Décembre est, pour plusieurs, synonyme d’abondance. Abondance de cadeaux à trouver, à acheter, à emballer. Abondance de dépenses en petites, moyennes et grosses lumières, en glaçons, en bonbons, en décorations, en choux, papiers, frisous et froufrous aux couleurs métalliques.
Tous ces éléments font renaître, année après année, toute la féerie du temps des fêtes. Cette magie, on s’en doute, a un prix. Derrière les façades des maisons illuminées se cachent quelques bonnes hémorragies financières et ô combien d’amoncellements de biens de consommation qui viennent s’ajouter à ceux, nombreux, que l’on possède déjà. Il suffit de se promener dans les rues les jours suivant la naissance du petit Jésus pour réaliser qu’à l’instar de leurs propriétaires, les bacs à déchets et de récupération ont, eux aussi, beaucoup trop mangé depuis le réveillon.
Ce n’est pas une primeur, la question de commercialisation de la fête de Noël revient sur la table depuis quelques années. Noël aurait perdu sa vraie signification. La surconsommation serait devenue une vraie religion. L’atmosphère de recueillement de la messe de minuit perdrait de ses adeptes au profit de la folie furieuse du boxing day et de ses rabais délirants. Les enfants afficheraient des mines imperturbables en déballant leur montagne de cadeaux comme d’autres travaillent à la chaîne. Sont-ce des rumeurs? Y aurait-il un fond de vérité dans ces affirmations?
Sans jeter la pierre sur l’ensemble de la société, force est d’admettre, en se regardant bien le nombril, que les festivités de fin décembre sont le théâtre de certaines exagérations. Et que ces démonstrations d’opulence chez l’un côtoient malheureusement les fins de mois cauchemardesques, les frigos vides et les besoins de base inadéquatement comblés chez l’autre.
Il n’y a rien de mal à fêter Noël autour d’un sapin illuminé. Ce n’est pas un crime d’envelopper des cadeaux pour le simple plaisir de les déballer fébrilement. Il est louable de vouloir rappeler à nos proches toute notre affection en les chouchoutant un brin. Mais cela peut se faire en toute conscience, en toute solidarité avec ce qui se passe autour de nous. Partager ce que l’on a, aider financièrement les bonnes causes est déjà une très bonne chose. On peut cependant pousser encore plus loin.
Comme consommatrice, j’ai un pouvoir, celui de faire des choix. Si j’achète ce jouet pas cher fabriqué en Chine, je contribue malgré moi à encourager le quasi-esclavage d’ouvriers sous-payés et bafoués dans leurs droits humains les plus légitimes. Si j’offre ce bidule à batteries à mon filleul, je condamne mon frère à devoir s’approvisionner et se débarrasser de piles pour que fiston s’amuse comme il se doit. Si je complète tous mes achats dans les grandes surfaces, les petits commerces spécialisés de mon voisinage craindront de mettre la clé dans la porte de leur rêve. Si chaque année je renouvelle mes stocks de papier d’emballage au lieu de simplement réutiliser ceux qui n’ont pas trop souffert l’année précédente, je jette les choux gras.
Choisir des cadeaux de Noël ne doit pas être qu’une simple valse-hésitation entre le cossin rouge et le machin bleu. Entre l’économie locale et la mondialisation, le suremballage et la simplicité, entre le gaspillage et la nécessité, fêter Noël commande désormais une réflexion. Suis-je prête à l’amorcer?
vendredi 4 janvier 2008
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1 commentaire:
Je suis particulièrement fière de mois cette année car les cadeaux que j'ai choisi sont éthiques. (Je prépare un billet la-dessous justement!) J'ai acheté des jouets pour fiston chez Dix milles villages et un livre québécois, mon chum et mes parents ont eu un chandail Made in Canada de MEC et pour mon échange de cadeau dans la belle-famille j'ai acheté un porte Cd au salon des artistes récupérateurs. Par contre j'ai aussi acheté un CD et j'ai fait faire trois calendriers avec des photos de B. sur le site de Mac. Voilà!
En passant, Bonne et heureuse année!
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