mercredi 24 février 2010

Le dilemme du gâteau d'anniversaire

Bientôt, notre superbe Babou célébrera sa première année d'existence. Pas croyable d'être déjà rendu là, mais bon, ça, je le répète à qui veut l'entendre à chaque fois que le soleil se lève sur nos vies.

Or depuis quelques semaines, je tergiverse sur le choix de son tout premier gâteau.

Si je décide d'emboîter le pas à la tradition populaire, je lui concocte le nec plus ultra de la cochonceté : un gros gâteau au chocolat embourbé d'un déluge de glaçage aussi sucré que succulent.

Si j'écoute ma conscience judéo-chrétienne et guide-alimentaire-canadienne, je lui fais un pauvre muffin rassis au son-banane. Peut-être dattes. Sans glaçage. Sec. Fade. Triste à mourir.

Mais existe aussi le compromis : un gâteau aux carottes, glacé au fromage à la crème.

Personnellement, je n'ai jamais été du type gros chocolat débile. Plutôt gâteau blanc, glaçage blanc. Vanille quoi. Et bébé, chez nous, on avait droit à un Joe Louis surmonté d'une chandelle. C'était cute, compact et pas salissant. Mais j'ai pas envie de ça pour Babou.

Du côté du papa de Babou, n'importe quoi est bienvenu. Chocolat, vanille, banane, caramel, carottes, glaçage, crème glacée, crème fouettée, sirop de sucre à la crème chaud, pas de glaçage, muffin, tarte, biscuit géant, carré au dattes, sorbet, bref, tout ce qui est sucré, gras, et qui entre dans la catégorie des desserts peut être prétexte à rugir de bonheur en se bourrant la face.

Ça a donné un petit Babou mitoyen, qui aime pas mal tout. Mais qui n'a pas encore croqué la pomme (lire : mangé du gros sucrage sale).

Je crois que le combo carottes/philadelphia sera parfait pour notre petit Babou de paille, notre petit Babou de blé.

À suivre!

lundi 22 février 2010

Spam'êlant

Vous excuserez le médiocre jeux de mot, mais inspirée par mon amie Wi, j'ai également ajouté un filtre à commentaires.

Comprenez, j'en avions ras la soupière de recevoir des paragraphes entiers de "zw¬¬¢£@£²³³¼" et autres simagrées issues de la quatrième dimension.

En espérant ne pas vous décourager de me laisser vos commentaires et impressions.

Cyber-chassemoustiquement vôtre,

Truly yours (j'ai un faible pour c'te tournure)

Élisou

vendredi 19 février 2010

Jell-O vert, coco Cadbury et autres blessures infantiles

Dans l'ancien temps (lire, quand mon père était petit, années 40 et quelques), la tradition voulait que les enfants passent les derniers à table lors de rassemblements familiaux. Du moins dans sa famille à lui.

Les personnes âgées avaient droit au premier choix, puis les adultes et finalement, la marmaille. Je ne peux m'empêcher de trouver ça complètement, mais alors là terriblement stupide. Juste à voir l'attitude de Babou quand elle doit patienter 22 secondes, le temps de réchauffer son plat, je me dis que ce devait être infernal de faire se languir quoi, 20 ou 30 bambinos pour le simple principe hiérarchique d'usage à l'époque. Et par surcroît, cette tradition douteuse a perduré jusqu'à ma tendre enfance. Conséquemment, j'en ai aussi été victime...

Toujours est-il que lors d'un de ces banquets arriva un événement qui marqua mon père à jamais. Sur la table des desserts, un bol de Jell'O vert. Lui qui ne connaissait alors que les versions rouge ou orange en a été renversé (mon père, pas le Jell'O). Il fallait qu'il y goûte là, maintenant.

Passent d'abord les papis et mamies. Puis les parents, oncles, tantes et autres grandes personnes. À chaque fois, le pauvre bol de Jell'O vert se vidait à une vitesse inquiétante. Mon père eut beau invoquer tous les saints du ciel pour avoir droit à une part, si infime soit-elle, évidemment, rendu au tour des gamins, c'en était finito banana du Jell'O vert. Plus une satanée trace dans le bol. Déception, consternation, désillusion pour mon papa. Depuis ce jour, chaque fois qu'il a à choisir la couleur d'un bonbon, d'un suçon, d'un jujube, devinez sur quelle couleur/saveur il jette son dévolu...

