lundi 15 novembre 2010

Ces surprenantes antennes

Incalculable, le nombre de fois dans ma vie où ma mère m'a téléphonée au moment même où j'avais besoin d'elle. Où j'étais soit en pleurs, soit en plein désespoir, en questionnement. Ou simplement en train de m'ennuyer.

Une maman, c'est connecté à ses petits. En tant que seule fille de la mienne, qui a également trois garçons, je peux même affirmer qu'un lien particulier unit une mère à sa fille.

Ce lien, je croyais qu'il était apparu lorsque je suis partie de la maison pour voler de mes propres ailes. Mais à l'approche de la naissance de Bb2, à voir comment réagit ma propre fille, je révise ma position.

Depuis quelques temps, Babou est insatiable de sa maman. Est-ce simplement un âge normal pour revenir vers maman, après plusieurs mois passés plus près de papa?

Je crois qu'il y a plus que ça. Ma petite fille sait. Elle sent ce qui se passe, et ça va au-delà des explications que je lui donne chaque jour : « Maman va donner du bon lait au bébé, changer la couche, consoler le petit bébé qui pleure, tu vas m'aider à prendre soin du bébé, n'est-ce pas, grande fille d'amour?»

À travers ces bribes d'information, Babou capte mon actuel dilemme intérieur : profiter à tout prix de l'exclusivité avec elle, qui s'achève, ou laisser davantage de place à papa, qui de toute façon a un lien si fort avec sa fille.

La réaction de Babou à mon attitude est celle d'un affamé devant une assiette remplie de victuailles. Elle m'empoigne, m'étouffe, m'étreint, me fait les yeux doux, chantonne mon nom dans toutes les tonalités. Opération charme d'un soleil à l'autre. Amour parfois violent (quand je suis couchée, elle se laisse cent fois choir de tout son poids sur mon gros ventre déjà rendu sensible aux multiples pirouettes de son locataire).

Le matin, elle vient avec nous dans le grand lit. C'est le bal des coups de pied au visage, dans la poitrine (ultrasensible évidemment), de la caresse des cheveux qui se termine en bonne poigne pour me faire réagir. Son papa essaie de me libérer de l'étreinte de ma petite vorace, et c'est avec rage qu'elle me revendique.

Ma fille a, en ce moment, un besoin viscéral de maman. Qui se traduit en gestes touchants, tellement touchants parfois qu'ils me font mal (pas terrible, se faire arracher les cheveux par une petite main moite et déterminée).

Ce matin, à la garderie, un gros chagrin. Pas une crisette d'enfant de 20 mois qui veut n'en faire qu'à sa tête (j'en ai assez au répertoire pour savoir comparer). Mais des pleurs de petite fille qui a besoin de sa dose de concentré de maman, à tout prix, tout de suite, avant de devoir la partager avec un petit frère ou une petite soeur.

Déchirant.

Mais réconfortant à la fois. Au-delà des mots, ma toute petite fille et moi, nous communiquons.

Ces surprenantes antennes mère-fille, déjà, nous les avons. Puissions-nous toujours les garder en fonction...

3 commentaires:

Marie-Chroniqueuse a dit...

Bouhouhou... que c'est beau. Je pleure de sensible-maman-que-je-suis. Je te dirais que les antennes, les mamans les ont aussi avec les fils, surtout s'ils sont "particuliers".

Merci de ce partage de mots. xxx

Unknown a dit...

Salut!

Je voulais te faire part d'une histoire en privé. Tu peux m'écrire à l'adresse:
jaime.gingras@gmail.com

merci!
Jaime

La Mère Michèle a dit...

http://unefamillenombreuseauquebec.blogspot.com/2009/05/linvisible-fil.html

Voilà! Encore un billet que nous avons mené en parallèle!

Notre inspiration et nos styles d'écritures se ressemblent, je trouve!