Quand on ne va plus à l’école, qu’on est en couple depuis longtemps, qu’on ne sort plus dans le monde (à part à l’épicerie-pharmacie) et qu’on a un boulot stable, les occasions de rencontres se font de plus en plus rare.
De chaque étape de ma vie, j’ai conservé de précieuses amitiés. Secondaire, cégep, université, stage ici, voyage là, boulot ici, contrat là. J’ai cependant, au fil des ans, de moins en moins de coups de foudre amical. De toute façon, maintenir son réseau, voir tout le monde, s’enquérir de chacun, est plus compliqué quand on a bébé-amoureux-maison-boulot. Triste réalité avec laquelle je vis plutôt bien.
C’est quand j’ai eu Babou que j’ai réalisé que malgré mon réseau assez bien garni, je me retrouvais pas mal toute seule avec mon RQAP, mon allaitement et mes promenades en poussette. Je me suis donc rendue tout bonnement à une rencontre de la Ligue La Leche. D’autres mamans dans ma situation s’y trouveraient sûrement!
Je ne m’étais pas trompée. Nous étions trois ou quatre avec des bébés d’environ un mois. Immédiatement à ma gauche, la maman du petit V., né quatre jours après Babou. J’avais remarqué sa jolie petite couverture rayée blanche, bleue et verte. Mes observations s’étaient arrêtées là, car cette pauvre maman avait dû passer la totalité de la rencontre à consoler son mini dans le corridor, et je n’avais pu faire autrement que de compatir.
Quelques temps plus tard, je me rends à la clinique Bébé trucs. Dans la cabine de la foutue machine à ticket de stationnement se trouve une maman, qui a visiblement du mal à obtenir son ticket. En l’observant, je remarque la même petite couverture rayée blanche-bleue-verte, aperçue à la rencontre La Leche.
J’aide alors la maman avec son paiement capricieux, on échange deux ou trois mots et nous entrons chacune de notre côté avec nos rejetons respectifs. Après avoir pesé et mesuré nos petits, nous échangeons cette fois un regard, puis parlons un peu de nos bébés. Spontanément, je lui propose de lui donner mon numéro de téléphone. Un sourire illumine alors son visage. Elle est nouvelle dans ma ville, ne connaît personne et aimerait avoir une copine de marche en poussette. JOIE! Nous échangeons donc nos noms et de petits bouts de papier avec nos numéros. Elle s’appelle I.
Quelques temps passent encore sans que l’on s’appelle. Puis un jour, lors d’une promenade en poussette, nous tombons encore une fois par hasard face à face. Épatées, nous convenons de nous appeler et de prévoir une activité ensemble. Nous restons plantés à la porte d’un commerce pendant de longues minutes à parler de tout et à comparer nos nombreux points communs.
Son fils, le petit V., est né la date où je devais accoucher. Je suis partie de l’hôpital au moment où son fils était probablement en train d’y naître. Bien qu’elle ait été suivie par une toute autre équipe de médecins, c’est un de mes médecins qui a assisté son accouchement. Nous avons eu le même genre d’accouchement naturel. Nous consultions le même ostéopathe pour nos bébés. Les coïncidences ne finissaient plus de s’accumuler!
Nous nous sommes quittées ce jour là avec la conviction qu’une amitié spéciale nous attendait. À date, je n’ai pas été déçue. Nous avons presque réussi à nous voir chaque semaine durant nos congés. Nos enfants vivaient les mêmes étapes de développement en même temps. Nous avons aussi eu de bonnes conversations téléphoniques, remontant le moral de l’une, partageant la joie de l’autre.
Nos enfants, similaires pour la question difficile des siestes et des nuits, ont appris à faire dodo tout seul presque en même temps. Nous nous sommes encouragées dans cette période parfois très dure sur le cœur d’une mère.
Un soir où j’étais seule et que je mangeais un bol de pâte bien tranquille, mon amoureux étant parti à son party de Noël, j’ai reçu un courriel de mon amie, qui passait exactement la même soirée que moi. Bol de pâte, amoureux à son party de Noël, etc. Hallucinant.
Puis nous avons repris le boulot la même journée après un an de congé de maternité. Après avoir été à quelques garderies, son fils a finalement atterri dans la même que la fille d’une très bonne amie à moi, que je connais depuis le secondaire. Par pur hasard, I. avait même appelé cette amie à moi, sans savoir cette information, pour obtenir des références sur cette même garderie.
Le soir, un brin découragée de devoir changer encore son fils de garderie, elle me parlait de cette problématique, de cette maman à qui elle avait parlé et qui lui semblait être comme nous question valeurs parentales, et à force d’informations, je réalise que cette maman est nulle autre que mon amie M. Un autre lien qui nous unit, encore une fois.
Depuis que nous sommes retournées au boulot, nos rencontres sont plus espacées. Nous essayons de dîner ensemble à l’occasion, une fois par mois environ. Chaque fois, il n’y a pas une seconde de silence. Nous avons tant en commun, tant à nous raconter.
Il y a un mois, c’était mon anniversaire. Pour différentes raisons, cette journée a été très pénible pour moi cette année. Plusieurs tracas majeurs avaient entaché cette journée normalement agréable, de telle sorte que je n’étais même pas allée travailler. Dans l’après-midi, nous étions sortis magasiner en famille et à notre retour, une plante en fleurs m’attendait devant ma porte, avec un gentil mot de I. Cette petite attention avait illuminé ma journée grise, de façon si touchante, que les mots me manquaient.
C’est aujourd’hui l’anniversaire de mon amie I. Je cherchais depuis quelques jours quelque chose à lui offrir d’original, d’aussi délicat que le fut sa petite attention.
Chère I., je sais que tu aimes lire mes billets. Celui-là, je te le dédie. Il est pour toi, pour notre amitié, arrivée dans nos vies au moment où l’on s’y attendait le moins.
Merci d’être sur ma route!
Bon anniversaire xxx
lundi 7 juin 2010
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2 commentaires:
Chanceuses!
Riche amitié !
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