Vous allez me dire qu'il y pire drame dans une vie. J'allais justement enchaîner avec ma propre déviance issue d'une aussi terrible déception de jeunesse.

La coupable : ma mère. Qui n'a jamais, je dis bien, jamais voulu m'acheter le moindre oeuf fondant Cadbury. JAMAIS! Dès la fin janvier, la télé nous mitraillait de petit lapin qui pond des cocos en chocolat, sur un air subliminal de danse des canards. Eh bien rien à faire, pas moyen de goûter à ces /$%!|!"/ d'oeufs fondants.

C'est dire si je suis rentrée à tombeau ouvert dans le rack à cocos fondants à mon arrivée au Cégep, début de ma vie en appartement.

Presque 15 ans plus tard, chaque année, je m'inflige ce traitement printanier en guise d'anti-carême. Mon carême à moi a duré 18 ans. 18 calendriers sans oeufs fondants.

Le pire étant que la chose est sucrée à lever le coeur.

On panse comme on le peut ses blessures d'enfance...

vendredi 12 février 2010

Une fée de logis qui porte la barbe : pourquoi pas?!

Je retourne au boulot dans deux semaines, après un long et extraordinaire arrêt de plus d'un an, pour la plus belle cause qui soit : Babou.

J'ai l'air zen comme ça, mais ce fait résulte d'un tiraillement, que dire, d'une valse-hésitation qui aura duré plus de deux mois. Y retourné-je ou pas? Garderie, oui ou merde? Maman à la maison? Travailleuse à temps partiel? Contractuelle? Garderie à deux jours semaine?

Aucune de ces réponses. Finalement, c'est Papa qui sera maintenant préposé au fourneau, au ménage, au lavage, au changement de couches, aux comptines pré et post siestes, aux collations am/pm, aux promenades de fin de journée, à l'épicerie, au pelletage de cour. Préposé à la vie familiale quoi!

Dans deux semaines, c'est maman qui donnera le petit bain de Babou. Qui franchira la porte à 8 h le matin, le coeur gros et fébrile, pour ne revenir que vers 17 h. Qui regardera avec un brin d'envie la complicité naissante entre un père et sa fillette.

L'entreprise où travaille le papa de Babou est d'une souplesse inespérée : un congé sans solde de six mois accordé avec enthousiasme (je répète, avec ENTHOUSIASME!) nous aura finalement permis de trancher pour ce chemin si peu fréquenté.

Papa ira bientôt prendre des marches avec mes copines encore en congé de maternité. Il m'appellera au travail pour me demander où sont les mitaines de Babou. Si elle peut maintenant manger des oeufs entiers. S'il est normal qu'elle ne veule pas dormir plus de 30 minutes le matin. Si on peut lui donner du Tempra si on pense qu'elle souffre du dentier.

Ça va me manquer, ce quotidien paisible mais accaparant. Répétitif, mais tout de même si valorisant. D'un autre côté, je suis heureuse de retrouver un défi intellectuel et une vie sociale plus effervescente.

C'est décidé : je retourne au boulot. J'ai l'esprit tranquille, c'est papa qui veillera au grain.

mercredi 10 février 2010

Larmes de cinéphile

Je ne pleure pas facilement devant un film. Ou peut-être devrais-je plutôt dire, avant, je ne pleurais pas facilement au cinoche ou dans mon salon.

Bah si, les scènes cultes m'ont fait tordre quelques mouchoirs. L'enterrement de Cléo, dans la Guerre des tuques, la détresse de Ponette qui essaie de déterrer la tombe de sa maman. Et si vous voulez vraiment, immanquablement me voir m'effondrer de chagrin, assoyez-moi devant Cinéma Paradiso, et je vous sanglote ça a mari usque ad mare. Les classiques quoi.

