Babou n’est pas un bébé à suce. On a bien tenté, quelques semaines après sa naissance, de lui faire adopter le concept, alors qu’elle passait sa vie le nez enfoui dans mon corsage et que je ne voyais pas le bout de cette symbiose. Rien à faire : la chose lui ressortait de la bouche sitôt qu’elle entrait en contact avec celle-ci.
Ce qui a longtemps réconforté Babou, c’était mon petit doigt, qu’elle avait si souvent dans la bouche que je pensais en perdre mon ongle. Il était devenu tout sensible! Cette affection pour mon auriculaire s’est toutefois avérée passagère. Du jour au lendemain elle n’y trouva plus le moindre intérêt ni réconfort.
Babou n’était pas non plus un bébé à doudou. Bah, il a y avait bien cette couverture blanche en laine, qu’elle semblait priser un peu plus que les autres… je l’ai laissée faire, se rouler dedans à l’heure du dodo, pensant qu’elle devenait peu à peu son objet fétiche. Jusqu’à il y a quelques semaines, jour où j’ai trouvé d’où provenaient ces centaines, voire ces milliers de petites mousses blanches partout dans son lit et sur le plancher de sa chambre.
Après avoir observé son petit manège, j’ai découvert que lorsque je la couchais pour la sieste ou la nuit, Babou aimait arracher avec ses dents les petites moumousses de sa couverture de laine compressée. À un tel point qu’un beau samedi, en étendant le linge sur la corde, les petites mousses s’envolèrent comme si une tempête de neige s’était abattue sur le jardin en plein mois de juillet.
Aussi bien dire que je ne lui ai pas redonné ladite couverture. Et qu’elle ne s’en est jamais plainte. Pas une vraie doudou, donc.
Puis il y a aussi eu la gigoteuse (ou dormeuse, savez, ce sac de couchage à bretelles dans lequel on « zippe » le bébé pour le tenir au chaud même si aucune couverture ne résiste à son sommeil agité). Babou a pratiquement dormi dans une gigoteuse de sa naissance jusqu’aux grandes chaleurs de juillet. Si elle ne l’avait pas, pas moyen de la faire s’endormir, surtout pour les siestes. Puis quand la canicule s’est abattue sur nous, la gigoteuse a pris le chemin des oubliettes, et y est restée. Sans, encore une fois, le moindre traumatisme chez Babou.
Durant la difficile période où j’ai appris à Babou à s’endormir seule (lire : la laisser pleurer quelques temps, ça n’aura duré qu’un jour ou deux au final), j’aurais donné ciel et terre pour que ma fille ait une doudou, un toutou, une suce, n’importe quoi qui puisse la calmer et l’aider à trouver le sommeil sans pleurer. Mais c’est toute seule qu’elle y est finalement parvenue.
À son entrée à la garderie, comme Babou n’avait pour ainsi dire pas d’objet de réconfort, je lui ai envoyé une couverture quelconque et un des toutous avec lequel elle s’amusait parfois. Je me disais qu’à défaut de la réconforter en notre absence, ça lui rappellerait sa maison, son lit. Ses siestes n’étaient pas fabuleuses, mais je mettais ça sur le compte de l’adaptation, qui est normalement étalée sur quelques semaines.
Puis la garderie a fermé durant trois semaines, pour les vacances. Babou n’y est retournée que lundi dernier. Pendant les vacances, elle avait développé un intérêt croissant envers un de ses toutous – qui porte le nom très original de Beau Toutou. J’ai remarqué qu’elle avait particulièrement apprécié sa présence pendant la fin de semaine passée au chalet de mes parents. Surtout à l’heure du coucher. J’ai donc enjoint le papa de Babou d’envoyer Beau Toutou à la garderie et surtout, de grâce, de le ramener le soir.
Or depuis lundi, Babou ne fait pratiquement plus rien sans Beau Toutou. Sitôt arrivée de la garderie, elle le réclame. Elle l’amène partout avec elle. Pleure de détresse quand on lui enlève pour des raisons évidentes (laver les mains, manger).
Pour limiter les dégâts, on doit le déposer à proximité, ou à tout le moins dans son champ de vision, sinon la terre tremble. Il s’en est même fallu de peu pour que Beau Toutou ne prenne lui aussi son petit bain l’autre soir. Je l’ai attrapé au vol et ai eu droit à une belle crise d’angoisse que j’ai mis de longues minutes à calmer, à force de plouf! dans l’eau! avec les poissons en caoutchouc et de bonnes blagues de maman.
Finalement, à 17 mois, ma fille a soudainement un objet de réconfort. J’imagine que c’est sa façon à elle de se sentir mieux pendant les journées à la garderie, sans son papa.
Autant je m’en réjouis, autant je ne sais pas trop comment réagir. Dois-je limiter l’accès à Beau Toutou? Je ne crois pas. Mais ce coup de foudre va-t-il prendre de l’ampleur? Diminuer? Va-t-il falloir me battre avec Babou pour lui enlever Beau Toutou à l’heure du bain, tous les soirs, ou aux repas?
Vous qui avez vécu ou vivez la même chose, que faites-vous?
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3 commentaires:
Voilà une enfant qui a un développement sain et harmonieux, tel que décrit dans mes livres de développement de l'enfant de Petite enfance et Famille de l' udm (mais oui, j'ai fait ce cours-là!). Elle sait ce qu'elle fait cette petite, fiez-vous à elle, Toutou est là parce qu'elle en a besoin. Comme elle est intelligente, expliquez-lui que Toutou ne peut pas aller dans le bain avec elle parce qu'il est en peluche, mais ne pourrait-il pas avoir un petit siège qui lui serait réservé pour regarder la petite prendre son bain? Quand elle n'en aura plus besoin, Toutou disparaîtra. C'est sain ces objets de réconfort. Mignon en plus.
Bonjour
j'aimerais beaucoup vous contacter, pourriez vous m'écrire via mon adresse mail s'il vous plait ?
Merci
Bien cordialement
Lydie
lpadilla@nvisolutions.com
C'est mignon comme histoire! B. a lui aussi un toutou préféré (qui a lui-même nommé toutou... donc pas plus original) avec lequel il dort la nuit et apporte dans notre lit au matin, par contre il arrive très bien à dormir sans à la garderie et lorsqu'il s'endort chez ses grands-parents.
Une de mes cousine a longtemps trainé son ourson partout, il était tellement usé et son cou avait allongé de beaucoup puisqu'elle le prenait toujours par cette partie de son anatomie, puis un jour elle l'a oublié (il est toujours chez elle, et toujours aussi magané, mais elle n'en a plus besoin). Je pense que le temps fait les choses, si tu veux accélérer le processus, tu pourrais (un de ces 4) l'oublier à la maison pendant qu'elle est à la garderie et voir comment les choses se passent... ou simplement laisser faire la nature, au pire c'est son chum à 15 ans qui va lui dire "c'est Beau toutou ou c'est moi!"
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