mardi 3 juillet 2007

Vers de verts sommets

Dans la chronique précédente, il était question des îlots de chaleur urbains, ces espaces bétonnés qui, lors des épisodes caniculaires, accumulent la chaleur du jour et la diffusent la nuit, transformant peu à peu nos villes en de gigantesques barbecues. Pour contrer ce phénomène, certes appelé à se produire de plus en plus fréquemment, diverses solutions existent.

Remplacer les stationnements par des parcs et les autoroutes par des promenades bordées de grands arbres font partie des rêves les plus fous des amateurs de verdure. Cependant, on pourrait difficilement faire marche arrière et retourner à l’an zéro de l’industrialisation. Mais si les villes sont là pour y rester, leur aménagement, lui, doit être repensé. Les espaces terrestres sont tous occupés? Ceux qui surplombent la ville offrent encore un vaste territoire encore vacant, qui pourrait redonner aux citadins leur juste part de végétation. Encore méconnue en Amérique mais assez répandue en Allemagne et au Japon, la végétalisation des toitures, ou installation de toits verts, commence à gagner du terrain dans les hauteurs des grandes cités.

L’opération « verdir ma toiture » ne se fait toutefois pas en criant ciseaux. Dans le pire des cas, remplacer une toiture déjà existante par un jardin sur le toit peut coûter jusqu’à deux fois et demie plus cher que de poser une nouvelle couverture goudronnée. Quel est donc l’intérêt de troquer le goudron pour la végétation?

D’abord, pour le gain énergétique. Un toit vert est constitué de couches superposées de toiles, de membranes et de terreau, sur laquelle croît la végétation. Ceci protège en quelque sorte la toiture du bombardement des rayons solaires, de l’usure que ceux-ci engendrent, et aide à conserver la chaleur de la maison durant l’hiver. Une maison pourvue d’un toit vert sera donc beaucoup plus fraîche en été et plus confortable en hiver, ce qui diminue les besoins en climatisation et chauffage.

Outre cet aspect d’économie d’énergie, une toiture verte sert aussi d’éponge et de filtre lors des fortes pluies. Alors que la pluie ruisselle sur un toit conventionnel et engorge les usines d’épuration plusieurs fois par été, un toit vert peuvent absorber jusqu’à 75 % des eaux pluviales. Le feuillage des plantes, en captant des particules et poussières qui flottent dans l’air, contribue de son côté à purifier l’air des villes. Sans oublier l’impact significatif sur le phénomène d’îlots de chaleur urbains. Selon le Conseil national de recherches du Canada, même avec seulement 6 % de toitures verdies, la température d’une ville comme Toronto pourrait baisser de deux degrés!

La multiplication de toits verts offre enfin un avantage indéniable en jouant sur la qualité de vie des citadins. Créer de nouveaux espaces verts, c’est aussi augmenter les aires de jeu, de détente et de jardinage des gens, tout en redonnant un habitat à plusieurs espèces d’oiseaux et d’insectes qu’on a si facilement tendance à évincer. Tous et chacun y trouvent leur compte.

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