Je n'étais tellement pas du genre à m'éponger les quenoeuils devant un bon film qu'enfant, puis adolescente, je me moquais de ma mère qui avait la larme facile.

Ça, c'était avant le 11 mars 2009. Avant d'être maman.

Depuis que Babou est entrée dans ma vie, c'est comme si un grand pan de sensibilité avait remplacé mon stoïcisme cinématographique. La moindre émotion portée à l'écran, je la ressens à la puissance mille. Quand, en plus d'être triste, l'histoire concerne un ou des enfants, là madame, les larmes se bousculent au portillon. Mon coeur se brise en milliards de miettes. Je me cache les yeux, me tords et me mords les mains.

C'est que dans chaque minois défait, dans chaque sanglot infantile, je vois le visage et les larmes de ma propre progéniture. Je suis incapable de ne pas imaginer ma poupette plongée au coeur de la tragédie. Et ça m'est carrément insupportable.

Ça me console que mon homme vive la même chose. On est beaux à voir, tous les deux, avec nos quatre yeux tuméfiés qui regardent défiler les génériques.

Ça doit être ça aussi, être parent.

lundi 8 février 2010

Ne m'aidez surtout pas, monsieur!

Samedi était une bien mauvaise journée pour se rendre compte que mon homme avait perdu son permis de conduire. Par chance, il y a CAA. Malheureusement, la moitié de la ville était au CAA ce dernier samedi avant-midi.

Topo : mauvaise nuit pour Babou, réveil bieeeeeeeen avant le chant du coq. Je dois presque me concentrer pour me rappeler comment respirer. Bref, un samedi matin nul.

On décide quand même d'aller chercher cet enfoiré de permis de conduire temporaire. Habille Babou, attache Babou dans l'auto. Je conduis. Monsieur rouspète parce que je ne conduis pas comme lui. Respiration profonde de la conductrice.

Arrive au CAA. Détache Babou, entre dans le bureau, ou plutôt, essaie de frayer un chemin dans la foule, on se croirait au Centre Bell un soir de Céline Dion (même si ma foi, je n'y jamais mis les pieds, j'imagine que ça doit ressembler à ça!).

Constatant la cohue, je décide de rebrousser chemin et d'aller fouiner dans la boutique pour enfants de l'autre côté de la rue.

Deux hommes d'âge semi-mûr se rencontrent au même moment, devant la sortie évidemment. "Ah bon, tu vas faire un autre beau voyage, hahaha, blablabla". Toujours devant la porte sont-ils.

Dans mes bras :
-une immense sacoche qui me glisse sur l'épaule
-un bébé rembourré dans un habit d'hiver dans lequel elle a trop chaud

Dans ma bouche :
-une branche de mes lunettes fumées
-quelques jurons

Dans ma face :
- un pas de sourire

Et ça jase, et ça reste devant la porte, ignorant ma détresse. Je leur fonce presque dessus pour qu'ils se tassent, ce que l'un deux finit par faire. Pendant une demi-seconde, j'ai cru qu'après s'être finalement enlevé de mon chemin, le gentil monsieur attentionné m'ouvrirait la porte.

Non, finalement. Je me suis dépêtrée toute seule. Quand je suis revenue de la boutique d'en face, z'étaient encore là à jacasser. Et ne m'ont pas plus ouvert la porte.

Bonyenne, je vais commencer à me prendre pour la femme invisible!

Une question demeure. Courtoisie, où étais-tu en ce samedi matin, certes nul, mais durant lequel j'aurais tant eu besoin de toi?

PS / Au moment du drame, je portais une tuque pour cacher ma chevelure hirsute, un manteau d'hiver doudoune noir rendu blanc d'avoir frotté sur l'auto affreusement sale qui est la nôtre. Les bras pleins de bébé et de trousse de survie de maman, l'oeil cerné des mauvais jours. Une autre question se pose donc : si j'avais plutôt été en bikini, les deux bras chargés de gentils punchs tropicaux, ces honnêtes citoyens m'aurait-il davantage cédé le passage?