avère positif. Joie!

Babou et petit Bleuet auront 21 mois de différence. Si tout se passe bien, j'aurai mon deuxième bébé dans les bras le premier décembre prochain. Je serai suivie par une sage-femme.

Je suis aux oiseaux.

Mais je suis brûlée!

mardi 6 avril 2010

Les paroles

Babou jase de plus en plus, et ne marche toujours pas. À quoi bon être sur deux patins quand ça va tellement plus vite à quatre pattes!?

On dit que les petits enfants apprennent une seule chose à la fois. Toujours est-il que mademoiselle développe beaucoup plus la communication que la motricité.

On dit aussi que les bébés comprennent beaucoup plus, et beaucoup plus tôt, que ce qu'ils sont capables d'exprimer. Je le constate de jour en jour en regardant aller mon Babou.

Ses dernières trouvailles? Bao, qui signifie se balancer. Dao, qui veut probablement dire dehors. Sssssa! SSSSSSA!, chat, pour les intimes. Sitôt qu'on prononce le mot vent, sitôt qu'elle se met à souffler. Quand je vais la chercher le matin, depuis qu'elle est toute petite, je lui répète qu'elle a fait un "bôôôôô dôdôôô!". Alors depuis environ deux semaines, elle commence la plupart de ses journées en disant "dôdô dô!".

J'adore entendre piailler mon petit poussin malin. Il paraît que son humble mère, vers les 7 ou 8 mois, jacassait déjà dans le téléphone, blottie dans les bras de son papa.

Autant ma fille est physiquement le portrait craché de son père, autant je peux maintenant affirmer qu'elle aura la jasette de sa mère.

jeudi 25 mars 2010

Cyber Silence

Ma foi, le retour au boulot me siphonne toute ma bonne volonté d'alimenter mon blogue!

Quand on passe 35 heures semaines devant un ordi, force est d'admettre que rendu au soir, m'y remettre me demande un effort surhumain. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent.

Dans le cadre de mon travail, je me sers abondamment des listes à puces. En faire une ici me permettra de lancer à la volée des thèmes que je souhaite élaborer ultérieurement :

- Ma boîte à lunch, c'est un sac de lait Chagnon 3,25 %. C'est très nul. J'attends impatiemment la rentrée pour m'en procurer une très chouette, rose tiens, avec des brillants, ou encore vert lime en soie. Bref si jamais je me lasse des communications environnementales, je pourrais me partir une ligne de boîtes à lunches belles et pratiques.

-Dans ma boîte à lunch, il y a par contre de bonnes choses à manger. Mon homme est vraiment chou, il remplit toujours mon petit contenant en verre à couvercle de plastique ultra-étanche, immédiatement après le souper. Pas besoin de me casser la bicicleta avec ça le lendemain matin. Je saisis au vol le sac de Chagnon 3,25 % et l'affaire est dans le sac à dos. Et mes petits plats en vitre sont le nec plus ultra du contenant à lunch micro-ondable, qui permet de manger chaud sans que la ratatouille goûte le phtalate au caoutchouc fondu de marque Glad.

-Je marche pour aller travailler au moins à l'aller, parfois aller-retour. Autant j'aime, autant ça me désole de respirer de bonnes bouffées de pots d'échappement. Mon trajet est plutôt triste, sur une grosse rue passante, poussiéreuse et sale et pleine de véhicules dégueulasses. Parfois je me demande quels sont les gains pour la santé de marcher si on se chope autant de CO2 dans le système...

-Je viens de me rendre compte que je suis sous-payée, et que mes années d'expérience n'ont jamais été prises en compte pour déterminer mon salaire. Je jubile, évidemment. Ce matin je suis allée voir mon grand patron pour lui en faire part. Il était aussi indigné que moi. Je m'en occupe, qu'il a dit. À suivre...

-C'est fou comme Babou placote. Bas, bain, pain, dodo, doux, chat, maman, papa et la pléthore d'intonations qui vient avec chacune de ses découvertes.

-Ma fille a du caractère depuis une semaine. Est-ce le rhume? Sont-ce ses vaccins de un an? Est-ce son âge? Je n'ose même plus compter le nombre de fois où elle peut s'arque-bouter dans une même journée.

