J'ai choisi, pour mes deux grossesses, de ne pas connaître à l'avance le sexe de mon enfant. Je savais sans l'avoir vécu que je mériterais une surprise d'une telle ampleur après l'accouchement. Et je n'avais pas tort, car me voilà qui réitère pour ce deuxième bébé.
Parce qu'on n'en connaît pas le genre, certains pensent peut-être qu'on se complique la vie pour dresser la liste, puis choisir ce prénom qui nous plaira pour toujours. Eh bien même pas.
J'ai une théorie à ce sujet. J'ai l'impression que le prénom qui sied le mieux à notre enfant nous choisit, et ça n'a rien d'ésotérique. Pas plus que d'entrer dans une librairie et de faire un face à face avec LE livre qu'on a besoin de lire à ce moment précis de notre existence.
J'ai une anecdote à ce sujet, vécue pendant ma première grossesse.
Le papa de Babou est, disons-le, assez catégorique dans ses préférences en matière de prénom. Malheureusement, la créativité, la recherche et le plaisir de comparer les prénoms ne font pas partir de sa liste de tâches ménagères (sommes toutes très très bien garnie, loin de moi l'idée de me plaindre à ce sujet).
Toujours est-il que dans ce bateau, c'est toujours moi qui rame. Propose ceci. Suggère cela. Tout est refusé en bloc, ou presque.
Nous avons trouvé le prénom masculin potentiel de Bb1 en allant acheter le deuxième test de grossesse, au jour 2 de retard de mes règles. Nous marchions dans la rue puis BANG!, ce prénom est sorti de nulle part, m'est apparu dans la tête et monsieur a approuvé, conquis lui aussi. Après ça, plus question de lui proposer autre chose. C'était LE prénom.
Que nous aimions tant et si bien que nous le recyclons pour Bb2, si jamais la tornade qui me ravage la cage thoracique depuis plusieurs semaines s'avère être un petit coquin masculin.
Pour trouver le prénom de Babou, ce fut un peu plus long et fastidieux. Au bout de quoi, 12, 15, 19 semaines de grossesse, nous hésitions encore entre deux ou trois prénoms pour petite fille. J'en avais bien proposé deux ou trois centaines, quasiment toutes repoussées du revers de la main.
Puis un jour où nous étions sur le lit (je me souviens que j'étais couchée sur le ventre, donc je ne devais pas avoir encore le bedon trop rond), deuxième BANG! Un prénom de fille que je n'avais jamais entendu nulle part m'est sorti de la bouche. A plu instantanément à mon difficile conjoint. Affaire classée. Nous étions en amour avec nos deux prénoms, nous étions prêts à accueillir autant une fille qu'un garçon!
Quelques semaines après l'accouchement, ma mère m'a raconté cette anecdote. Ma fille porte en fait le prénom de la cousine propre de ma mère, une dame maintenant octogénaire, dont je n'avais jamais entendu parler. Voyant que sa petite-fille portait le prénom de sa cousine, ma mère l'a téléphonée quelques temps après l'arrivée de Babou pour l'en informer, pour le plaisir, et surtout pour prendre de ses nouvelles. Elles ne s'étaient pas parlé depuis des dizaines et des dizaines d'années!
Cette dame lui a alors confié qu'elle allait, quelque part dans les années soixante, remonter les oreillers de son mari alors hospitalisé, et faisait quotidiennement un petit crochet par la chambre de mon grand-père, son oncle, admis au même moment dans le même hôpital.
Le jour de la sortie d'hôpital de son mari, la cousine de ma mère est passée voir mon grand-père. Lui a parlé, l'a réconforté et ne le trouvant pas bien, lui a dit qu'elle irait avertir l'équipe de garde de son état. Il lui a répondu : "R-A, je vais penser à toi quand je serai au ciel".
Elle est partie inquiète en avertissant le personnel de l'hosto que mon grand-père semblait mal. Quand ils sont allés le voir pour vérifier son état, mon grand-père n'y était déjà plus.
On me l'a toujours décrit comme un homme formidable, chaleureux, engagé, bon vivant, a-d-o-r-a-n-t les petits enfants. Décédé bien trop tôt, à 68 ans, à une époque où les pontages n'étaient pas encore tellement d'usage. Bien qu'il ait quitté ce monde 5 ans avant ma naissance, il m'a toujours réellement manquée. J'aurais tellement aimé le connaître!
J'aime à penser que c'est lui, du haut de sa bonne étoile, qui m'a soufflée dans le coeur le prénom si doux de son arrière-petite-fille.
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1 commentaire:
Même si je connaissais déjà cette histoire, je la trouve aussi touchante que la première fois. C'est drôle ces communications "ésotériques" ou ces coïncidences d'esprit. Je pense te l'avoir déjà compté, ma grand-mère (de qui j'étais vraiment très proche) a été dans un coma pendant quelques semaines et la famille se faisait dire qu'elle allait mourir d'une heure à l'autre ce qui n'arrivait pas. Ils ont contacté tous ses enfants pour qu'elle les voient, elle s'est réveillée pour chacun, mais ne mourrait toujours pas. Ma mère s'est alors mise à dire haut et fort dans sa chambre qu'elle ne pouvait communiquer avec moi puisque j'étais dans un village perdu en Grèce (tsé l'été après le BIC?)... finalement ma grand-mère m'a attendu à sa manière puisqu'elle est morte le jour de mon anniversaire, plus d'une semaine après avoir vu son dernier enfant.
Autre coïncidence... je me suis réveillée cette nuit avec un billet en tête sur connaître ou pas le sexe du bébé in utero.
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