Jeudi, jour de l’épicerie. À peine rentrée du travail, je farfouille rapidement dans les circulaires à la recherche de produits en vedette cette semaine. J’ai faim, je suis éreintée et dehors, il fait un de ces sales temps. Ça fait déjà deux jours que le frigo n’a plus que le pot de moutarde, la sauce soya et la boîte de petite vache à garder au frais. Je me résigne donc à affronter ces fichus vents et marées. En route vers le supermarché (à reculons).
En franchissant les portes automatiques, autre tuile. Aaaarrgghhh malheur! J’ai ENCORE oublié mes sacs réutilisables, nombreux et multiples, à la maison. J’en possède même une véritable collection, bien accrochée dans le placard près de l’entrée. Le problème n’est donc pas de ne pas avoir de ce type de sacs, mais bien, sainte-misère, de ne jamais m’en servir.
Plantée à côté des paniers, je me sens stupide et seule au monde. Tous les clients qui arrivent peu après moi pavanent fièrement avec leurs sacs, multicolores et de tous formats. Un point pour la terre entière, zéro pour moi. Comment ont-ils fait, ces individus, pour développer ce réflexe environnemental maintenant très répandu? Suis-je désormais la seule étourdie à arriver bredouille aux portes du temple de l’alimentation? Serais-je la dernière représentante de l’espèce humaine à en ressortir avec de misérables sacs froufroutants et fragiles, qui semblent prendre un malin plaisir à se pourfendre à mi-chemin entre le coffre de ma voiture et mon vestibule?
De retour à la maison (avec mes !@#??#*&{¤ de sacs de plastique défoncés) je décide que la plaisanterie a assez duré. À quoi bon accumuler des sacs solides, coquets et lavables si en bout de ligne je les laisse croupir entre balai, vadrouille et planche à repasser? Je ne peux pas me fier sur ma mémoire à trois sous? Qu’à cela ne tienne, j’userai désormais de stratégie, en trois étapes infaillibles.
OPÉRATION POIGNÉE DE PORTE
Quelle est la dernière chose que je fais en sortant de la maison? Ouvrir la porte. Eh bien à partir de maintenant, quand je tirerai la bobinette pour que cherre la chevillette, il y aura toujours, sur cette poignée, un sac réutilisable. Du moins jusqu’à ce que je développe l’habitude de l’amener avec moi. L’évidence me sautera alors au visage : « Ne pars pas sans tes sacs, pauvre sotte ». Merci du rappel.
SAC GIGOGNE À LA RESCOUSSE
Comme la plupart des dames, je possède un sac à main qui contient l’équivalent d’une semi-remorque de bidules hétéroclites. Tant qu’à transporter la moitié de mes avoirs sur moi, aussi bien y ajouter un ou deux sac réutilisables bien pliés, qui seront toujours à portée de main en cas de courses imprévues.
AUTO ENTREPÔT
Enfin, en laissant en tout temps quelques sacs réutilisables dans ma voiture, idéalement à côté du frein à main ou dans le coffre, je n’aurai plus aucune bonne raison de laisser mes sacs d’emplettes aux oubliettes, quitte à rebrousser chemin avant de faire mon marché, mon magasinage du temps des fêtes, mes courses éclair à la quincaillerie, ma tournée des librairies, ma razzia au centre-ville, ma visite à la friperie, ainsi soit-il…
mercredi 7 novembre 2007
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1 commentaire:
La beauté de la chose... maintenant tu as dix bonnes raisons pour te racheter d'autres sacs (encore plus jolis que les derniers) car ils en faut plusieurs pour les étouroudie comme toi (et moi), deux dans le sac è mains, quatre à la maison, cinq dans l'auto allouette!
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