-Un papa à la maison, c'est tellement précieux. Ça vous répare une valve principale d'alimentation en eau avec torche à souder dans une main et bébé dans le dos. Le soir, quand on arrive gorgée de dioxyde de carbone et les yeux injectés de sang de trop d'ordi, ça saute sur les casseroles et ça vous fricote une truc sauté santé plein de légumes en deux temps trois mouvements. Ça vous invective un pas-fin représentant de REEE qui vous fait des menaces parce que vous en avez marre de son truc qui vous ligote financièrement pour les huit prochains siècles. Un papa à la maison, ça n'a pas de prix (sauf que c'est encore mieux si le salaire de la maman est juste, équitable et surtout, va de pair avec son expertise).

-Une maman au boulot, ça voit beaucoup moins sa petite chou-fleure d'amour. Ça allaite moins. Ça s'habille un peu mieux et ça se roule moins par terre le matin. Par contre, le temps consacré à bébé, s'il perd en quantité, gagne en qualité. Nous avons fait un bon choix, pour le moment.

-Un bébé, ça vous fait brûler au moins quatre fois plus d'énergie qu'un écran d'ordi. Note à moi-même : réduire mes portions.

Pas trop mal ma liste à puces!

jeudi 11 mars 2010

Un an plus tard... la naissance de Babou

Chère petite Babou,

Il y a un an, j'étais affalée sur le divan avec un gros bol de popcorn. C'était un soir de pleine lune et ton papa et moi, nous regardions une émission insignifiante à la télé. Pendant une pause publicitaire, je lui ai fait part d'un tiraillement que je ressentais dans une hanche...

Vers 22 h, nous sommes allés au lit. Je me suis endormie comme une bûche. C'est un autre tiraillement, dans le ventre cette fois, qui m'a tirée de mon sommeil. 23 h 30. Même histoire à 23 h 35, puis à 23 h 40. Me doutant bien de ce qui se tramait, j'ai averti ton papa que tu te préparais fort probablement à arriver parmi nous. Il est immédiatement allé me faire couler un bain, dans lequel j'ai mariné une vingtaine de minutes, juste assez pour confirmer que mes contractions s'intensifiaient. Après avoir téléphoné à la maternité, qui nous attendait, nous avons plié bagage.

Entre deux contractions, j'ai appelé ma maman à moi. Il était environ une heure du matin, je l'ai réveillée, bien entendu, mais qu'importe, je tenais absolument à ce qu'elle pense à moi durant les heures à venir. Puis nous sommes partis, ton papa et moi, pour l'hôpital, sous une petite neige fondante de début mars. Nous ne t'attendions que pour le 15, soit quatre jours plus tard. Dans quelques heures, je t'aurais dans mes bras, toi le petit garçon aux cheveux noirs ébouriffés que je voyais dans presque tous mes rêves depuis des mois. Toi mon petit Éloi.

En route, j'ai eu deux ou trois contractions. Ton père a fait une farce quelconque - je ne me souviens plus de quoi il s'agissait au juste - mais je ne l'ai pas trouvée drôle. Je lui ai dit que c'était la dernière blague qu'il faisait pour le reste de mon accouchement. Même au tout début du travail, je n'avais pas tellement envie de rire!

Ton papa est arrivé en trombes devant l'entrée des urgences. Il m'a assise dans une chaise roulante pour monter à la maternité. Je n'ai que très peu de souvenir de mon arrivée à l'hôpital. Si ce n'est que dans la salle de tri, je ne savais pas trop comment me placer pour supporter mes contractions, encore aux 5 minutes. Après environ un siècle d'attente, mon médecin m'a examinée et nous a confirmé ce que nous savions tous : tu serais parmi nous dans les prochaines heures! "Tu veux accoucher naturellement? Je vais t'aider à y arriver", m'a dit la merveilleuse Dre Bissonnette.

La suite est longue. Car c'est long, mon bébé, un accouchement. Et puis ça fait mal. Mais la douleur est compensée par la hâte de rencontrer la cause de tout ce mal. Pendant ce qui m'a semblé des heures, ton papa et moi avons marché dans les couloirs de l'hôpital. À chaque contraction, je m'appuyais sur les rampes le long des murs et lui me massait le dos, avec une huile qui sent tellement bon la lavande et que j'avais acheté exprès pour accoucher.

