Bientôt, Babou prendra le chemin de la garderie. Graduellement, à raison de quelques heures par jour pendant tout l'été, notre toute petite mini croquette ira jouer avec des amis de sa grandeur et apprendra les rudiments de la vie sociale loin des yeux de son papa.
Je nous trouve incroyablement privilégiés de pouvoir ainsi amener doucement notre petite fille vers une nouvelle routine, sans nous et loin -- c'est relatif -- de la maison.
Pas (encore) de course folle le matin. Pas obligée d'y aller de 7 à 17 h. Et pas tous les jours si le coeur n'y est pas. Jusqu'au début septembre, ce sera de façon aléatoire que Babou ira se tirailler avec ses camarades pour avoir le même verre à bec ou pour manger avant les autres.
Qui plus est, je nous considère épouvantablement veinards d'avoir déniché ce milieu familial situé à trois rues (donc 5 minutes à pied) de la maison. Le truc à 7 $ par surcroît, sous la responsabilité d'UN éducateur. Donc, encore une fois, une transition douce pour Babou, qui passera de "journées avec papa" à "journée avec éducateur". Homme pour homme. Je trouve ça positif.
Babou vient d'avoir quinze mois. Je suis de retour au travail depuis trois mois, et son papa, à la maison avec elle depuis autant de temps. Il y a trois mois, la seule idée de savoir mon enfant à la garderie pendant que j'étais au boulot m'aurait été insupportable. Assez pour refuser l'offre qu'on m'avait faite.
Trois mois plus tard, je sens ma fillette prête à prendre un tout petit peu le large. Plus forte, plus affirmée, plus confiante en elle et en nous. Je sais qu'elle sait que nous serons toujours, toujours là pour elle.
En trois mois, elle a passé sans aucun problème une nuit et une journée complète sans nous (période durant laquelle nous avons relaxé tout en ne parlant que d'elle). À notre retour, elle était calme et contente de nous voir. Pas de cris, pas de rancune, pas d'insécurité.
Deux ou trois semaines plus tard, j'ai arrêté de l'allaiter. Encore une fois, tout s'est passé en douceur, mieux que tout ce que j'avais pu imaginer.
Toutes les fois que nous avons de la visite ou que nous allons chez des gens, Babou se fond dans le décor et fonce en toute confiance et curiosité à la découverte des nouvelles personnes ou des objets qu'elle ne connaît pas encore.
Quand nous avons visité la garderie qui bientôt l'accueillera, au bout de cinq minutes, Babou a tendu les bras à l'assistante (aussi conjointe) de son futur éducateur. Après quoi elle est partie seule et pleine d'enthousiasme semer le bordel dans la salle de jeu déserte. Toute seule.
Est-ce le fait d'avoir un peu coupé le cordon avec sa maman? Est-ce le fait d'être maintenant davantage avec papa? Je la sens plus "grande fille", plus prête à vivre des journées entières sans nous.
C'est peut-être un peu vilain de ma part, mais je suis terriblement heureuse de ne pas avoir à vivre l'odieux des premiers matins à la garderie. Bon, oui, je m'en ferai pour elle et serai pendue au téléphone à attendre des nouvelles de son papa dès qu'elle sera de retour à la maison, mais au moins, je n'aurai pas à lancer mon bébé dans les bras de l'éducateur, à m'enfuir pour aller sangloter tranquille dans la haie de cèdre et arriver au bureau les yeux tuméfiés d'invraisemblables allergies.
C'est son papa qui, dans deux semaines, ira la reconduire le matin à la garderie avec la gorge serrée et les yeux pleins écarquillés de je-fais-semblant-que-je-n'ai-pas-de-peine. Je ne peux m'empêcher d'être soulagée qu'on me dispense de cette tâche.
Ma petite fille grandit, et pour une fois, ma fierté de la voir s'épanouir fait la barbe à mon habituelle nostalgie.
Peut-être qu'après tout, en tant que maman, moi aussi je grandis...
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2 commentaires:
Je te sens tellement zen dans chaque étape de vie de ta petite Babou! C'est vraiment beau de lire ça. Ça respire l'amour, la confiance, la sécurité.
Vous êtes des parents en or! Il n'y a aucun doute!
Bravo pour avoir déniché cet endroit qui semble fantastique! Bonne et belle adaptation à ce nouveau rythme!
C'est gentil comme tout! Comme la plupart des parents, nous tentons d'offrir le meilleur de nous même à notre descendance.
Mais tu as raison, j'essaie toujours de maintenir une confiance absolue en l'avenir, en la vie. Je tiens ça de ma mère! Et j'espère contaminer positivement ma fille.
Ceci dit, nous sommes loins d'être parfaits et nous ne contrôlons rien. Nous espérons que l'entrée et la vie à la garderie se passera bien.
Si tout va mal? Si elle ne s'adaptais pas bien? Si rien n'est comme nous le pensions? Nous reverrons notre stratégie. De toute façon, dès novembre, je serai normalement de retour en congé de maternité.
Merci encore chère Anne-Lise!
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