jeudi 16 août 2007

Une roulante agonie

L’être humain, cela doit être inscrit dans ses gènes, a tendance à s’attacher aux vieux objets de son entourage. Il peut attribuer autant une valeur sentimentale à cette bonne vieille tasse dans laquelle buvait grand-père qu’à cet affreux t-shirt porte-bonheur criblé de trous. À voir ce qui roule sur les routes, cet attachement s’étend même aux moyens de locomotion. Sur nos chemins sinueux, les bazous sont rois!

Comparer le nombre de bagnoles ancestrales en cavale par rapport au nombre total de voitures qui passe devant chez soi suffit généralement à dresser un portrait peu reluisant de la situation. De nombreux véhicules tombent littéralement en ruines. Et alors? Avec les guerres, les famines, les épidémies et les catastrophes naturelles qui sévissent partout dans le monde, faut-il en plus s’alarmer de cette procession de vieux débris? Oui. Selon la Table de concertation sur l’environnement et les véhicules routiers, en 2006, sur 4 250 000 véhicules immatriculés, 1,7 million étaient âgés de plus de huit ans. En d’autre mots, le quart de ce qui sillonne le Québec ne répondrait plus aux normes sur les émissions atmosphériques.

Mais encore? Les impacts associés aux voitures mal entretenues ou trop âgées abondent. D’abord, bien que souvent peu coûteux à l’achat, les cancers sur roues engendrent rapidement de nombreuses dépenses, en bris imprévus et pièces à changer. Pis encore, les multiples défaillances techniques peuvent aussi devenir sources d’accidents de la route.

Côté environnement, le topo n’est guère plus réjouissant. L’Association canadienne des constructeurs de véhicules affirme que les émissions de polluants atmosphériques d’une voiture construite en 1993 équivalent à celles produites par douze modèles de l’année 2004. Que causent ces fameuses émissions? Smog, mauvaise qualité de l’air, gaz à effet de serre. Et si par malheur, en plus d’être âgées, ces automobiles sont mal entretenues et déglinguées, les pollutions sonore et visuelle s’ajoutent à la liste des désagréments occasionnés.

Pour ces multiples bonnes raisons, l’omniprésence de ces tacos ne laisse pas indifférents, on s’en doute bien, les organismes environnementaux. L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a même mis sur pied le programme « Faites de l’air », qui consiste à démolir publiquement une casserole routière qui a fait son temps. Cette activité de mise à la ferraille, extrême soit, se veut un outil de sensibilisation publique terriblement efficace

Pour donner encore plus de sens au geste d’offrir en pâture sa vieille voiture, si les arguments économiques et environnementaux ne nous suffisent pas, le programme Auto-Rein (de la Fondation canadienne vouée à cet organe) finance ses recherches et ses activités à même ce qui rouille et pétarade sur nos routes. En attendant la mise en œuvre d’un programme provincial d’inspection des véhicules, ces initiatives aident quand même la planète à retrouver son air de jeunesse.

2 commentaires:

a dit...

Je suis toute en accord avec ce que tu dis, mais je me demande si c'est plus écolo de jetter à la ferraillère nos vieux tacos et de s'en acheter un autre ou de garder nos vieilles minounes. L'industrie automobile est très polluante, donc si tous et chacun change de voiture aux 8 ans il lui faudra donc produire plus, donc consomer plus; d'eau, de fer. d'électricité et tout et tout. Est-ce que mon empreinte écologique (pour faire un lien) est plus grande à bord d'une voiture, bien entretenue, pendant 10-15 ans, mais qui dégage plus d'émissions de gaz ou si je change régulièrement de voiture? Je ne suis pas certaine de la réponse... mais je connais le résultat sur l'empreinte laissée dans mon porte-feuilles.

P.S. merci pour les gentils voeux d'anniversaire xxx

a dit...

Je viens de découvrir le site de Blog Action Day http://blogactionday.org/ et tu devrais (ainsi que tes lecteurs) mettre la date du 15 octobre à ton agenda.

What would happen if every blog published posts discussing the same issue, on the same day?
One issue. One day. Thousands of voices.

On October 15th, bloggers around the web will unite to put a single important issue on everyone’s mind - the environment. Every blogger will post about the environment in their own way and relating to their own topic. Our aim is to get everyone talking towards a better future.

Bien sûr toi tu parle toujours d'environement, mais c'est tout de même une piste intéressante à suivre.
xx