Puis j'ai obtenu mon admission à l'hôpital, et on m'a assigné une chambre. Avant de m'y rendre, je suis allée dans le grand bain, pour essayer de changer le mal de place. Comme seuls les massages de ton papa me soulageaient et qu'étant à côté du bain, il ne pouvait s'exécuter, je suis assez rapidement sortie de l'eau pour retourner dans la chambre. Papa a repris du service avec ses massages et points de pression. Après chaque contraction (ce qui faisait bien rire ton papa et les infirmières), j'avais le hoquet et mon corps était parcouru de frissons. Vraiment, je ne contrôlais plus rien dans mon corps!

Vers 6 h du matin, j'ai demandé à ton papa de téléphoner ta marraine pour lui dire que tu t'en venais. Je lui ai aussi dit d'appeler Geneviève, notre très chère amie qui voulait tant assister à ta naissance et immortaliser chaque moment avec son appareil-photo. Jusqu'à la dernière minute, j'avais hésité à accepter son offre. Puis ce matin-là, j'ai eu la certitude d'avoir besoin d'elle, de son expérience et de sa présence bienveillante.

Comme il n'a pu la rejoindre, vers 8 h 30, je lui ai redit : rappelle Geneviève. Elle s'apprêtait à quitter la maison quand elle a eu notre appel. Elle est arrivée très peu de temps après, discrète, professionnelle, indispensable. Entre deux photos, elle a aidé ton papa à me soulager avec des compresses d'eau chaude, des conseils. Ton papa, fatigué et ému, a accueilli avec soulagement ce précieux renfort, surtout que ma situation devenait de plus en plus inconfortable. Voire atrocement douloureuse.

Nous étions le 11 mars en avant-midi. À plusieurs reprises, dans un brouillard d'endorphines, j'ai demandé "est-ce que ça achève? ". Oui, oui, ça va bien, ça achève, me répondaient les infirmières, ton papa et mon amie. Heureusement, je les croyais, car ce petit jeu a duré jusqu'à ton arrivée, soit quatre heures plus tard!

Dans la chambre jouait en boucle un disque de chants tibétains. Ton père a suggérer de changer de disque. Je lui ai clairement signifié mon désaccord, j'avais besoin de ce long chant monocorde pour me concentrer.

Puis est venu le moment tant attendu, celui de te donner la vie. Quand mon médecin, accompagné de sa stagiaire sage-femme, a décrété que l'heure était venue, j'ai ressenti un immense soulagement. Je venais de passer presque une heure à retenir les poussées naturelles, mon col n'étant pas complètement dilaté (et mon médecin en train d'assister une autre maman). Ce fut à mon avis le moment le plus difficile de tout l'accouchement.

Le moment de la poussée m'a donc paru un moment où ENFIN je pouvais faire quelque chose d'autre qu'attendre et me retenir. Selon ton papa, du moment où mon médecin m'a donné le ok pour pousser, je me suis exécutée trois, quatre, cinq fois? Semble-t-il que ce fut très rapide, on a vu ta tête arriver. Puis hop, tes épaules, et finalement, tout ton corps. L'horloge indiquait 12 h 47.

À travers ses larmes, ton papa a coupé le cordon en s'exclamant que tu étais une fille! Une petite fille! Quelle surprise! Pendant tous ces mois, le petit bibi que je couvais n'était donc pas un garçon!? Étant moi-même la seule fille arrivée après une série trois garçons, j'avais évacué la possibilité d'avoir moi-même une fille en guise de premier-né. Tu étais là, couchée devant moi et tu nous racontait ces sales moments que tu venais de vivre en hurlant. Tu avais la peau toute rouge, tu étais encore enduite de vernix. Je t'ai prise dans mes bras après qu'on ait eu coupé le cordon, trop court pour que je te prenne aussitôt sortie de mon ventre. Tu étais légère, vigoureuse et ta petite bouille ressemblait déjà à celle de ton papa (ce qui n'a pas changé!).

