Jadis, il y a de cela fort longtemps, quand les grands-mères de nos mères étaient encore au berceau, les linges de maison étaient faits à la main et conçus pour durer. Avec le fil on tissait les étoffes, à partir desquelles on cousait les vêtements. Avec les chemises râpées et les pantalons troués on faisait les torchons qui, une fois usés, étaient tressés en d’inusables tapis d’entrée.
De la couche de bébé au mouchoir pour le nez, de la vadrouille à plancher à la lavette à vaisselle, tout était issu d’une bobine de lin, de laine ou de coton, que l’on passait par le métier à tisser ou les aiguilles à tricoter. Puis vint l’époque où les mères de nos mères, jeunes mariées, ont commencé à aller travailler. Le temps nécessaire pour confectionner les linges de maison étant plus difficile à trouver, des alternatives sont arrivées sur le marché.
Couches et protection féminines à utilisation unique, serviettes de table, mouchoirs et essuie-tout de papier sont peu à peu venus déclasser leurs équivalents, qu’on devait auparavant rendre propre en s’éreintant sur la planche à laver. Le côté pratique a rapidement fait changer les mentalités : il valait mieux payer un peu plus pour frotter un peu moins.
Peut-être bien. Mais quand on s’arrête pour y penser, ces produits jetables, qui certes nous permettent de sauver du temps, nous font, quoi qu’on en dise, jeter nos sous par les fenêtres. Comme si, entre deux éternuements, je me mouchais directement dans mon argent. Faut-il alors jeter le bébé avec l’eau du bain? Envoyer valser les mouchoirs avec le rouleau de papier de toilette et les essuie-tout avec les protège-dessous?
Sans tirer un grand trait sur tout ce que m’offre la modernité, où dois-je m’arrêter? Suis-je obligée d’utiliser quatre essuie-tout pour éponger le raz-de-marée de mon café, quand le torchon de cuisine peut accomplir aussi bien le même travail? Dois-je laisser mes invités s’essuyer le bec dans des serviettes de papier quand j’en ai une douzaine, en tissu cette fois, qui dort au fond de mon vaisselier? Les lingettes démaquillantes que je me procure à vil prix font-elles réellement mieux l’affaire qu’une débarbouillette et un peu de lotion?
Oui, les produits jetables nous donnent de fichus de bons coups de main. Évidemment qu’ils nous dépannent en camping, au bureau et dans l’auto! Nous serions un peu timbrés de nier à quel point le papier hygiénique nous est précieux, voire indispensable. Il est toutefois bon de se rappeler que pour presque chaque produit jetable existe une solution plus durable. Que tout ce qui est fait à base de papier signifie que des arbres sont coupés simplement pour être jetés.
Avant de mettre mon argent au panier, je pense à une bonne façon de l’investir dans une solution longue durée. Sinon, je choisis des produits utilisant des fibres 100 % recyclées. Il en va de la santé de la forêt… et de mon porte-monnaie.
lundi 17 septembre 2007
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3 commentaires:
J'aime bien qu'à la fin de ton texte tu ajoutes l'idée du papier recyclé. J'essaye de toujours utiliser des versions écolo de toutes ces serviettes et papiers jetables, mais pour la papier de toilette j'ai toujours rien trouvé.
Et y'a pas juste le fil que nos grands-mères tissaient: la mienne fat des tapis géniaux avec des sacs de plastique. Rigolo!
En effet, ça se corse pour le papier Q. Ma belle-soeur, durant son séjour au Mali, a par contre constaté que quand les Maliens gagnent «le sous-bois» pour un numéro 2, ils amènent avec eux un genre d'arrosoir plein d'eau, avec laquelle ils se nettoient, à défaut d'utiliser 2 km de papier Q par semaine... C'est pas fou, mais je ne suis pas encore rendue là! Et pis ce serait pas fou de calculer le km annuel de papier hygiénique!? Quel moyen percutant de sensibiliser!!!!
En Turquie, ils ont un jet d'eau qui sort de la toillette et qui te lave l'anus dès que tu as fini. Un genre de bidet toilette deux dans un.
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