Elle n'y va pas chaque jour. En fait, je l'envoie en général 3 ou 4 fois par semaine. Parfois 5 aussi! Pourquoi?
Parce que je paye sa place de toute façon? Oui, il y a un peu de ça.
Parce que je veux qu'elle socialise? Qu'elle apprenne le partage, l'attente, la résolution de conflit ailleurs que sous mon aile? Oui, bien entendu.
Parce que je veux qu'elle apprenne par l'exemple de ses pairs? Certes, mille fois oui. Car c'est au contact de ses amis de garderie que Babou a appris (tout dernièrement) à boire au « verre de grande personne » et à remonter ses pantalons toute seule. J'applaudis cet encouragement à l'autonomie dont font preuve quotidiennement les éducateurs de ma puce.
Parce que je souhaite qu'elle se forge un système immunitaire béton? Bah, non. Je ne crois pas que ma fille doive attraper 12 rhumes et 6 gastro par année pour être pétante de santé plus tard. À mon avis, moins on est malade, moins on est malade. Et moins Babou est malade, moins le sommes-nous par ricochet!
En vérité, si Babou continue de fréquenter régulièrement son service de garde en milieu familial, c'est pour laisser un peu de place à Petit Frère.
À ma plus grande surprise, quand je suis seule avec mes deux oisillons, ma grande m'accapare davantage que mon poupon. Passé les premières semaines de vie de Petit Frère, durant lesquelles j'allaitais une heure sur deux et passais la moitié de mes jours et de mes nuits à le réconforter pendant ses coliques, c'est Babou qui a pris le plancher.
« Maman! Lire un beau livre! » « Encore une histoire, maman! » « Maman, jouer dehors avec mon râteau et ma pelle-toute-petite! Non! Pas rentrer tout de suite!» « Maman, regarder un beau passe-partout avec des amandes et un verre d'eau! » « Maman, j'ai envie de pipi! »
« Maman, je veux dessiner avec mes crayons de Tatie-Marraine! »
Tel est l'humble aperçu d'une demie journée dans la vie de Babou.
Petit Frère dans tout ça? C'est le bon diable qui flotte doucement dans le sillon du cyclone Babou. Le bon public qui entend à rire, les yeux écarquillés d'émerveillement devant les pirouettes et comptines de la petite coquine. La bonne pâte qui patiente pendant que l'autre fait courir maman à gauche et à droite. Toujours prêt à céder sa place pour les priorités numéro 1 de Madame Chose.
Quand même, je sais quand la remettre à sa place, ma petite grimace. Si je ne m'objectais jamais devant les mille et une commandes de Babou, mon fils passerait toujours bon dernier, le pauvre! C'est pourquoi je répète si souvent à ma fille « Chacun son tour, les amis! » ou encore « Pas tout de suite, maman est occupée! »
Pour toutes ces raisons, oui, j'envoie et j'enverrai encore Babou à la garderie pendant mon congé de maternité, ne serait-ce que pour que ce petit ait au moins la moitié de l'attention dont sa grande soeur a bénéficié depuis le jour béni de sa naissance.
Il le mérite bien, mon poussin.
3 commentaires:
Ouf! C'est vrai que ce n'est pas facile, donner de l'attention à chacun. Je peux comprendre ce besoin que tu as de donner de l'attention exclusive à ton petit dernier. En même temps, une famille avec plusieurs enfants, c'est ça! Babou doit s'habituer et l'accepter.
Ici, comme mes deux premiers sont venus en paire, ils n'ont jamais pu avoir l'attention exclusive de leur maman. Ils vivent autre chose, en étant un duo incroyable. Quant à mon dernier, il aura toute mon attention lorsque les deux autres iront à l'école!
C'est comme ça, c'est la vie. Étant moi-même la dernière de quatre enfants, j'ai bien sûr eu rarement l'attention exclusive de mes parents quand j'étais toute petite. Par contre, plus les grands ont vieilli et gagné en autonomie, j'ai pu bénéficier de beaux moments avec ma maman à la maison. J'en garde de très bons souvenirs.
Ne te sens pas coupable d'envoyer ta puce à la garderie. Il y a plein de gens qui font comme toi. En même temps, ne t'en fais pas trop pour ton petit bonhomme qui s'en sortira tout de même très bien! :-D
Je te comprends, je me pose un peu la même question avec mon garçon à la garderie en ce moment et le 2e au fourneau... je me demande comment je vais fonctionner à l'arrivée du petit dernier. Mon fils qui aura presque 2 ans continuera-t-il d'aller à la garderie ? Tu as raison, c'est vrai qu'il demande beaucoup d'attention... Je pense qu'il ne faut pas trop que nous focusions là-dessus. Se réserver quelques jours avec le nouveau-né est légitime !
Anne-Lise : je suis aussi la quatrième chez moi, donc je ne me souviens pas avoir eu ma maman assise par terre à côté de moi pour empiler des blocs (et elle pourrait confirmer ne l'avoir jamais fait, on la comprend!).
Et plus je réfléchis, plus je me dis que mon fils a de la chance d'avoir l'attention partagée de sa maman, certes, mais aussi, le petit clown de deux ans qui sautille, babille et s'évertue à côté de lui. C'est un privilège pour lui d'avoir la compagnie d'un autre enfant, ce que ma puce n'a pas eu au même âge!
Éloclément : par expérience, les premières semaines de vie de Petit Frère, nous avons continué la routine de garderie de Babou. Ne serait-ce que pour limiter les bouleversements, et pour prendre le temps de souffler. Ce n'était pas plus drôle pour elle à la maison avec une maman épuisée toujours assise pour allaiter. Avec mes deux jeunes enfants, j'ai tout récemment appris que pour prendre soin des autres, il faut d'abord penser à soi. Et pour moi, cela signifiait d'envoyer ma grande à la garderie pour m'acclimater à mon nouveau bébé. Maintenant, quand j'ai les deux avec moi, je passe de très bonnes journées et quoique très occupée, je m'en sors plutôt bien!
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