J'ai respiré ton odeur et j'ai dit : "Tu sens les petits biscuits Feuille d'Érable". C'était tellement vrai! Tu as porté cette odeur enivrante pendant au moins deux jours.

Pendant que les infirmières, la stagiaire sage-femme et le médecin s'affairaient sur le petit paquet livré express, ton papa ne cessait de répéter "Elle est donc bien cute!" Lui-même était sous le choc d'avoir assisté à la naissance d'un si beau bébé, sa petite fille.

Et moi, éberluée et épuisée, j'ai repris mon souffle et savouré ce moment de délivrance, après treize heures de souffrance parfois intenable.

Ensuite, expulsion du placenta (DÉLIVRANCE totale!), points de suture. Mon médecin et la stagiaire sage-femme m'ont embrassée et félicitée avant de quitter la chambre, et j'en ai été fort émue. J'ai appris un peu plus tard que mon médecin venait de vivre un 48 h de garde merdique, mais que mon accouchement naturel réussi a "bien terminé sa garde", et qu'elle en était toute contente. Ce sont ses propres mots.

Le reste de la journée me semble flou. Bizarre, quand même que ce qui me reste de cette journée remplie d'émotion est un souvenir vague et décousu. J'aurais aimé me rappeler de chaque seconde... Je mets ça sur le compte de l'épuisement. Par chance, une série de photos, prises par Geneviève, m'ont permis de recoller les morceaux de l'histoire de ta naissance. On peut y lire l'émotion comme si on y était. Quel beau souvenir que m'a offert mon amie...

Le plus beau jour de ma vie, c'était il y a un an.

Bon premier anniversaire, petit cadeau du ciel...

Ta Maman xxx

dimanche 7 mars 2010

Cette poussette est faite pour rouler

Alors que je promenais tranquillement mon irrésistible Babou en poussette hier après-midi, m'arriva soudain un avarie.

Une roue de devant a complètement lâché. Autodétruite, la vilaine. Par chance, j'étais presque arrivée à la maison; il me restait environ 5 minutes de marche, mais évidemment dans une de ces pentes abruptes dont ma ville fait collection.

Comble de la veine, j'ai pu "recliper" la roue temporairement pour qu'on se rende à bon port autrement qu'avec Babou dans une main, le sac à main dans l'autre et la poussette sur le dos. À peine rendu dans l'entrée de cour, la roue a vraiment, mais vraiment rendu l'âme.

La première question est : après un an d'usage, est-ce normal qu'une roue de poussette meure ainsi?

Deuxième interrogation : qu'est-ce qu'un usage normal pour une poussette? Parcourir 1 km par semaine dans un centre commercial, ou 3-4 km au moins 5 fois par semaine, dehors, et donc parfois sous la pluie-neige-glace?

La deuxième option s'impose ici. Si on a acheté une poussette de ce calibre-là, c'était pour nous en servir beau temps et quelques fois, mauvais temps. Cela dit, notre Cadillac parents-propulsée doit bien avoir parcouru l'équivalent du tour de la terre depuis la naissance de sa passagère.

Disons que le carrosse de Cendrillon, on ne l'a pas eu pour des pinottes, alors ça nous tripatouille les nerfs que certains morceaux nous abandonnent avant même que miss Titi ait soufflé sa première bougie.

La bonne nouvelle est que justement, notre exquise fraisinette n'a pas encore planté ses doigts dans le glaçage à gâteau primal. Et que la garantie d'un an n'est donc pas échue. On devrait donc recevoir par la poste deux nouvelles roues flambettes (l'autre roue avant ne nous inspire guère confiance, alors changeons-la elle aussi).

Reste à voir s'il nous faudra continuer de les changer annuellement... espérons que non!

vendredi 5 mars 2010

Post-mortem d'une première semaine loin de Babou

Juste avant de recommencer à travailler, j'ai eu un ras-le-bol sévère d'être à la maison. Le lavage, la vaisselle, les traîneries qu'on s'entête à ramasser (pourquoi au juste?) même si on sait pertinemment que cinq minutes plus tard, ce sera encore pire que l'état originel.

