lundi 3 mars 2008

Comprendre les blues du climat

Avec un hiver aussi chargé en neige, certains mettent en doute l’imminence du changement climatique dont il est pourtant quotidiennement question dans les médias. Nous avons tous entendu ou énoncé, entre deux pelletés de neige, ce grand classique : « Réchauffement climatique, mon œil! ». Soit, ce n’est pas la neige qui manque cet hiver. Ceux qui aiment cette froide saison n’ont jusqu’ici pas trouvé de quoi se plaindre.

Ceux qui trouvent ce passage obligé long et pénible prennent leur mal en patience et égrainent leurs chapelets en espérant une fin abrupte de l’hiver. Exit le redoux de fin février, les giboulées de mars, la tempête du siècle du début avril et le point de congélation à la mi-mai, suivi d’une canicule aussi inattendue qu’insupportable. Ils se surprennent même à l’espérer, cet éventuel réchauffement du climat qui mettrait un terme à leur calvaire de novembre à avril.

Ont-ils raison de compter sur les bouleversements climatiques annoncés pour se garantir une retraite au soleil sans même devoir prendre l’avion? Quand on se renseigne sur la lourde et complexe question des chamboulements météorologiques, force est d’admettre que ceux qui font brûler des lampions pour voir pousser des palmiers au bord du Saint-Laurent sont, jusqu’à preuve du contraire, dans le champ. Comment? Les changements climatiques seraient-ils une gigantesque mascarade créée de toutes pièces par des groupes environnementaux pour faire paniquer les populations? Une machination politique visant à écarter tel candidat de la course à la chefferie? Le réchauffement prévu serait-il, purement et simplement, une invention bidon aussi difficile à prouver que l’existence des OVNIS?

Encore une fois, jusqu’à preuve du contraire, on observera, dans moins de temps qu’on le croyait, des soubresauts du climat. Cependant, sachant que la planète fonctionne comme un tout au sein desquels tous les éléments agissent en interrelation, on ne pourra pas parler de simple réchauffement.

Brièvement, l’augmentation de gaz à effet de serre (dont nous sommes en grande partie responsables) contribue au réchauffement de l’atmosphère, et l’accélère. Puisque la moyenne des températures s’élève, de nombreux phénomènes se produisent. Par exemple, la fonte rapide des glaciers vient perturber le cours normal des grands courants océaniques, ceux-là même qui influencent directement le climat des continents.

Ces grandes masses d’eaux chaudes et froides fonctionnent en circuit continu depuis la nuit des temps et apportent à nos continents les températures qu’on connaît. Mais si un courant océanique subit une perturbation, comme l’ajout d’une grande quantité d’eau de fonte de glacier, les températures normalement enregistrées sur les continents pourraient changer du tout au tout. Sécheresses, glaciations, inondations, tempêtes tropicales sont toutes des conséquences probables du changement climatique annoncé.

Le changement climatique ne doit donc pas être exclusivement associé à une hausse des mercures. Des conséquences multiples sont déjà observées dans plusieurs régions du globe : perte de superficie d’îles de l’océan Indien, érosion côtière aux Îles-de-la-Madeleine, dégel du pergélisol qui bousille les maisons et les pistes d’atterrissage chez nos amis du Nord québécois, température sous zéro et chutes de neige là où il n’y a que des pneus d’été. Allons maintenant dire aux habitants de ces régions que le changement climatique est un mythe.

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