mardi 19 octobre 2010

Un petit paquet de nerfs, vraiment?

Dans le confort ouaté de son aquarium utérin, Bb2, il va sans dire, s’en donne à cœur joie. À cause de l’emplacement du placenta, antérieur mais probablement sur le côté gauche (c’est ma théorie), je sens très très bien ses multiples mouvements, gymnastiques et étirements. Je sens ici un petit pied, là un petit genou, et là, tiens, une descente du coude dans la vessie.

Toutes ces sensations sont nouvelles pour moi, enfin, beaucoup plus définies que lors de ma première grossesse. Enceinte de Babou, j’avais aussi un placenta antérieur, mais fort probablement placé en bouclier sur la majeure partie de mon abdomen, de telle sorte que je ne la sentais pas autant se démener à bord du Maman Inn.

En tout cas, pas au point de finir par penser que je vais accoucher par le flanc droit à force d’y être rouée de coups. Et pas au point non plus d’avoir rêvé deux fois dans la même semaine que j’étais une espèce rare d’hybride femme-kangourou, et que mon bébé pas encore à terme pouvait me sortir par le ventre à sa guise pour me faire des coucous, puis retourner bien au chaud.

Quand je fais part de cette activité fœtale intense, on me dit toujours « attache ta tuque, celui-là, il va en déplacer, de l’air ». J’ai un malaise avec cette affirmation.

À ma première grossesse, je dois l’avouer, je faisais mes prières pour que mon bébé soit calme et paisible. La génétique paternelle étant, on me l’avait si souvent dit, à l’opposé de ce que je souhaitais pour mon propre enfant. Alimentant ainsi mes nombreuses craintes d’avoir engendré avec l’Homme (un ex-monstre), un enfant terrible dont l’hyperactivité n’a d’égale que le déficit d’attention.

Pour ajouter à mes angoisses, j’ai vécu une fin de première grossesse remplie de nervosité, de colère et d’incompréhension, émotions causées par la folle à lier qui habitait alors au-dessus de chez nous et qui nous empoisonnait jour et nuit l’existence. C’était à mon avis complètement fichu pour le bébé calme que j’espérais avoir, et par-dessus le marché, je me sentais coupable de transmettre ce cocktail d’émotions nocives à mon petit passager.

Et puis est née Babou. Plutôt éveillée, mais insécure, à voir son besoin intense d’être constamment en mouvement dans nos bras-porte-babou-poussette, tout sauf à un endroit immobile, froid ou non-humain.

Or en grandissant, Babou s’est avérée être une petite fille tout ce qu’il y a de plus standard, capable de courir et de crier en s’essayant au breakdance, mais aussi de passer une demi-heure à colorier, à lire ses « liiiiiiiiiiill » ou à préparer une soupe aux blocs et toutous. Ma fille n’a donc rien du monstre que j’avais appréhendé.

Je me demande donc jusqu’à quel point l’attitude et la génétique parentales sont déterminantes dans le caractère d’un enfant. Et aussi, jusqu’à quel point l’activité fœtale donne un aperçu de la personnalité du petit être en construction.

J’aime plutôt croire que dans mon ventre, Babou bougeait probablement autant que son cadet, mais que ses mouvements étaient simplement amortis par un immense coussin placentaire.

Je préfère imaginer que mon Bb2, conçu et porté neuf mois par une maman calme et zen parce que plus expérimentée, et surtout, partageant son duplex avec des locataires merveilleux, n’est pas cet épouvantable typhon diabolique qu’on me prédit chaque fois que ce poupon change de position dans son étroit cagibi.

À suivre, donc!

4 commentaires:

a dit...
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a dit...

Pour moi, cette deuxième grossesse est comme la tienne, un ti-pou qui bouge comme ce n'est pas possible (moi je pense sincèrement qu'il va me sortir par le nombril), tandis que Bobo était assez calme (outre ses hoquets fréquents, je le sentais peu) ce qu'il n'est plus du tout. Étrangement, on me prédit tout le contraire de toi: "un bébé qui bouge beaucoup in-utero ne peut qu'être calme une fois sorti du ventre". Bref, on verra bien qui de nous deux à les amis les plus clairvoyants!

Marie-Chroniqueuse a dit...

Pendant ma grossesse, j'ai vécu toutes les tempêtes sentimentales existantes. J'ai tellement pleuré et tellement ri, je vivais dans les montagnes russes des bonnes et des mauvaises nouvelles. On me disait de prendre ça "cool", de ne pas trop pleurer et de comprimer ma colère, afin de ne pas atteindre mon enfant.
J'ai capoté solide avec toute cette pression que je me mettais sur les épaules, face au futur "mauvais caractère" de mon bambin.
Résultat: X-Boy est on ne peut plus calme, zen et souriant. Zéro stress chez lui. Tout mon contraire et celui de son père! *quoique pour les sourires, on a ça dans le sang!*

Alors je te dis, respire. BB2 va être comme il veut être. Et comme vous saurez l'aimer tel qu'il est.

PS. Le seul mot qui fait rire X-Boy quand il a un orage dans le coeur, c'est "Boîte à clous"! Merci de l'inspiration. (Que diable ça les fait autant marrer, nos gamins, cette expression???)

Bisous xxx

Élisou a dit...

Tu as tellement raison X-Mom, de toute façon on les prend comme ils sont et on les aime de tout notre coeur!

Alors promis, je respire (autant que mon diaphragme comprimé et mes côtes renfoncées me le permettent).

De toute façon, c'est pas tant que ça m'angoisse tout ça, que ça pique ma curiosité!

Wi : je nous prédis deux adorables bébé scorpions-sagittaires, les plus beaux du monde : )