J'avais vraiment marre de l'aspect "entretien ménager" de mon statut de maman à la maison. Et même si mon incroyable Babou n'entre pas dans cette infâme, odieuse, abjecte, abominable catégorie, j'ose dire que ma patience était usée à la corde par les montagnes de tâches répétitives qui m'attendaient quotidiennement. En gros, je ne profitais plus de grand chose. Ce qui, j'en conviens, est franchement nul.

Et là bang! Est arrivé le lundi matin fatidique. Fer plat par ci, café par là, merde, je n'ai qu'une seule paire de pantalons qui me fasse encore, remerde, je dois me faire un lunch, rereremerde, j'ai le coeur en gibelotte de compote de crotte.

Babou, au milieu de la tourmente, s'était levée avant les aurores, comme si elle sentait qu'elle devait profiter de la présence de maman au maximum. La larme à l'oeil, j'ai tournoyé dans la maison en rassemblant mon nécessaire de femme de bureau. Crème à main (oh que je puis détester le savon à main commercial qui me rend la peau rêche comme du dessous de pattes d'éléphants), baume à lèvres, bouteille d'eau, mini-miroir, papiers mouchoirs, ainsi soit-il.

Un peu avant de quitter, nous nous sommes collés tous les trois. Ouf, le barrage a cédé. Où étaient passées ces 50 dernières semaines? Avais-je vraiment profité de chaque instant avec ma petite fille? Aurais- je pu être plus présente d'esprit, jouer plus avec elle, laisser de côté mes tâches pour la voir changer et grandir à vue d'oeil?

C'était donc ça, la première année de vie d'un enfant? Accoucher : quelques heures (mais quelles heures, saint-ciel!). Apprendre à allaiter : quelques jours. Consolider l'allaitement : quelques semaines. Et puis une fois ces quelques aspects maîtrisés, c'était donc vrai que tout passe aussi vite?

Oui.

Bah, il y a bien les mauvaises nuits. Les mauvaises siestes. Les mauvais rhumes. Les mauvaises journées. La mauvaise humeur de SPM qui revient, sans qu'on l'ait invitée, après quelques nombreux et bénéfiques mois de sabbatique qu'on transformerait bien en décennies si le désir d'avoir d'autres moussaillons n'était pas aussi viscéral.

Mais tout ça passe, rapidement. Déjà, la petite Babou à la peau toute rouge, cet étonnant petit paquet de 6 livres et 13 onces, cette toute petite créature qui somnolait au sein à mon grand désespoir et qui ne dormait jamais ailleurs que dans mes bras ou dans sa poussette, déjà se tient debout presque toute seule pendant plusieurs secondes et imite le cheval, le mouton, le poisson et le camion de pompier.

En enfilant mon manteau, j'ai regardé mon bébé, bien blottie sur son papa. Ils seront bien ensemble. Il (son papa) a le droit de vivre ce bonheur, ces moments si éphémères que j'ai eu pour moi toute seule pendant près d'un an. J'ai le devoir de lui offrir en cadeau ce qui sans aucun doute seront les plus beaux moments de sa vie.

J'ai donc repris le chemin du boulot en repensant à l'odeur si particulière des joues de Babou, un mélange subtil de lait et de peau de bébé, que j'ai respiré des après-midis entiers alors qu'elle roupillait dans mes bras. Avec la conviction ferme que oui, bien sûr, j'avais su profiter de chaque instant...

mercredi 24 février 2010

Le dilemme du gâteau d'anniversaire

Bientôt, notre superbe Babou célébrera sa première année d'existence. Pas croyable d'être déjà rendu là, mais bon, ça, je le répète à qui veut l'entendre à chaque fois que le soleil se lève sur nos vies.

Or depuis quelques semaines, je tergiverse sur le choix de son tout premier gâteau.

Si je décide d'emboîter le pas à la tradition populaire, je lui concocte le nec plus ultra de la cochonceté : un gros gâteau au chocolat embourbé d'un déluge de glaçage aussi sucré que succulent.

Si j'écoute ma conscience judéo-chrétienne et guide-alimentaire-canadienne, je lui fais un pauvre muffin rassis au son-banane. Peut-être dattes. Sans glaçage. Sec. Fade. Triste à mourir.

Mais existe aussi le compromis : un gâteau aux carottes, glacé au fromage à la crème.

