La Française temporaire en moi s’attendait à trouver ici un printemps suave doublée d’une météo clémente.
A me taper les –25 et compagnie trois mois par année depuis un quart de siècle, j’avais foi en ma nordique couenne, et foi en ce franc pays pas souvent enneigé pour me gratifier d’un bel avril doux, d’un mai radieux et d’un juin torride à faire peur.
Bah, disons que j’ai été un peu naïve… et que certains jours ma sélection de petites laines me manque un brin. Je grelotte à Paris ? Qu’à cela ne tienne ! Pour un tout petit peu plus de trois heures et demi de TGV, j’ai accès au sud de la France, où m’attend par surcroît à bras ouverts la copine Johanne, rencontrée deux ans auparavant dans une virée d’Allo-stop qui s’est soldée en amitié virtuelle.
Ô TGV, sublime invention, transbahute-moi vers un sud mythique aux accents chantants, bien loin de cette Paname obstinément maussade !
Chose rêvée, chose faite. Vendredi 15 avril. Je prends le TGV, merveille que je ramènerais bien dans mes bagages si ce n’était du tome 5 de Harry Potter qui prend vraiment toute la place. Quelques chapitres dudit mastodonte plus tard, mon pote le TGV entre en gare à Montpellier.
A ma descente du train, un vent frette, que dis-je, une bise glaciale, additionnée d’un crachin inhospitalier, me salue bien bas. Bienvenue dans le sud, me postillonne-t-il, l’impoli !
Illico presto je ressors mon chapelet et mes incantations de première communiante pour que le ciel se garde de nous la poivrer samedi. Le lendemain, le petit Jésus des Français semble avoir entendu mon appel d’une oreille seulement (ce doit être l’accent, soupirai-je). Nuageux.
Johanne la généreuse se charge gentiment de me faire découvrir sa belle Montpellier, ville du Languedoc abritant quelque 400 000 âmes, qui m’apparaît aussitôt plutôt coquette. Nickel même.
Les conditions climatiques la privent généralement de neige, donc de l’assaisonnement d’usage qui évite de prendre le décor (sel, sable et autres ignobles condiments).
La grande majorité des édifices donnent dans un beige clair. Qu’ils soient tout récents ou bicentenaires, le coup d’œil non averti y voit une architecture propre et harmonieuse. Autre trésor montpellierien, l’importance que l’on accorde aux piétons. A un point tel que les automobilistes s’arrachent les cheveux (gna gna gna).
Le cœur de la ville est striée de charmantes ruelles qui partent dans tous les sens, interdites aux voitures et ornées de vases d’Anduze (très grand pots de fleurs flammés de vert, de miel et de brun, dit-on). Une spécialité locale.
Les allées sont lisses, souvent surmontées d’arches qui relient les édifices entre eux. Mon ravissement se chamaille avec mon enthousiasme pour déterminer qui des deux est le plus fort. Match nul.
Rues bordées de palmiers (suppliciés de bourrasques, toutefois), place de la Comédie bondée de terrasses pleines, arc de triomphe, aqueduc romain. Vignes du Languedoc à perte de vue, saucette éclair à Uzès, ville qui a accueilli sieur Racine adolescent, marrons confits et muscat du dimanche.
Vous en voulez encore ? Moi aussi, mais une fin de semaine est si vite passée…
mardi 8 mai 2007
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