La tempête d’il y a quelques jours est enfin maîtrisée. Malgré les dos cassés, les pelles fêlées, et les bancs de neige qui bouffent la moitié des rues, une chose demeure. En même temps qu’un demi mètre de poudreuse s’abattait sur l’Estrie la semaine passée, tombait aussi une substance rare. Des souffleuses magiques? Naaaan. Des chèques-cadeaux de massothérapie? Non plus. La solidarité, voyons! Vous savez, ce truc bizarre qui accompagnait aussi le verglas d’il y a neuf ans? Les éléments qui prennent le mors aux dents ont ceci de formidable : ils déclenchent un déluge de coups de mains et de bon voisinage. Des gestes peu coûteux qui gagneraient à se répéter. Un exemple?
Le lendemain de la tempête, monsieur Bazou n’a jamais retrouvé sa voiture, emmitouflée jusqu’aux ouïes sous des lames de neige bien tapées. Vif d’esprit, il empoigna le téléphone et osa demander, l’effronté, à sa collègue Manche-de-Pelle de passer le chercher. Dix minutes plus tard, Manche-de-Pelle klaxonnait monsieur Bazou.
Durant le trajet, Manche-de-Pelle rassura monsieur Bazou, qui s’inquiétait poliment du détour de sa bonne samaritaine. Monsieur Bazou fut ravi d’apprendre que Manche-de-Pelle habitait à trois coins de rue. Que de toute façon, elle passait par là. Qu’elle effectuait chaque jour le même sempiternel, éternel et perpétuel trajet ennuyeux. Pas fou, monsieur Bazou fit l’équation suivante. Il considéra la mort imminente de sa voiture. Il décida qu’au lieu de remplir le gourmand réservoir de son désuet carrosse, il préférait partager le transport et ses frais avec cette brave Manche-de-Pelle, qui accepta d’emblée de covoiturer.
Monsieur Bazou et Manche-de-Pelle ne sont heureusement pas les seuls à avoir flirté avec le covoiturage. Partout dans la région, la tempête s’est soldée en élan de solidarité et en voitures partagées. Quand on prend une bonne habitude, c’est chouette de la conserver. Pouvons-nous faire durer la solidarité?
mardi 8 mai 2007
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