mercredi 25 juillet 2007

L'autre façon de composter

Quand il est question de compost, la plupart pensent d’abord à la commune cloche noire, plantée dans le fond de certaines cours. D’autres ont en tête sa version artisanale, une boîte conçue de quelques bouts de planches récupérés ici et là. Certains voient même la méthode un peu plus rurale de retourner à la terre ce qui y a poussé, celle du fameux amoncellement de peaux de bananes, pelures de carottes et de feuilles de chou!

Toutes ces méthodes fonctionnent, certes. À quelques différences près, moyennant une bonne aération, un équilibre entre les résidus de table remplis d’azote, et ceux de carbones (feuilles mortes, bran de scie), au bout de quelques mois ou années, le résultat sera sensiblement le même, d’une compostière à l’autre.

Simples et efficaces, ces méthodes ont aussi ceci en commun qu’elles se pratiquent mieux… si on a accès à un terrain. Le locataire d’un trois et demi juché au quatrième étage doit-il pour autant balancer aux ordures tout ce qui pourrait finir en riche engrais naturel? Pas nécessairement! Moyennant une certaine ouverture d’esprit et un amour inconditionnel pour les petites bêtes privées de pattes, on peut vite consacrer un coin de la maison à la science et créer un mini laboratoire à compost. Opération vermicompost!

Dans la compostière du jardin, ce n’est pas l’intervention du Saint-Esprit qui métamorphose les rognures de navet en un riche terreau. Posée à même le sol, la matière organique est rapidement envahie par de vaillantes bestioles, vers de terre et micro-organismes qui se font un joyeux festin de ce qu’on a lancé par-dessus bord. Pourquoi alors ne pas recréer un tel milieu, à l’intérieur cette fois? Dans la vermicompostière, ou lombricompostière, ce sont donc les vers de terre qui abattent la besogne. Pas ceux qu’on prend pour taquiner la truite, mais plutôt les vers rouges du fumier, entre autres, qui s’en donnent à cœur joie dans nos restants de la veille. Le fonctionnement d’une vermicompostière, lui, est simple. On réunit une bonne quantité de ce type d’asticots dans un bac fermé, muni de trous d’aération grillagés. Ces colocataires sages et silencieux ne causent d’ailleurs aucun dégât.

Au contraire, les dociles bêtes se relèveront presque aussitôt les manches. Avec de la nourriture en quantité – presque tous les résidus de cuisine font l’affaire— quelques morceaux de boîte d’œufs et du papier journal (pour absorber l’humidité et anéantir les odeurs), les vers seront aux petits oiseaux. Quelques jours suffisent pour qu’on ne puisse plus reconnaître les éléments du dernier casse-croûte. À preuve, ces infatigables affamés mangent chaque jour l’équivalent de leur propre poids en nourriture! Ainsi, au bout d’environ deux mois, le compost est à point. De grande qualité, ce compost est, vous l’aurez deviné, composé des déjections des vers, de minuscules crottes appelées tortillons.

En bons épicuriens, les habitants de la vermicompostière ont finalement un penchant certain pour les choses de l’amour. Sitôt leur maturité sexuelle atteinte, soit trois mois, ils se reproduiront à plein régime pendant dix ans, chacun de leurs œufs, de jolies perles vert pâle, pouvant contenir jusqu’à vingt bébés. Le Saint-Esprit ne saurait faire mieux!

2 commentaires:

a dit...

Les vers seront aux petits oiseaux....hihihi! elle est bien bonne cette tournure là. Je la ris encore!

Petit hic au vermicomposteur, lorsque qu'on part en voyage, pour deux ou trois semaines, c'est pas toujours évident de trouver quelqu'un pour venir nourir ces lombrics.

Anonyme a dit...

besoin de verifier:)