mardi 11 décembre 2007

Feu feu, joli feu?

C’est unanime. Rien de tel pour décongeler les orteils, chasser les frissons et combattre les rhumatismes qu’un bon feu de bois qui crépite par un bel après-midi d’hiver. La chaleur radiante qui émane du poêle à bois n’a en effet absolument rien à envier à celle, faible et diffuse, que crachote le pauvre calorifère électrique. Côté confort et ambiance, le feu de bois défie toute compétition.

C’est quand on se risque à regarder l’envers de la médaille que les choses se corsent. Quoi? Mon système de chauffage au bois a-t-il vraiment des défauts? Quand on l’analyse du point de vue de ses impacts sur la qualité de l’air, oui. La flamme qui danse dans un poêle à bois non certifié pendant neuf heures émettrait même, selon Environnement Canada, autant de particules fines dans l’atmosphère qu’une voiture intermédiaire qui parcourt 18 000 km.

Que les cheminées de deux ou trois chaumières perdues dans les campagnes fument en même temps n’est a priori pas un problème. Mais multiplions par 10 000 les foyers qui carburent au petit bois et ajoutons-y les effluves des pots d’échappement qui poireautent dans un bouchon de circulation, le chauffage industriel et résidentiel au mazout et autres enivrantes combustions urbaines.

Conséquence? Une triste décoction de polluants atmosphériques, parmi lesquels nous retrouvons le monoxyde de carbone (CO), l’oxyde d’azote (NOx) les composés organiques volatiles (COV), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et autres trucs à dormir debout que personne n’aimerait voir saupoudrés dans ses céréales le matin. Mises ensemble, ces substances contribuent au smog hivernal, qui lui-même n’a rien de très réjouissant, puisqu’on lui attribue des effets indésirables sur la santé (toux, problèmes respiratoires, irritation des yeux et autres mochetés).

Sachant cela, faut-il envoyer à la ferraille nos bons vieux poêles à bois? Plutôt que d’aller se réchauffer entre le bœuf et l’âne, le consommateur est plutôt invité à choisir un poêle à bois certifié par l’Association canadienne de normalisation (CSA) ou son équivalent américain, l’Environmental Protection Agency (EPA). Ces appareils, certifiés selon la norme B.415.1-04, permettent une réduction de 80 à 94 % des polluants atmosphériques selon les conditions d’utilisation et le modèle choisi. Le foyer de masse, lui, est un autre type de poêle à combustion qui émet peu de substances dans l’air. Très performant et surtout très imposant, on le construit davantage dans les nouvelles demeures, dont la structure est adaptée au poids du gentil mastodonte.

Enfin, comme son nom l’indique, le poêle à bois est conçu pour brûler… du bois. De grâce, n’y brûlons pas différents détritus (plastique, bois traité) qui dégagent des substances encore plus nocives que celles déjà énumérées. Avec une utilisation parcimonieuse du chauffage au bois, en alternance avec d’autres sources d’énergie moins polluantes (électricité, gaz), le charme du feu de bois pourra heureusement continuer à opérer.

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