lundi 8 février 2010

Ne m'aidez surtout pas, monsieur!

Samedi était une bien mauvaise journée pour se rendre compte que mon homme avait perdu son permis de conduire. Par chance, il y a CAA. Malheureusement, la moitié de la ville était au CAA ce dernier samedi avant-midi.

Topo : mauvaise nuit pour Babou, réveil bieeeeeeeen avant le chant du coq. Je dois presque me concentrer pour me rappeler comment respirer. Bref, un samedi matin nul.

On décide quand même d'aller chercher cet enfoiré de permis de conduire temporaire. Habille Babou, attache Babou dans l'auto. Je conduis. Monsieur rouspète parce que je ne conduis pas comme lui. Respiration profonde de la conductrice.

Arrive au CAA. Détache Babou, entre dans le bureau, ou plutôt, essaie de frayer un chemin dans la foule, on se croirait au Centre Bell un soir de Céline Dion (même si ma foi, je n'y jamais mis les pieds, j'imagine que ça doit ressembler à ça!).

Constatant la cohue, je décide de rebrousser chemin et d'aller fouiner dans la boutique pour enfants de l'autre côté de la rue.

Deux hommes d'âge semi-mûr se rencontrent au même moment, devant la sortie évidemment. "Ah bon, tu vas faire un autre beau voyage, hahaha, blablabla". Toujours devant la porte sont-ils.

Dans mes bras :
-une immense sacoche qui me glisse sur l'épaule
-un bébé rembourré dans un habit d'hiver dans lequel elle a trop chaud

Dans ma bouche :
-une branche de mes lunettes fumées
-quelques jurons

Dans ma face :
- un pas de sourire

Et ça jase, et ça reste devant la porte, ignorant ma détresse. Je leur fonce presque dessus pour qu'ils se tassent, ce que l'un deux finit par faire. Pendant une demi-seconde, j'ai cru qu'après s'être finalement enlevé de mon chemin, le gentil monsieur attentionné m'ouvrirait la porte.

Non, finalement. Je me suis dépêtrée toute seule. Quand je suis revenue de la boutique d'en face, z'étaient encore là à jacasser. Et ne m'ont pas plus ouvert la porte.

Bonyenne, je vais commencer à me prendre pour la femme invisible!

Une question demeure. Courtoisie, où étais-tu en ce samedi matin, certes nul, mais durant lequel j'aurais tant eu besoin de toi?

PS / Au moment du drame, je portais une tuque pour cacher ma chevelure hirsute, un manteau d'hiver doudoune noir rendu blanc d'avoir frotté sur l'auto affreusement sale qui est la nôtre. Les bras pleins de bébé et de trousse de survie de maman, l'oeil cerné des mauvais jours. Une autre question se pose donc : si j'avais plutôt été en bikini, les deux bras chargés de gentils punchs tropicaux, ces honnêtes citoyens m'aurait-il davantage cédé le passage?

1 commentaire:

Pur bonheur a dit...

Pour sûr qu'ils t'auraient ouvert la porte. Ils t'auraient même suivi, les salauds! haha!