Personnellement, je n'ai jamais été du type gros chocolat débile. Plutôt gâteau blanc, glaçage blanc. Vanille quoi. Et bébé, chez nous, on avait droit à un Joe Louis surmonté d'une chandelle. C'était cute, compact et pas salissant. Mais j'ai pas envie de ça pour Babou.

Du côté du papa de Babou, n'importe quoi est bienvenu. Chocolat, vanille, banane, caramel, carottes, glaçage, crème glacée, crème fouettée, sirop de sucre à la crème chaud, pas de glaçage, muffin, tarte, biscuit géant, carré au dattes, sorbet, bref, tout ce qui est sucré, gras, et qui entre dans la catégorie des desserts peut être prétexte à rugir de bonheur en se bourrant la face.

Ça a donné un petit Babou mitoyen, qui aime pas mal tout. Mais qui n'a pas encore croqué la pomme (lire : mangé du gros sucrage sale).

Je crois que le combo carottes/philadelphia sera parfait pour notre petit Babou de paille, notre petit Babou de blé.

À suivre!

lundi 22 février 2010

Spam'êlant

Vous excuserez le médiocre jeux de mot, mais inspirée par mon amie Wi, j'ai également ajouté un filtre à commentaires.

Comprenez, j'en avions ras la soupière de recevoir des paragraphes entiers de "zw¬¬¢£@£²³³¼" et autres simagrées issues de la quatrième dimension.

En espérant ne pas vous décourager de me laisser vos commentaires et impressions.

Cyber-chassemoustiquement vôtre,

Truly yours (j'ai un faible pour c'te tournure)

Élisou

vendredi 19 février 2010

Jell-O vert, coco Cadbury et autres blessures infantiles

Dans l'ancien temps (lire, quand mon père était petit, années 40 et quelques), la tradition voulait que les enfants passent les derniers à table lors de rassemblements familiaux. Du moins dans sa famille à lui.

Les personnes âgées avaient droit au premier choix, puis les adultes et finalement, la marmaille. Je ne peux m'empêcher de trouver ça complètement, mais alors là terriblement stupide. Juste à voir l'attitude de Babou quand elle doit patienter 22 secondes, le temps de réchauffer son plat, je me dis que ce devait être infernal de faire se languir quoi, 20 ou 30 bambinos pour le simple principe hiérarchique d'usage à l'époque. Et par surcroît, cette tradition douteuse a perduré jusqu'à ma tendre enfance. Conséquemment, j'en ai aussi été victime...

Toujours est-il que lors d'un de ces banquets arriva un événement qui marqua mon père à jamais. Sur la table des desserts, un bol de Jell'O vert. Lui qui ne connaissait alors que les versions rouge ou orange en a été renversé (mon père, pas le Jell'O). Il fallait qu'il y goûte là, maintenant.

Passent d'abord les papis et mamies. Puis les parents, oncles, tantes et autres grandes personnes. À chaque fois, le pauvre bol de Jell'O vert se vidait à une vitesse inquiétante. Mon père eut beau invoquer tous les saints du ciel pour avoir droit à une part, si infime soit-elle, évidemment, rendu au tour des gamins, c'en était finito banana du Jell'O vert. Plus une satanée trace dans le bol. Déception, consternation, désillusion pour mon papa. Depuis ce jour, chaque fois qu'il a à choisir la couleur d'un bonbon, d'un suçon, d'un jujube, devinez sur quelle couleur/saveur il jette son dévolu...

Vous allez me dire qu'il y pire drame dans une vie. J'allais justement enchaîner avec ma propre déviance issue d'une aussi terrible déception de jeunesse.

La coupable : ma mère. Qui n'a jamais, je dis bien, jamais voulu m'acheter le moindre oeuf fondant Cadbury. JAMAIS! Dès la fin janvier, la télé nous mitraillait de petit lapin qui pond des cocos en chocolat, sur un air subliminal de danse des canards. Eh bien rien à faire, pas moyen de goûter à ces /$%!|!"/ d'oeufs fondants.

C'est dire si je suis rentrée à tombeau ouvert dans le rack à cocos fondants à mon arrivée au Cégep, début de ma vie en appartement.

