À ma première grossesse, je n’étais pas tellement à l’aise avec l’idée de parler à ma bedaine, lui faire écouter du Mozart, lui raconter des histoires et lui chanter des chansons. Je me trouvais ridicule de parler à voix haute, toute seule dans mon salon ou mon lit. Surtout que mon homme à l’époque travaillait à l’extérieur et que je passais mes semaines vraiment toute seule avec mon gros ventre.
Bref je lui parlais dans ma tête, à mon bébé. Je pensais à lui. Je me l’imaginais. Je me visualisais en l’allaitant, en me baladant en poussette, et me berçant dans le salon avec mon tout petit. Ça me déculpabilisait de ne pas être la maman super pro-stimuli-pré-natal.
Par contre, dès qu’elle est arrivée parmi nous, Babou a goûté à mon répertoire de chansons d’hier à aujourd’hui. Et quand je dis hier, c’est hier pas à peu près.
Je devais être en troisième année quand j’ai appris cet inoubliable hymne à la cabane à sucre, « La Fonte des neiges » ou quelque chose du genre. L’institutrice était ce genre de dame qui adooooorait les enfants, le bricolage, les promenades dans le bois, les biscuits, les marches main dans la main avec les petites filles dans la cour de récré, les autocollants au style un peu vieillot… et les chansons du terroir.
Elle-même et son mari avaient une cabane à sucre, alors c’est dire si c’est avec son cœur qu’elle nous a appris cette chanson. Tellement que plus de vingt ans plus tard, je la connais encore par cœur (faut dire, j’ai ce petit côté Grégory Charles/Rain Man en ce qui implique connaître des chansons pour toujours).
Alors je la chante à Babou, depuis qu’elle a ouvert les yeux sur notre monde. À tout propos, en toute occasion, je lui propose de chanter avec moi « La Fonte des neiges ». Et quelle ne fut pas ma surprise le jour où elle m’a montrée qu’elle la connaissait aussi!
Pour chaque phrase de la chanson, Babou dit le dernier mot ou syllabe, ça donne quelque chose à se rouler par terre :
Quand vient la fonte des nèèèzzzzzes
Chez tous nos bons habit’ aaaaaaaaaaaaaaaants
Les gens s’en vont en cort’ èèèèèze
C’est l’temps des sucres, c’est l’bon teeeeeeeeemmmmmmmmmmps
On voyage en grosse voit uuuuuuuuuuuuuuuure
Qu’importe la températ uuuuuuuuuuuuure
Pour s’réchauffer, on boit du laaaaaaaaaaiiiiiiiit (en vrai, c’est du thé mais comme Babou ne sait pas ce que c’est, elle a décidé de dire lait)…
Et ainsi de suite. C’était surtout beau de nous voir chanter ça à la canicule du début juillet, alors qu’on cherchait notre air du matin au soir!
Pour en revenir aux stimuli intra-utérins, j’ai décrété que BB2 commencerait déjà à partager avec sa grande sœur. Je fais à mon avis d’une pierre deux coups en divertissant ma belle Babou, car petit bébé a ainsi déjà droit à la longue liste de hits maternels et de duos mère-fille, aux comptines, aux épisodes de passe-partout et aux cris de joie issus des jeux de chatouilles et fou-rires.
Pas folle, la maman. Déjà en mode économie de temps!
lundi 2 août 2010
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