samedi 11 août 2007

Sur la piste d'une empreinte

Si tous les habitants de la Terre vivaient et consommaient au même rythme que nous, Nord-Américains, il faudrait pas mal plus qu’une planète pour subvenir aux besoins de tous. En fait, certains vont jusqu’à dire qu’il faudrait quatre autres terres gravitant pas trop loin de celle qu’on a déjà.

D’où peut bien sortir une telle affirmation? Quel savant fou s’est adonné, des nuits durant, à calculer des colonnes de chiffres, à mesurer les hectares de terre et à extrapoler sur des courbes démographiques à l’échelle mondiale pour pouvoir prouver à quel point nous vivons au-dessus de nos moyens, tandis que d’autres tirent carrément le diable par la queue?

C’est grâce au calcul de l’empreinte écologique qu’on peut évaluer si notre mode de vie malmène la planète un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout. Pas besoin ici de dépoussiérer les calculatrices, ni de dresser de graphiques en pointes de tarte. Le professeur Rees et son comparse Matis Wackernagel ont, en 1995, fait tout le travail pour nous. Ensemble, ils ont peaufiné le concept de l’empreinte écologique en plus de lui attribuer une méthode de calcul.

Sans nécessairement verser dans les longs théorèmes, mentionnons seulement quelques grandes lignes du calcul de l’empreinte écologique. Pour arriver à leurs fins, les deux brillants acolytes se sont attardés à inclure, dans leur équation, les surfaces utilisées pour l’habitation, pour les productions d’énergie et alimentaire (sur terre et dans l’eau) et pour la production forestière. C’est entre autres grâce à ces variables, et à d’autre plus pointues encore, qu’ils ont établi un calcul permettant d’évaluer la « consommation de planète » par tête de pipe.

Depuis les quartiers de ces illustres théoriciens, le concept d’empreinte écologique a fait du chemin. Il est même parvenu aux yeux et aux oreilles des Internautes, non pas sous forme d’insondable document pour doctorant en mathématique, mais plutôt sous un jour beaucoup plus convivial, le jeu questionnaire. Accessible à tous pour peu que l’on inscrive « calcul empreinte écologique » dans notre moteur de recherche favori. Simplissime jusque là.

Comment savoir si mon train-train quotidien, d’apparence banal, charcute la planète à petit feu? En répondant aux questions, regroupées par catégories. Logement, achat, transport, alimentation, production de déchets, consommation d’eau sont quelques-uns des thèmes exploités. Ainsi, si je possède et utilise abondamment mes deux véhicules utilitaires sport, que chacun de mes repas comprend de la viande, que je prends l’avion deux fois par mois, que je vis seule dans un château chauffé au mazout, tous les éléments sont là pour que mon empreinte écologique soit jusqu’à neuf fois plus élevée que celle d’un paysan africain.

À part pour se sentir coupable, à quoi sert le calcul de l’empreinte écologique? À mettre des chiffres significatifs sur ce que l’on sait déjà, et l’espère-t-on, pour inciter à l’action.

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