Presque 15 ans plus tard, chaque année, je m'inflige ce traitement printanier en guise d'anti-carême. Mon carême à moi a duré 18 ans. 18 calendriers sans oeufs fondants.

Le pire étant que la chose est sucrée à lever le coeur.

On panse comme on le peut ses blessures d'enfance...

vendredi 12 février 2010

Une fée de logis qui porte la barbe : pourquoi pas?!

Je retourne au boulot dans deux semaines, après un long et extraordinaire arrêt de plus d'un an, pour la plus belle cause qui soit : Babou.

J'ai l'air zen comme ça, mais ce fait résulte d'un tiraillement, que dire, d'une valse-hésitation qui aura duré plus de deux mois. Y retourné-je ou pas? Garderie, oui ou merde? Maman à la maison? Travailleuse à temps partiel? Contractuelle? Garderie à deux jours semaine?

Aucune de ces réponses. Finalement, c'est Papa qui sera maintenant préposé au fourneau, au ménage, au lavage, au changement de couches, aux comptines pré et post siestes, aux collations am/pm, aux promenades de fin de journée, à l'épicerie, au pelletage de cour. Préposé à la vie familiale quoi!

Dans deux semaines, c'est maman qui donnera le petit bain de Babou. Qui franchira la porte à 8 h le matin, le coeur gros et fébrile, pour ne revenir que vers 17 h. Qui regardera avec un brin d'envie la complicité naissante entre un père et sa fillette.

L'entreprise où travaille le papa de Babou est d'une souplesse inespérée : un congé sans solde de six mois accordé avec enthousiasme (je répète, avec ENTHOUSIASME!) nous aura finalement permis de trancher pour ce chemin si peu fréquenté.

Papa ira bientôt prendre des marches avec mes copines encore en congé de maternité. Il m'appellera au travail pour me demander où sont les mitaines de Babou. Si elle peut maintenant manger des oeufs entiers. S'il est normal qu'elle ne veule pas dormir plus de 30 minutes le matin. Si on peut lui donner du Tempra si on pense qu'elle souffre du dentier.

Ça va me manquer, ce quotidien paisible mais accaparant. Répétitif, mais tout de même si valorisant. D'un autre côté, je suis heureuse de retrouver un défi intellectuel et une vie sociale plus effervescente.

C'est décidé : je retourne au boulot. J'ai l'esprit tranquille, c'est papa qui veillera au grain.

mercredi 10 février 2010

Larmes de cinéphile

Je ne pleure pas facilement devant un film. Ou peut-être devrais-je plutôt dire, avant, je ne pleurais pas facilement au cinoche ou dans mon salon.

Bah si, les scènes cultes m'ont fait tordre quelques mouchoirs. L'enterrement de Cléo, dans la Guerre des tuques, la détresse de Ponette qui essaie de déterrer la tombe de sa maman. Et si vous voulez vraiment, immanquablement me voir m'effondrer de chagrin, assoyez-moi devant Cinéma Paradiso, et je vous sanglote ça a mari usque ad mare. Les classiques quoi.

Je n'étais tellement pas du genre à m'éponger les quenoeuils devant un bon film qu'enfant, puis adolescente, je me moquais de ma mère qui avait la larme facile.

Ça, c'était avant le 11 mars 2009. Avant d'être maman.

Depuis que Babou est entrée dans ma vie, c'est comme si un grand pan de sensibilité avait remplacé mon stoïcisme cinématographique. La moindre émotion portée à l'écran, je la ressens à la puissance mille. Quand, en plus d'être triste, l'histoire concerne un ou des enfants, là madame, les larmes se bousculent au portillon. Mon coeur se brise en milliards de miettes. Je me cache les yeux, me tords et me mords les mains.

C'est que dans chaque minois défait, dans chaque sanglot infantile, je vois le visage et les larmes de ma propre progéniture. Je suis incapable de ne pas imaginer ma poupette plongée au coeur de la tragédie. Et ça m'est carrément insupportable.

Ça me console que mon homme vive la même chose. On est beaux à voir, tous les deux, avec nos quatre yeux tuméfiés qui regardent défiler les génériques.

Ça doit être ça aussi, être parent.