Quand un soleil ardent tape sur la maison et qu’il n’y a, pour tout courant d’air, que le battement d’ailes des mouches à fruit qui tournent autour d’un bol de bananes, il y a de quoi suer eau et sang. Quand un pauvre ventilateur, planté au milieu de nulle part, tourne à plein régime mais qu’au lieu de rafraîchir, il brasse un air chaud et chargé d’humidité, il est normal de ne pas rester de glace. Aux grands maux les grands remèdes, quand il fait froid on chauffe, pourquoi ne refroidirait-on pas quand il fait trop chaud?
Bien que l’achat d’un appareil de climatisation domestique puisse régler momentanément les désagréments liés aux périodes de chaleur intense, cette solution n’est pas des plus préventives. En effet, si le climatiseur peut s’avérer salutaire quand la maison se change en sauna, il engendre cependant une augmentation de la consommation d’énergie. Dans une ville comme Toronto, où l’énergie provient non pas de l’hydroélectricité mais plutôt de centrales au charbon, cela signifie que l’on chauffe l’atmosphère pour mieux refroidir les habitations. Paradoxal non?
Par surcroît, si le climatiseur domestique est mal entretenu ou s’il est simplement envoyé, à sa mort, dans un lieu d’enfouissement, il laisse alors s’échapper dans l’atmosphère ses terribles substances réfrigérantes. Ces dernières font justement partie de la grande famille des gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. Et qui dit changement climatique dit, à nos latitudes, augmentation des épisodes caniculaires. Comment arrêter cette roue qui tourne? Remontons à la source même du problème, le soleil. Joli problème s’il en est un!
Si on projette de se construire une maison, pensons prévention. En conservant plusieurs feuillus autour de la future maison, surtout au sud, voilà de quoi s’assurer assez d’ombre durant l’été pour éviter de climatiser. De belles économies sur les coûts d’énergie en perspective, car l’avantage des feuillus sera double : autant bloqueront-ils les rayons ardents de l’été, autant leur branches dénudées laisseront entrer le soleil en hiver.
Notre maison ou appartement est orienté plein sud, et pas un seul arbre ne saurait projeter assez d’ombre avant au moins trois décennies? Pensons plutôt à installer des volets ou des pare-soleil rétractables là où le soleil se fait envahissant. Tenir les stores fermés le jour et n’ouvrir les fenêtres que la nuit aideront aussi à ne pas faire trop grimper les degrés dans la maisonnée.
Finalement, au bureau, exit le complet veston-cravate quand le mercure bout dans le thermomètre. Aussi farfelu que cela puisse paraître, le gouvernement japonais a mis sur pied cette mesure pour réduire la climatisation dans les édifices du pays, et donc sa production de gaz à effet de serre. Pourquoi diable ne pas appliquer cette initiative chez nous, dans nos édifices surclimatisés où port de la sandale rime avec rhume estival? Au travail comme à la maison, climatisons avec modération. Après tout, le salon et la salle de conférence n’ont pas à entrer en compétition… avec la chambre froide!
vendredi 8 juin 2007
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2 commentaires:
À mon ancien travail, le bureau était tellement climatisé que nous devions ouvrir les fenêtres pour nous réchauffer... Nous devions revêtir une veste de laine pour l'intérieur et ressortir nos bretelles pour l'extérieur... Je ne comprends vraiment pas les entreprises qui réagissent de cette façon, sachant combien elles économiseraient en y allant mollo avec la climatisation.
Merci pour ces conseils, Elloup! :)
Quand les fenêtres ne s'ouvrent pas, comme c'est souvent le cas dans les grands édifices du centre-ville, devinez ce qu'on fait? J'ai travaillé dans un bureau en été où il faisait tellement froid qu'on utilisait une chaufferette électrique pour tempérer l'air ambiant! Beau paradoxe... Il ne faut pas oublier qu'on passe nos journées en état semi-végétatif devant un écran d'ordinateur. On bouge très peu, alors les dépenses d'énergie de notre corps sont limitées. On n'a pas vraiment besoin de cette surcharge de fréon pour nous conserver au "frette"...
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