Vraiment? Pourtant, cette litanie cent fois remâchée par les environnementalistes est fréquemment remise en doute. Dans quel contexte? Tiens, prenons l’exemple la journée mondiale « En ville sans ma voiture », qui se tenait le 20 septembre dernier. Un jour durant lequel les rues des centres-villes de 1500 cités, à travers 138 pays, ont été fermées à la circulation motorisée. À Sherbrooke, c’était le campus de l’Université qui avait considérablement réduit l’accès aux voitures.
Pour une septième année consécutive donc, le temps d’un simple 9 à 5, le champ était libre pour les vélos, piétons, poussettes et patins à roues alignées. Or cette seule journée a suscité les passions, attisé les foudres, relancé les débats, choqué et dérangé.
Mais quel est le but, au juste, de toutes ces simagrées environnementales? De mettre des bâtons dans les roues des automobilistes qui habitent loin du point B? De remplir les transports en commun à trop pleine capacité, jusqu’à écoeurement total d’une clientèle coincée, tassée, bousculée? De faire pédaler des employés ankylosés, soufflant sur des bécanes mal ajustées? Certainement pas. Mais c’est assurément ce qui arrive chaque fois. Et chaque fois, on se demande si un petit geste, un simple geste isolé, peut VRAIMENT faire le contrepoids à la fumée noire de telle industrie. Au gaspillage d’eau éhonté de telle usine. À la surutilisation de papier de telle autre tour à bureaux. Et ça, ça énerve.
L’objectif d’une telle journée n’est pourtant pas de générer des légions d’ennemis de la cause, mais plutôt de sensibiliser. De montrer qu’il existe autre chose que ce que l’on prend pour acquis les 364 autres journées de l’année. Efficace? Oui. Mais reste que la sensibilisation demeure un processus long, difficile et hasardeux. Souvent, très souvent, les résultats sont mitigés, ne se font pas voir instantanément. À preuve, combien d’années se sont écoulées entre la découverte des méfaits de la cigarette sur la santé et l’interdiction de fumer dans les lieux publics? Combien de millions de dollars ont été investis dans les campagnes anti-tabac? De la même façon, en environnement, il faut d’abord sensibiliser au lieu d’interdire bêtement. Et ça, ça se fait petit peu par petit peu, qu’on le veuille ou non.
Pourquoi j’éteindrais le moteur de ma voiture en attendant ma douce moitié? Le conducteur de ce camion laisse bien, lui, tourner son moteur au ralenti depuis vingt minutes? Pourquoi devrais-je couper le contact pour dix fois moins de temps? Pourquoi je n’arroserais pas ma pauvre pelouse jaunasse et desséchée pendant toute la nuit? Mon voisin, lui, inonde bien son entrée d’asphalte même sous une pluie diluvienne! Pourquoi s’acharne-t-on toujours sur mes petits gestes à moi, le citoyen, quand les grandes industries se croient tout permis?
Peut-être parce qu’à la tête de toute industrie, il n’y a point d’androïde, mais plutôt une voisine, un oncle, un fils, une mère. Pour cette personne dirigeante, une simple signature au bas d’un formulaire peut devenir ce petit geste tant espéré par les environnementalistes. À chacun son petit geste. À chacun de faire sa juste part, à la mesure de ses moyens.
jeudi 27 septembre 2007
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