Qu’on les dévisse ou les tire de leur goulot, les bouchons donnent souvent le coup d’envoi à de belles soirées. À l’annonce d’une bonne nouvelle ou à la fin d’une étape qu’on souhaite souligner, le «pschiiiittt!» et le «wiiiiiin pop!» ont ce petit je-ne-sais-quoi de cérémonieux qui rend tout le monde fébrile.
Mais faute de débouchés, passé l’euphorie du tire-bouchon et le tintement des verres qui s’entrechoquent, les gardiens de l’élixir passent invariablement l’arme à gauche. Avec un peu de chance, certains aboutiront dans des projets d’art plastique. Les autres prendront l’aller simple vers le fond des poubelles, ou pire, seront carrément pichenottés dans quelque recoin broussailleux du terrain.
Or s’est-on déjà soucié du sort qui leur était réservé? Peut-on remercier les bouchons de leurs loyaux services en leur offrant autre chose qu’un service funèbre? Si oui, les matériaux utilisés pour la fabrication des bouchons valent-ils vraiment la peine qu’on s’évertue à réorienter leurs carrières? Voyons de quoi il en retourne.
D’abord, la production annuelle de ce qui colmate nos rouges, blancs et rosés s’élève à environ 340 000 tonnes de petits bouts de liège. Quand on sait que ce précieux objet est fabriqué à même l’écorce d’un arbre, le chêne-liège, il devient angoissant d’appliquer la solution finale aux aboutissants d’une si fragile ressource.
Le chêne-liège, qui pousse dans les zones de climat méditerranéen (Maroc, Tunisie, France, Portugal, Espagne), subit dans quelques régions les contrecoups de la déforestation. Aussi, une fois récoltée, l’écorce de liège prend de 8 à 12 ans pour se régénérer. C’est dire s’il est insensé de s’en départir une fois que les dalots sont rincés! Car si on ne peut réutiliser tel quel les bouchons, le liège réduit en miettes peut entrer dans la composition de panneaux isolants. Ainsi donc, un marché s’ouvre pour le liège usagé.
Plus ingénieux encore, un peu partout dans le monde, des réseaux de collecte de bouchons de liège sont organisés pour venir en aide à des œuvres de bienfaisance. Par exemple, l’association France Cancer récupère ces bouchons et les vend à une entreprise qui les transforme. La recherche sur le cancer s’en trouve ainsi financée à même les bouchons en fin de carrière. C’est pas beau, ça?
Cependant, avec les bouchons de bière, les choses se corsent. Même s’ils sont en partie constitués de métal, ils ne sont pas les bienvenus dans le bac de récupération puisqu’au centre de tri, ils se coincent dans les équipements. L’accès au bac de récupération leur étant interdit, forfait ne doit pas être déclaré pour autant. À Victoriaville, des étudiants du Cégep ont convaincus des bars de la région de récupérer ces précieuses capsules, qui sont ensuite vendues à un ferrailleur. L’argent ainsi récolté s’en va tout droit dans les coffres de la fondation de l’hôpital de la région. Comme quoi avec un peu de cœur et d’imagination, il existe bel et bien des débouchés pour les bouchons.
mardi 9 octobre 2007
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2 commentaires:
Pour les bouchons de bière, je me souviens que quand j'était enfant ma grand-mère les utilisait pour faire des sous-plats, très pratique pour mettre des plats chaud sur une table...j'ai aussi vu un organisme qui en fabrique pour amasser des fonds, je vais retourner voir sur internet de quel organisme il s'agit, peut-être peut-on leur donné les bouchons... aussi je me suis acheter un sac a main cet été ds un festival simplement parce que des bouchons de bière avait été réutilis,en les perforant et en y insérant des boutons pression.
Bonne journée de l'action blogue...tu viendras voir chez moi, tu y trouveras une surprise!
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