lundi 12 septembre 2011

Voir le positif

J'ai reçu un merveilleux bouquet de fleurs ce matin. Ma grande amie S. qui ne tarissait pas d'éloges sur ce blogue. Sur la parentalité que je raconte ici, et surtout, sur ma façon positive de mettre en mots les anecdotes et observations que j'en tire.

Ces compliments m'émeuvent profondément. Parce qu'au quotidien, il m'arrive au moins une fois par jour de réciter mon chapelet -- et pas nécessairement pieusement -- en marchant sur un coin de jouet, en relavant des draps de pipi pourtant nettoyés la veille, en faisant encoooooooore une fois la satanée vaisselle quand je n'ai qu'une envie, aller me rouler en boule avec les moutons de poussière qui roulent sous mon lit défait. Seule. Tranquille.

Dans mon sempiternel vêtement mou -- uniforme de mon congé de maternité -- je me sens souvent triste et moche. Mon bébé est mignon à croquer et cumule exploits et grandes premières, et ma fille, parlons-en, elle ne cesse de me surprendre par son vocabulaire riche et sa prodigieuse capacité à jouer avec les mots à deux ans et demi. N'empêche, parfois, même en leur si délicieuse présence je m'ennuie! Je m'ennuie de discuter avec une copine, d'échanger d'égal à égal. Ça me manque, voilà tout!

Parfois aussi, ma descendance me tombe royalement sur les nerfs. Quand ça ne sieste pas longtemps. Quand l'un réveille l'autre. Quand ça hurle pour obtenir un verre d'eau et que dès qu'on leur tend, ça nous le jette au visage parce que pas de la bonne couleur. Quand ça ne veut pas sortir dehors et que ça lambine en mettant ses bottes à l'envers en guise de protestation. Quand ça ne veut plus rentrer dans la maison et que ça se laisse choir sur la galerie. Quand ça chigne pour être dans les bras et que, une fois dans les bras, ça tortille pour retourner chigner par terre.

Et il y a le couple dans tout ça! Vous savez, cette notion floue et vague qu'on perd si facilement de vue quand le fruit de notre union nous siphonne jusqu'au dernier millilitre d'énergie! L'Homme, avec lequel je m'obstine si souvent! Mon Homme si volontaire, si présent, si impliqué, si polyvalent-bricoleur-drôle-affectueux-sportif-débrouillard!

Parfois, c'est en nous disant exactement la même chose dans des mots différents que nous nous prenons la tête, mais nous ne nous en rendant pas compte parce que trop interrompus par une couche à changer, un jouet brisé à réparer illico sous peine de crise d'apoplexie, une urgence collation et tous les décibels que ces situations ô combien pluriquotidiennes engendrent.

Alors voilà, malgré tout ça, si ici, c'est un portrait positif de ma situation familiale que je dépeins, je crois avoir bien à mon propre insu réussi un de mes défis de vie, soit de toujours tenter de tourner la situation, si pénible, navrante, éreintante soit-elle, en positif. Mission accomplie!

1 commentaire:

La Prétentieuse a dit...

Ton propos me rejoint. Same here ! Le verre de lait qu'on se fait jeter en pleine face pour une question de couleur (ou ici parce qu'on a changé d'idée sur le contenu du verre quatre fois entre le moment de la demande et le moment de le servir, arrrgh !!), ouf !

OUI aux moments entre adultes qui nous font saupoudrer un peu de dérision sur les bas du quotidien à la maison...mais n'empêche, on est fiers d'eux et on les aiiiime même s'ils nous rendent parfois un peu plus fous qu'on l'est déjà !