Au commencement, il y eut les colonies, puis vinrent les villages et ses rangs. D’abord, les cours d’eau relièrent entre elles les petites agglomérations, puis ce furent les routes qui permirent le développement d’autres endroits stratégiques où il ferait bon habiter. Les villages prirent de l’expansion et devinrent des villes. Celles-ci grandirent, prospérèrent, se peuplèrent et débordèrent vers les périphéries.
On finît par troquer le côté pratique de la proximité surpeuplée pour la tranquillité éloignée. Les banlieues étaient nées. En proie à une croissance démographique surprenante, celles que l’on surnomme les « cités dortoir » s’élargirent, s’étendirent à un point tel que l’on ne savait plus quand tout ce développement allait s’arrêter. Ce phénomène a désormais un nom, l’étalement urbain.
Les plus ou moins grandes cités de ce monde ont ceci en commun qu’elles offrent, dans leurs pourtours, un plus grand espace habitable pour un moindre coût, moyennant un éloignement des services propres à l’urbanité. Un bout de terre, un coin de jardin, quelques arbres plutôt qu’un demi balcon avec vue sur mur de béton et escalier en tire-bouchon. Pour plusieurs, le jeu en vaut la chandelle. C’est quand on habite la banlieue de la banlieue de la banlieue que les choses se compliquent.
Aller travailler devient synonyme de longs déplacements quotidiens en voiture ou en transports en commun, toujours bondés aux heures de pointe. Par surcroît, si la ville, parce densément peuplée, offre un service commercial de proximité, il n’en est pas toujours de même pour la banlieue sa voisine. Bien souvent, aller chercher le carton de lait manquant se transforme en expédition de plusieurs kilomètres en voiture à travers feux de circulations, longs boulevards et artères sans trottoirs. La rumeur court que le piéton y serait même en voie de disparition…
Ainsi, dans le palmarès de ce qu’on reproche le plus à la banlieue se trouve l’infime place laissée aux adeptes du transport actif. Considérant les distances à parcourir et le manque d’aménagements qui favorisent la marche ou le vélo, l’usage de l’automobile devient incontournable en certains endroits. Une petite marche de santé sur le trottoir mal déneigé le long du boulevard Taschereau? Effectuer quelques courses à vélo sur l’artère King-Bourque? Non merci, sans façon.
Les horaires peu accommodants des transports en commun, passé la cohue du 9 à 5, sont aussi souvent le lot de ceux qui pieutent hors les murs. Conséquemment, sitôt qu’il s’éloigne de l’épicentre pour gagner en quiétude et en verdure, le citoyen doit composer avec une ou deux voitures de plus dans son allée asphaltée.
Réalité? Fiction? Un heureux mélange de tout cela. La ville comporte des avantages que la banlieue, lointaine ou proche, n’aura jamais, et vice et versa. Sans comparer des pommes avec des oranges, la banlieue et la ville ont, malgré leurs fonctions différentes, ceci en commun que des gens y vivent, y mangent, y marchent et s’y procurent des biens de consommation. Conséquemment, le les milieux de vie qui se développent en parallèle des grands centres auraient avantage à s’inspirer du modèle urbain… dans ce qu’il a de meilleur et de plus efficace.
mardi 22 janvier 2008
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