vendredi 8 janvier 2010

La concubine en combines

J'aime beaucoup quand des visiteurs rebondissent à l'improviste sur mon tapis d'entrée. N'ai aucun problème, moi, à ouvrir ma porte toute grande à quiconque passe devant chez moi sans s'annoncer et s'y arrête.

Ceux qui me connaissent savent que c'est à leur risque et péril. Plus souvent qu'autrement, il règne comme une ambiance de restant de tempête dans la salle à manger, l'endroit où l'on s'installe pour placoter, mes invités-surprise et moi. Parfois aussi, de jolis minous de poussière roulent leur bosse sur le plancher, à travers les jouets de Babou.

Le lit dans notre chambre est souvent défait. Et, depuis que Babou a découvert le pouvoir attractif des tiroirs, il y a toujours des tas de petits vêtements qui traînent sur le sol de sa chambre. Bon, vous voyez le tableau, si vous venez chez nous pour voir si mon ménage tient plus qu'une demi-journée, pas la peine de vous déplacer car la réponse est malheureusement non. Et sommes toutes, je vis bien avec ça.

Toutefois, là où une certaine pudeur me saisit, c'est quand on me surprend dans mon accoutrement hivernal fétiche. La combine.

Depuis qu'on se les gèle et ce, jusqu'à l'arrivée des hirondelles, ne soyez pas surpris de me voir tout de chienne à Jacques vêtue si vous vous pointez par chez nous sans crier gare. J'arbore quasi quotidiennement l'hideux sous-vêtement long qui m'empêche de me transformer en Ice Pack quand je sors prendre l'air avec mon Babou.

Même mon homme, qui est capable d'en prendre côté musée vestimentaire des horreurs, ne sait trop quoi penser de sa douce qui vaque joyeusement à ses tâches maternelles en Louis Garneau marine-moussu-qui-pochent-au-derrière. Il ne faut plus tellement avoir d'orgueil, direz-vous, pour oser se pavaner ainsi, même devant ses proches.

Eh bien vous n'avez pas tout à fait tort. Ce à quoi je vous répondrai que du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé le port controversé de la combine. Du haut de mes 3 ou 4 ans, photos à l'appui, je passais la moitié de mes hivers en "cannessons".

Ceci étant dit, je suis, comme qui dirait, capable du pire et du meilleur en matière de fringues. Depuis qu'on me verse des prestations de RQAP, c'est vrai, je bats des records, car à mon avis rien n'éponge mieux un régurgit et une flaque de salive qu'un polar moche et trop grand.

Au lieu de faire tout un plat de mon discutable accoutrement, l'homme de la maison et moi avons choisi de tourner le tout à la dérision. Je suis désormais sa concubine en combines.

Fin du coming out de linge laitte.

Que ceux qui n'ont pas une seule loque défraîchie, un seul haillon dans lequel ils aiment se réfugier par temps froid me jettent la première pierre.

lundi 4 janvier 2010

Bilan, réflexions, résolutions

Bien que notre temps des fêtes fut, je le répète, relativement paisible, simple et reposant, force est d'admettre que reprendre la vie normale nous fera à tous les trois le plus grand bien. Soupe aux légumes et pelletage de cour à l'appui.

D'abord, mon homme et moi avons encore cette année évité de justesse le diabète de type 2. Fidèles à nous-mêmes, nous avons presque chaque jour cédé au harcèlement des chocolats, beignes, sucre à la crème, galettes à la mélasse, doigts de dame, tartes au sucre-pommes-érable-dattes, rochers à la guimauve, jelly beans, jujubes et tout autre cauchemar du Guide alimentaire canadien. Heureusement que nous maintenons le cap sur la santé les onze autres mois de l'année, car notre dentiste pourrait aisément prendre sa retraite à 32 ans si tel était notre style de vie quotidien...

L'étoile du match revient cette année à notre belle Babou. Babou, qui, je le précise, a appris à faire ses nuits et ses siestes toute seule à peine 2-3 semaines avant les grands bouleversements du temps de fêtes. Cette merveilleuse enfant nous a, en général, agréablement surprise en faisant de très bonnes nuits et des siestes plutôt réussies même ailleurs que chez nous. Tout cela en perçant deux nouvelles dents et en ayant attrapé le même rhube que son papa. Bon, il y a certainement eu au moins deux nuits où je l'aurais vendue à rabais au Boxing Day, mais compte tenu des circonstances, elle a relevé le défi haut la main!

À l'aube de 2010, je me laisse donc aller à ce petit bilan d'une année passée au fast forward :

-Ciel, 2009 est-elle déjà derrière nous!?

-Il y a un an, j'avais des papillons dans le ventre en pensant au 15 mars. Cette année, le papillon finalement né le 11 mars se promène à quatre pattes, a six dents et possède les plus beaux yeux de l'univers. Après ma dernière contraction, j'ai cligné des yeux et déjà, ma petite fille a presque 10 mois. Affolant.

-Ce faisant, je me surprends chaque jour en tant que maman. Mot qui résonne bougrement bien dans mes oreilles, ceci dit. J'étais, à pareille date l'an dernier, absolument incapable de me projeter dans mon futur rôle matriarcal. Pas trop mal pour une débutante, avoué-je humblement.

-Quelqu'un connaît le truc pour avoir de belles plantes d'intérieur ET un beau bébé propre, épanoui, bien nourri et en santé? La liste des décès et des amputations s'allonge tristement ici...

-Mon couple se porte à merveille. La venue du petit Jésus-Babou parmi nous a tricoté des mailles encore plus serrées entre son papa et moi. Perspective réjouissante! Puisse l'année qui s'en vient continuer ainsi!

-Je n'ai pas encore trouvé de garderie. Pardon, je devrais plutôt dire : je n'ai pas encore CHERCHÉ de garderie. Un emploi intéressant pourrait débloquer pour moi début mars. Remous, interrogations, anticipation. À suivre.

-Les rénos n'ont pas avancé d'une miette pendant tout le temps des fêtes. Notre cave, pas tout à fait terminée d'isolée, est une véritable passoire à air frette. Un morceau de robot pour les deux maîtres en environnement que nous sommes.

-Le logement en haut de notre duplex est encore vacant. Partagés sommes-nous entre la jouissance paisible des lieux et l'hypothèque franchement salée que nous assumons seuls. À qui la chance (personnes saines d'esprit, manifestez vous!).

-En 2009, j'ai dit adieu à la myopie, j'ai réglé plusieurs dossiers latents qui me chicotaient psychologiquement, et, la veine, je n'ai jamais été aussi mince. Contre toute attente, la maternité me réservait d'agréables surprises sur le plan physique. Yé!

-Peut-être est-ce le fait de ne pas avoir travaillé depuis décembre 2008, mais la diplômée en rédaction que je suis fait d'atroces erreurs de français et doit tout relire quatre fois ce qu'elle écrit pour ne pas crever de honte.

-En 2007, j'amorçais la rédaction d'un essai. Ma résolution était donc fort à propos : cesser la procrastination. Trois ans plus tard, je me donne encore environ 9/10. C'est la seule résolution que j'ai prise dans ma vie. Ça peut paraître peu ambitieux, mais au moins, je la respecte!

Une heureuse année je nous souhaite!