mercredi 13 juin 2007

Opération paresse


Contre toute attente, la loi du moindre effort vaut parfois son pesant d’or. Surprenant, surtout quand il s’agit d’abandonner, sur son passage, une impressionnante quantité de débris derrière soi. Maniaques du ramassage, friands de propreté, tenez vous le pour dit! Dans le cas bien précis de l’herbicyclage, se laisser traîner ne comporte que des avantages!

Euh, herbicyclage? Que diantre cette chose peut-elle bien manger en hiver? Rassurons-nous, l’herbicyclage, ne raffolant pas de l’hiver, ne bat son plein qu’à la belle saison. D’abord inexistante sous nos latitudes, l’herbicyclage a ensuite franchi nos frontières bien gardées pour entrer timidement dans les pratiques et les mentalités. Depuis quelques années, elle a pris tellement d’importance qu’on lui a trouvé ce joli nom, composé des mots herbe et recyclage. Aussi simple que ça.

En pratiquant l’herbicyclage, le propriétaire averti s’assure d’avoir un engrais naturel, inépuisable et entièrement gratuit toujours à portée de main. Mais surtout, en se contentant de tondre sa pelouse et de ne pas pousser plus loin l’exercice, l’herbicycleur en herbe évite d’envoyer à l’enfouissement une matière qui, en se décomposant, crée du biogaz, un mélange composé à part égale de méthane et de gaz carbonique. Or, ces deux gaz accentuent grandement l’effet de serre. En effet, si le gaz carbonique est souvent pointé du doigt quand on parle de changement climatique, le méthane a un potentiel de réchauffement 21 fois plus élevé que celui du CO2.

Sachant cela, le principe de l’herbicyclage devient une solution facile à appliquer pour éviter une foule d’impacts environnementaux. Par surcroît, son mode d’emploi est tellement simple qu’il n’a pratiquement pas besoin d’être expliqué. Il consiste à tondre son gazon, à une hauteur de 6 à 8 cm, et à laisser sur place le résultat de la tonte. Pour de bons résultats, cette opération doit être effectuée quand le gazon n’est pas humide. Pour une fois, la paresse l’emporte! Cependant, l’herbicyclage a beau être simplissime à appliquer, ses adeptes ne courent pas toujours les rues. Par souci de propreté, certains amateurs de pelouses parfaites considèrent important d’ensacher jusqu’au moindre brin d’herbe après chaque tonte, pour ensuite courir au centre de jardin se munir d’un quelconque engrais miraculeux pour redonner du pep à leur gazon chéri.

Tous les éléments nutritifs dont le gazon a eu besoin pour pousser peuvent lui être redonnés en laissant quelques jours sur place les rognures de gazon. Comme par magie, les brins d’herbe coupés disparaîtront rapidement, même en 24 h s’il fait très chaud. Pour des résultats optimaux, la lame de la tondeuse peut être remplacée par une lame déchiqueteuse, facile à trouver dans toute bonne quincaillerie. Cette lame spéciale broie le gazon et accélère la décomposition des brins d’herbe et leur retour dans le sol sous forme d’éléments nutritifs.

En matière d’entretien du gazon, la règle d’or est d’apprendre à apprécier les beautés de l’imperfection. La nature fait bien les choses. Laissons-la travailler à notre place!

2 commentaires:

Stéphanie a dit...

Salut! Je suis d'accord avec ce que tu décris...chez moi nous n'utilisons pas une tondeuse a essence ni electrique, on en possède une ancienne qui fonctionne mécaniquement, on la pousse et elle active ses lames...ensuite on laisse le gazon tondu par terre pour qu'il profite des bienfaits...on ne pollue pas et on aide le gazon, loll (Faut toutefois l'avouer, presque tout le monde nous trouve bizard avec notre tondeuse, ce n'est pas parce qu'on a pas d'argent pour s'en acheter une a essence lol ces juste qu'on ne veut pas polluer!!!)

Stéphanie a dit...
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